Opposant la notion d'imaginaire au réel, Yves Berger affirme : «C'est toujours contre le réel que l'écrivain travaille, et de façon à l'oublier.» En prenant appui sur des oeuvres précises que vous connaissez bien, vous direz comment vous comprenez ce jugement et si vous l'approuvez.
Publié le 27/09/2010
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Ce sujet recoupe partiellement le sujet II ci-dessus où Rousseau explique qu'il « compense « par l'écriture. Remarquons cependant que lorsque Rousseau écrit, longtemps après, sur son bonheur aux Charmettes en compagnie de Madame de Warens, il cherche bien à « oublier « le réel (le réel décevant du présent), mais, à ce moment même, il ramène au jour ce réel (le réel passé). En s'inspirant de cette distinction, il serait possible d'articuler le devoir en deux temps.
- 1. ÉCRIRE POUR OUBLIER LE RÉEL
Cette partie va dans le sens d'Yves Berger. C'est parce qu'il ne peut pas vivre que l'écrivain écrit sur la vie. Les gens heureux n'ont pas d'histoires à raconter.
- 2. ÉCRIRE POUR SAUVER LE RÉEL
Chez de nombreux écrivains, écrire est une manière de faire pièce au temps, de sauver le réel de l'oubli. Les exemples abondent, le plus exemplaire étant celui donné par Proust. Il en va de même parfois au cinéma, l'un des derniers exemples nous étant fourni par le beau film de Charles Matton, La Lumière des étoiles mortes. C'est en ce sens que l'art est un anti-destin (Malraux).
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- « A mes yeux, détient une parcelle de poésie tout être capable d'évoquer spontanément les sentiers d'une forêt verdoyante devant un feu de bois (...). N'est donc pas étranger à la poésie, celui qui, même placé à ras de terre, découvre à toute chose son aspect céleste, en opposition à celui qui, de la femme, ne retient que le sexe, et du feu de bois son prix de revient. » En prenant appui sur les poèmes précis, vous direz comment vous comprenez ce propos du poète Benjamin Péret (1899-1