Devoir de Philosophie

On ne badine pas avec l'amour. Lecture analytique 1 ; acte I ; scène 1.

Publié le 02/08/2010

Extrait du document

amour

 

Introduction :

Au stade de la 1ere scène, le spectateur/lecteur ne connait que le titre de la pièce, le terme « badiner « oriente vers l’amusement et donc la comédie, de mœurs ayant pour objet l’amour, et ce qui surprend c’est la présence du chœur (tragédie antique) qui accueille tour à tour deux autres personnages qu’il présente en les ridiculisant ce qui fait que le spectateur perd ses repères théâtraux . En quoi cette scène d’exposition révèle-t-elle le caractère innovateur du drame romantique ? Nous montrerons ainsi que malgré l’apparente simplicité d’une scène présentée en diptyque (remarquablement structurée) Musset innove en matière d’exposition permettant par le mélange des genres de lancer le drame romantique.

I. Présentation grotesque des fantoches par le chœur.

a) Les fonctions du chœur. La présence d’un personnage venu tout droit de la tradition antique ainsi que la référence au vin semble rattacher cette pièce à Dionysos, elle devient alors un jeu une recherche de la meilleure forme théâtrale possible, le personnage du chœur est l’emblème du spectacle, son statut est triple, personnage qui regarde l’action et la commente, didascalies internes (l.1). Vivacité et dynamisme des apparitions des fantoches marqués par l’accueil que leur réserve le chœur (on le voit par le salut) + la boisson, l’incitation à parler = vivacité et dynamisme de l’accueil. Personnage créateur, sa présentation orale de Pluche et de Blazius crée 2 silhouettes associées, il y’a une présentation des personnages qui n’est pas objective mais subjective grâce aux images. Le chœur est un personnage qui transcende le temps, mémoire du passé, témoin du présent et annonciateur de l’avenir, cela montre la connaissance du personnage enfant par son souvenir, Blazius donne les caractéristiques de Perdican et des espoirs de la pièce et le mot « cœur « revendiqué au centre de la scène est le point central de la pièce. Instrument = liberté, vérité, pris dans les filets du langage et de la société, cœur et langage = instrument du badinage, cœur annonce la problématique essentielle de la pièce et du drame romantique valorisé (confer. Victor Hugo). A la fin de la scène « quelques joyeuses … aujourd’hui « correspond au lancement d’action typique dans la scène d’exposition. Le chœur est ainsi dans la position du dramaturge dont il pourrait être le représentant symbolique sur scène. Il pourrait être aussi le personnage supérieur dominant la scène. S’il pouvait être aussi le représentant d’un personnage > parodie héroïque/comique du chœur car il présente un objet vulgaire, les fantoches, dans une tonalité sérieuse pour les rendre ridicules.

b) La caricature des fantoches. Malgré l’apparente symétrie, marquée en particulier par le rythme des phrases et le découpage de la scène en 2 parties, malgré cela Blazius et Pluche sont totalement opposés, opposition au niveau sémantique (sens), par l’exagération les deux personnages sont grotesques chacun dans son genre. Blazius est présenté sous le mode de la dilatation : physique, il est tout en rondeur, rondeur qui enfle son discours et véhicule une image de bien être simple d’abondance et de bonne chair, présenté sous l’égide du Dieu Dionysos (d’où la comparaison à l’antique), se décline des images à connotation euphorique suggérant le sommeil protégés par la petite enfance avec la comparaison « comme un poupon sur … «, « les yeux à demi fermés « , également la naïveté de l’apprentissage, tout se passe comme si l’allure générale de la silhouette commandait la description du personnage « mule fringante «, « vêtu de neuf «, champ lexical de la rondeur. La description de Blazius est gouvernée par des allitérations en S, assonances en O, semi-voyelle ON qui évoque la douceur. Dame Pluche suggère la rétraction, le desséchement, la description donne une impression agressive, voire maladive. Aigreur du vinaigre (contrairement au vin) permet aussi l’opposition des personnages. Par ailleurs au style de Blazius elle a un discourt court et agressif « manant, canaille, butor… «, rythme haché de ses propos, évocation de la colère dans sa présentation donc Pluche est dépourvue de sensualité, association grotesque et la caricature, sublime du ton (=vénérable). Tout se passe comme si l’allure générale de la silhouette commandait la description du personnage, « durement « > champ lexical négatif, comparaison à la fièvre. Blazius > sonorités douces, Pluche > sonorités dures, gutturales, assonances en I. Les deux personnages sont ici des doubles négatifs l’un de l’autre. Stigmate d’une dégradation, dénaturation. D’un côté l’ascétisme opposé à un hédonisme de bien-être.

