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Pascal, pensées divertissement

Publié le 16/01/2013

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pascal
Pascal, Pensées, 168, édition Sellier Introduction : -Pascal : devient janséniste en 1646. C'est un mondain, il fréquente des libertins. Il n'eut pas le temps d'achever les Essais, disposés en fragments qui sont organisés dans des éditions. Il s'agit de l'édition Sellier. -fragment intitulé Divertissement : donne les faiblesses avant de montrer la grandeur de l'Homme. -argumentation structurée qui tire sa force des exemples concraits qui représentent l'Homme faible, aveuglé et misérable et cela dans un style dense et lyrique. Une démonstration très rigoureuse A. L'observation des faits -commencement : verbe 'considérer' (l.1) = observer. Introduit le constat de visu. L'auteur regarde l'Homme. => attitude d'homme habitué aux sciences expérimentales. 'périls', 'peines', 's'exposer', 'querelles', 'passions' = lexique péjoratif de l'observation -variété des observations : 'paix, cour, guerre' = énumération qui étend les domaines du divertissement des hommes, sorte de tourbillon étourdissant ('etc' (l.3 et 9) => étendre indéfiniment les observations) -observation amorcée par 'quand' => abouti à la fin de la phrase : 'j'ai dis souvent' = structure démonstrative. B. Une progression logique -cause : 'ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre' (l.4/5) La cause est développée : 'demeurer chez soi avec plaisir' (l.6) 'bouger de la ville' (l.8) 'on ne peut demeurer chez soi' (l.9) => Même idée reformulée à chaque fois dans les paragraphes. -cause des agitations des hommes qui souligne l'enfermement (crainte de l'enfermement) Détourner l'introspection (regarder à l'intérieur de soi) -la cause est spécialisée : 'dans une chambre', 'chez soi', 'aller sur la mer', 'une place', 'à l'armée', 'dans les jeux'. = endroits où les hommes se rendent pour sortir de leur chambre. 2e 'Quand' : ('mais quand j'ai pensé'= addition) => Reprise d'une même idée sous une forme différente. 'pensé' (l.10) : cause de la raison cause : valeur matérielle/ raison : valeur plus profonde, plus métaphysique (=au dessus de la nature) -parti d'une observation, le raisonnement s'approfondit : 'j'ai pensé de plus près'(l.10) Il conduit le résultat de sa recherche : 'j'ai trouvé' (l.11) -résultat négatif : l.11/13 : termes déplorables : 'malheurs', 'faible', 'mortelle, 'misérable' => constat négatif (adverbe intensif 'si' (l.12) -formule étendue d'un homme à tous les hommes : 'nous y pensons de près' (l.13) => on passe de 'je' à 'nous' (implication du lecteur) -3e paragraphe : Pascal prévient le lecteur : l.14 : 'quelque condition que' (l.14). Il utilise la supposition : hypothèse 'et cependant que' (l.15). -résultat final = résultat éparpillé : .'De là...' = locution consécutive en anaphore .fin : utilisation du présentatif 'voilà ce que' (l.34) B. Cause et conséquence -raisonnement rigoureusement construit et s'appuie sur les 2 valeurs circonstancielles de la cause : . paragraphe 1 et 2 : 'une seule chose (l.4), 'parce que' (l.7), 'que parce que' (l.9), 'la cause' et 'la raison' (l.10 et 11) =>cause particulières qui émanent de la psychologie humaine. Pascal remonte à la cause générale : 'malheur naturel de notre condition faible et mortelle' (l.12). => condition de l'homme. Ils s'agitent continuellement pour oublier la cause de la condition. . à partir du paragraphe 3 : conséquences : Pascal illustre sa théorie pour en éprouver la validité en l'appliquant à divers domaines de l'activité humaine. Formules consécutives : 'si misérable que' (l.12/13), 'de sorte que...' (l.20). A partir de l.22 : 'De là vient que (anaphore). => démarche physiologique en 2 temps : . recherche des causes . vérification de la loi qu'il a dégagé Une riche illustration Pascal va concrétiser les enseignements tirés de ses observations A. Les rois Pascal fourni plusieurs exemples de comportements humains : le premier est celui du roi. 1ere étape : expression lyrique du roi : -forme lyrique : le plaisir d'être roi : 'le plus beau poste du monde (l.15) .termes positifs : 'tous les biens' (l.14), 'toutes les satisfaction' (l.16) => adjectifs totalisants. .verbe appartenant au champs lexical du bonheur ('cette félicité' (l.17)) . 