Onetti, Juan Carlos - écrivain.
Publié le 29/04/2013
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Onetti, Juan Carlos - écrivain. 1 PRÉSENTATION Onetti, Juan Carlos (1909-1994), écrivain uruguayen, dont l'oeuvre romanesque est peuplée d'êtres seuls et désespérés errant dans des villes désolées. 2 MONTEVIDEO ET BUENOS AIRES : D'UNE VILLE À L'AUTRE Né à Montevideo, fils d'un douanier et d'une mère d'origine brésilienne, Juan Carlos Onetti vit une enfance heureuse. Il interrompt rapidement ses études secondaires et exerce divers petits métiers tels que vendeur, concierge ou encore garçon de café. À l'âge de 19 ans, il fonde avec des amis une revue littéraire. En 1930, avec sa première femme María Amalia, il s'installe à Buenos Aires. La capitale argentine devient, dès lors, un point d'ancrage pour son écriture ; il commence à y écrire des nouvelles et à y échafauder la première version de son roman le Puits (El pozo). De retour en Uruguay en 1934, après son divorce, il épouse sa belle-soeur María Julia. Il commence à publier des récits et des contes dans la revue Nacíon de Buenos Aires. À partir de 1939, il est rédacteur en chef du prestigieux hebdomadaire uruguayen Marcha, avant d'entrer à l'agence Reuter en 1942. En 1939 il publie son premier roman, le Puits. Dès ce court roman, l'univers romanesque d'Onetti est posé : dans une ville qui semble l'emprisonner, un homme, incapable de communiquer, se trouve assailli par l'angoisse, la solitude et le désespoir. Seuls quelques proches d'Onetti augurent que ce roman (tiré à seulement 500 exemplaires) constitue une véritable révolution narrative. Il remporte le premier prix de conte de Marcha en 1939 avec Convalescencia (« Convalescence «). En 1941, Onetti s'installe de nouveau à Buenos Aires. Il ne cesse de publier, notamment en 1941 Terre de personne (Tierra de nadie) et en 1943 Une nuit de chien (Para esta noche -- le titre original devait être « El perro tendrá su día «). Il travaille à l'agence Reuter (jusqu'en 1946) puis écrit, entre 1946 et 1955, pour le magazine Vea y Lea. 3 SANTA MARÍA : VILLE IMAGINAIRE, VILLES RÉELLES En 1950 Juan Carlos Onetti publie la Vie brève (La vida breve). Ce roman, sans doute aujourd'hui le plus connu, l'a placé au rang des écrivains sud-américains les plus célèbres de sa génération ; il est vrai que n'ayant jamais désiré séduire, il était jusque-là resté dans l'ombre. La Vie brève est le premier roman d'un cycle dont l'action se situe à Santa María, ville imaginaire, mélange de Montevideo et de Buenos Aires, « le fruit de la nostalgie de ma ville «, de souvenirs et d'illusions. Dans ce récit, des individus seuls et désenchantés se perdent dans la corruption et la désespérance de la ville. Onetti retourne en Uruguay en 1955 et y publie la suite du cycle. Le Chantier (El astillero, 1960) se situe dans un univers opaque et lugubre où tout espoir de changement est vain : le chantier constitue une allégorie du délabrement vers lequel s'achemine inéluctablement toute existence. Avec Ramasse-vioques (Juntacadáveres, 1964), l'univers de Santa María se prolonge sans but dans la déchéance et la médiocrité. 4 MADRID : LE DERNIER EXIL Opposant au régime de l'Uruguay, Juan Carlos Onetti est emprisonné « pour pornographie « en mai 1974. En octobre, il part à Rome où il reçoit pour le Chantier le prix de la meilleure oeuvre latino-américaine publiée en Italie. L'institut culturel espagnol de Madrid lui rend hommage lors d'une visite et la ville devient son ultime terre d'adoption. Il obtient, avec sa quatrième femme, la nationalité espagnole en 1975. Il continue à y écrire, notamment son premier poème Balada del ausente (« Balade de l'absent «). Dans Laissons parler le vent (Dejemos hablar al viento, 1973), dernier volet du cycle, Medina, personnage au nom de ville, vient achever son long périple à Santa María qui elle-même finit en flammes. En 1980, il obtient en Espagne le grand prix Cervantès de la littérature. En 1985, avec le retour de la démocratie en Uruguay, Onetti accepte l'invitation à l'investiture du nouveau gouvernement de Julio María Sanguinetti. Tandis que durant les dernières années de sa vie ce « misanthrope en pyjama « ne sort plus guère de l'univers de sa chambre, loin de sa notoriété désormais acquise, Juan Carlos Onetti écrit C'est alors que (Cuando entonces, 1987) et Quand plus rien n'a d'importance (Cuando ya no importe, 1993), sortes de testaments littéraires avec lesquels il réalise un ultime parcours, rigoureux et sans concession, au sein de sa propre oeuvre littéraire. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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