II. Les deux jeunes, sublimés.

a) Un couple idéal. Perdican > expression « diamant «, fin des pieds à la tête, valorisation de l’étendue de la science « docteur à Paris «, Blazius le matérialise, il a du mal à appréhender cette science, il évoque des explications logiques et la forme écrite. On peut noter le mode de la certitude et de l'enthousiasme quant à la science de Perdican, un jeu d'accumulation, corrélation "si", totalité qui renforce sa "suprématie", "gracieuse personne", il y'a un mode indicatif qui exclut tout doute, comparaison au diamant, thème traditionnel quant à la valeur. Pour mettre en valeur les connaissances de Perdican, Blazius utilise des images, réalité triviale des comparants montre l'opposition entre eux. Grotesque et sublime se côtoient, toutes les natures humaines sont présentes dans la pièce, dissonance de la fin de la présentation entre la mise en valeur de Perdican le sublime et Blazius le grotesque qui ne parvient pas à descendre de sa mule. Camille comme toutes les jeunes filles de comédie est présentée par sa beauté, une image pieuse et religieuse comme lui a enseigné Dame Pluche qui engrène son chapelet "Dieu merci" ainsi que "fleur de sagesse et de dévotion", comparaison à l'ange et l'agneau -> figures religieuse, signe de pureté "que le Seigneur Dieu...", "ainsi soit-il", emploi intensif des "si" dans les comparaisons. Une jeune fille éduquée -> pureté religieuse, respecte la hiérarchie.

b) La préfiguration d'une union harmonieuse. L'action est lancée par l'annonce de nouvelles de taille : arrivée des deux jeunes premiers -> supposition de l'union "que ceux qui veulent apprendre ...", effort d'annonce, volonté de marquer la surprise permettant le lancement de l'action et ainsi la valorisation de Perdican. Dame Pluche annonce pour une raison différente du mariage pour annoncer la venue de Camille, cependant le fait que Monseigneur ait demandé aux premiers de venir le même jour ne peut laisser le spectateur ignorant d'une réalité à venir. Les enjeux de l'exposition sont respectés : donner des informations qui vont permettre de comprendre la suite et lancer l’action. Le principe de la comédie traditionnelle veut que les deux jeunes gens s’aiment mais en sont empêchés, ici on peut parler de détournement de la comédie puisque le repas de fête est annoncé, le mariage est en quelque sorte prévu ou alors évoqué, la pièce se renversera puisque contrairement à la comédie, Camille refuse le mariage.

III. Une représentation singulière du monde et de la parole théâtrale.

a) Tableau en dyptique. Il est en deux pans, répétition mécanique > 2 tableaux de même longueur, les arrivés des deux personnages, les montures et le thème de la boisson, le chœur commente l’arrivée des personnages. Le personnage commande à boire, commentaire du chœur, le personnage annonce l’arrivée de son élève, le chœur propose au personnage de se détendre, didascalie finale (ils sortent tous). Structure binaire avec des fantoches et des premiers, aucun lien logique entre les deux entrées, monde artificiel crée à travers le parallélisme, tout se passe comme si la parole palliait à un monde mécanisé où les êtres passent sans s’arrêter, chacun d’entre eux se présente avec des attitudes affirmant leur vision simpliste et ignorante d’un monde mécanisé à l’extrême, les personnages des fantoches sont des types théâtraux, des marionnettes menées par le chœur. Tout se passe comme si le caractère littéraire du chœur dont le statut consiste traditionnellement moins à participer à l’action qu’à commenter, envahit le discours et la scène au point d’entamer l’illusion comique : le mot « ces possibilités, ambiguïtés « venant se substituer à l’action. b) Un dialogue de sourd. L’absence de communication entre les personnages qui se croisent va être révélatrice de la suite de la pièce. Le départ de Blazius est annoncé par une didascalie, arrive Dame Pluche. La parole prime mais les contacts entre les personnages sont réduits à néant, presque une annonce du théâtre de l’absurde. Comme les entrées, les enchainements des répliques et lui aussi assez flou, les effets sont poussés jusqu’à la limite du dialogue des sourds, subordination absente et jeu de la parataxe qui souligne les efforts, la parole prend énormément de place, mais parole pour la parole qui nie la communication « nous avons vu … si long «, suprématie de la parole, il a préparé 2 ou 3 phrases.