1ere pers du singulier : évocation des sentiments humains (désespoir, bonheur...) => le ton n'est pas neutre = enthousiasme de la part de Pascal. 2e étape : évocations négatives (comment le bonheur s'inverse en l'absence de divertissements) -(V.18/20) : .futur : 'il tombera par nécessité [...] inévitables' => protase qui nous fait dégringoler dans la phrase. .polysyndète 'et' (l.19) . 2 prop relatives : le malheur incontournable ('qui le menace', 'qui sont inévitables') de l'homme. 3e étape : conclusion paradoxale -locution conjonctive : 'de sorte que' (l.20) Paradoxe : + le roi est heureux, + le malheur s'abat sur lui (épée de Damoclès) B. Les exemples d'une fuite constante Cas extrême de l'exemple du roi = cas particulier -autres exemples : Pascal va classer ces exemples : .occupations futiles (l.22), le jeu, la fréquentation des femmes que pratiques les mondains, la chasse (l.24). .occupations plus sérieuses : la guerre, les grands emplois (l.22) exemples : argumentation + générale : ce n'est pas le bonheur que recherche l'homme dans ces activités, mais la fuite. -l.25 : phrase négative = oxymore : 'mol et paisible'. Cet effet d'inversion montre l'impasse des hommes. l.21 : 'se divertis', l.27 : 'nous divertis' => paragraphes qui se referment sur lui-même. Divertissement -étymologie : di + verto = se détourner => le divertissement détourne de l'essentiel (ex : de Dieu) -sens métaphysique = ce qui détourne l'homme de la réflexion sur sa condition. -l.27 : 'tracas qui nous détourne d'y penser et qui nous divertis'. Divertissement= loisirs + activités professionnelle : l.1 : 'périls et les peines' -contraire :le repos (l.5), solitude (l.29), demeurer chez soi (l.6) suppositions : si...on (l.16/17), si... (l.20), opposition : cependant (l.15), condition : quelque condition que... (l.14) => constructions complexes qui expriment le cours de la vie, la dispersion. Une condition humaine misérable A. Une vie désordonnée et malheureuse -Vie pleine de 'bruit' et de 'remuements' (l.28) => peinture que Pascal fait de la vie humaine, qui baigne dans le chagrin et la tristesse. Champs lexical de la tristesse : 'misérable' (l.12) 'malheureux' (l.33) => vie pleine de tracas qui doit être éclairée par la lucidité de l'homme. Recensement des activités présentés comme des valeurs en donnant un tableau sombre. B. L'homme est fragile et vulnérable -'de ne savoir demeurer en repos dans une chambre' (l.4/5), 'rien ne peut nous consoler' (l.13), 'félicité ne le soutiendra point' (l.18) = négations pour montrer que l'homme est vulnérable (cf condition humaine (l.12) -restriction ne...que (l.7) : radicalise le resonnement. -divertissement (se divertit + nous divertit fin 3e et 4e paragraphes) = antistrophe (contraire de l'anaphore) -termes suspects (sorte de faux bonheur) : félicité languissante (l.17), béatitude (l.24) -exemple du roi : sert d'argument => universalité de la misère au milieu du bonheur. 'félicité languissante (=oxymore) => jette une sorte de suspicion. Conclusion : XVIIe siècle = siècle de grandeur, de faste ('grand siècle' Voltaire). C'est ce que fait Pascal qui s'adresse aux libertins. Il faut se rappeler les faits à Versailles, le théâtre, les balais, l'opéra, les jeux de Paumes, la musique, les chasses : tous ces divertissements aux hommes de la cour. Il s'agit d'un texte provocateur qui souligne les efforts de l'homme pour éviter une réflexion lucide dans un texte argumenté et lyrique. Portrait pessimiste de l'humaine condition qui a pour visée de montrer qu'en nous étourdissant nous oublions notre misère qui pourtant nous conduirait à Dieu.

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