Conclusion :

C’est une scène d’exposition puisqu’on nous présente Perdican et Camille et qu’on nous annonce une suite, mais qui sera détournée. On est dans le drame romantique avec le mélange du grotesque (les fantoches) et du sublime (les jeunes premiers) et on constate qu’une place importante est donnée à la parole au cœur du badinage amoureux et de la représentation théâtrale mais une parole vide de sens. Référence au théâtre de l’absurde avec Unesco, les jeux sur le langage, permet une satire sur le langage et sur l’existence.

 

amour

« Grotesque et sublime se côtoient, toutes les natures humaines sont présentes dans la pièce, dissonance de la fin dela présentation entre la mise en valeur de Perdican le sublime et Blazius le grotesque qui ne parvient pas àdescendre de sa mule.Camille comme toutes les jeunes filles de comédie est présentée par sa beauté, une image pieuse et religieusecomme lui a enseigné Dame Pluche qui engrène son chapelet "Dieu merci" ainsi que "fleur de sagesse et dedévotion", comparaison à l'ange et l'agneau -> figures religieuse, signe de pureté "que le Seigneur Dieu...", "ainsisoit-il", emploi intensif des "si" dans les comparaisons.

Une jeune fille éduquée -> pureté religieuse, respecte lahiérarchie. b) La préfiguration d'une union harmonieuse.L'action est lancée par l'annonce de nouvelles de taille : arrivée des deux jeunes premiers -> supposition de l'union"que ceux qui veulent apprendre ...", effort d'annonce, volonté de marquer la surprise permettant le lancement del'action et ainsi la valorisation de Perdican.

Dame Pluche annonce pour une raison différente du mariage pourannoncer la venue de Camille, cependant le fait que Monseigneur ait demandé aux premiers de venir le même jour nepeut laisser le spectateur ignorant d'une réalité à venir.Les enjeux de l'exposition sont respectés : donner des informations qui vont permettre de comprendre la suite etlancer l'action.

Le principe de la comédie traditionnelle veut que les deux jeunes gens s'aiment mais en sontempêchés, ici on peut parler de détournement de la comédie puisque le repas de fête est annoncé, le mariage esten quelque sorte prévu ou alors évoqué, la pièce se renversera puisque contrairement à la comédie, Camille refuse lemariage. III.

Une représentation singulière du monde et de la parole théâtrale. a) Tableau en dyptique.Il est en deux pans, répétition mécanique > 2 tableaux de même longueur, les arrivés des deux personnages, lesmontures et le thème de la boisson, le chœur commente l'arrivée des personnages.

Le personnage commande àboire, commentaire du chœur, le personnage annonce l'arrivée de son élève, le chœur propose au personnage de sedétendre, didascalie finale (ils sortent tous).

Structure binaire avec des fantoches et des premiers, aucun lienlogique entre les deux entrées, monde artificiel crée à travers le parallélisme, tout se passe comme si la parolepalliait à un monde mécanisé où les êtres passent sans s'arrêter, chacun d'entre eux se présente avec des attitudesaffirmant leur vision simpliste et ignorante d'un monde mécanisé à l'extrême, les personnages des fantoches sontdes types théâtraux, des marionnettes menées par le chœur.

Tout se passe comme si le caractère littéraire duchœur dont le statut consiste traditionnellement moins à participer à l'action qu'à commenter, envahit le discours etla scène au point d'entamer l'illusion comique : le mot « ces possibilités, ambiguïtés » venant se substituer à l'action.b) Un dialogue de sourd.L'absence de communication entre les personnages qui se croisent va être révélatrice de la suite de la pièce.

Ledépart de Blazius est annoncé par une didascalie, arrive Dame Pluche.

La parole prime mais les contacts entre lespersonnages sont réduits à néant, presque une annonce du théâtre de l'absurde.

Comme les entrées, lesenchainements des répliques et lui aussi assez flou, les effets sont poussés jusqu'à la limite du dialogue des sourds,subordination absente et jeu de la parataxe qui souligne les efforts, la parole prend énormément de place, maisparole pour la parole qui nie la communication « nous avons vu … si long », suprématie de la parole, il a préparé 2 ou3 phrases. Conclusion : C'est une scène d'exposition puisqu'on nous présente Perdican et Camille et qu'on nous annonce une suite, mais quisera détournée.

On est dans le drame romantique avec le mélange du grotesque (les fantoches) et du sublime (lesjeunes premiers) et on constate qu'une place importante est donnée à la parole au cœur du badinage amoureux etde la représentation théâtrale mais une parole vide de sens.Référence au théâtre de l'absurde avec Unesco, les jeux sur le langage, permet une satire sur le langage et surl'existence.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles