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nietzsche, en finir avec la haine du désir

Publié le 19/02/2014

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nietzsche
La formule " attaquer les passions à la racine, c'est attaquer la vie à la racine " qui débute l'extrait de Crépuscule des idoles constitue la thématique de Nietzsche. Ce passage met en scène trois notions: le désir, la religion et la volonté. Dans sa réflexion qui suit le nihilisme, il dénonce les mises en garde de la religion et de la philosophie envers le désir ainsi que la condamnation a priori de tout désir. Mais les passions ne sont-elles que néfastes? Nos désirs sont également ce sui nous anime, il constituent pour nous des élans moteurs, nous poussant à agir et à créer. Cette lutte n'est-elle donc pas un refus de notre propre nature ? L'auteur de Généalogie de la morale tente de répondre à cette question et établit la thèse selon laquelle les passions et le désir pousse à vivre et que le renoncement au désir et aux passions est un acte de faiblesse. Il démontre d'abord la faiblesse de volonté qui se cache derrière le refus de satisfaire un désir, allant jusqu'à définir ce refus comme une forme de " dégénérescence ". Et enfin, il met en évidence une critique de cet abandon, de cette mise à la " trappe " des désirs. L'enjeu de la problématique se situe, en effet dans cette morale religieuse et philosophique agressive que Nietzsche entend dénoncer dans cet extrait en éclairant les raisons cette lutte contre les passions et ainsi en finir avec la haine du désir, dans une certaine mesure. Nous tenterons de répondre à ces questions dans l'analyse qui suit. Dès le début de son texte, Nietzsche insiste sur le pouvoir des passions: " attaquer les passions à la racine, c'est attaquer la vie à la racine ". La passion es un désir excessif et déraisonnable, passion vient du latin " pathos " c'est à dire une pathologie soit par l'objet impossible à atteindre soit par sa force et sa violence qui fait perdre la maîtrise de soi. La passion sera vue comme mauvaise car irrationnelle et contraignante. Mais dans sa reflexion semble placer passions et désir au même niveau.Les désirs animent en effet l'essentiel d'une vie humain: désirs amoureux, de conquête, de gloire...Cependant l'Eglise est hostile et met en garde contre le désirs et leur aspect insatiable et l'aliénation et la dépendance que nous pouvons avoir envers nos désirs, ce qui conduit le sujet à une passivité. Une hostilité rejetée par Nietzsche qui adopte une définition Moderne, on parle du désir au singulier comme essence de l'homme qui lui apporte son énergie. Ainsi en s'opposant au désir, la religion est hostile à la vie et par prolongement à l'homme en temps que sujet. Nietzsche continu en évoquant " ceux qui sont trop faibles de volonté " pour repondre à leur désir par crainte de n'être jamais satisfait. Ils décident donc de s'éloigner du désir avec l' ascèse ( du grec askêsis, exercice, qui désigne l'exercice quotidien de la volonté pour maîtriser son corps et ses passions. Ils abandonnent donc la volonté de puissance qui est envisagée comme énergie conquérante et dominatrice certes mais aussi comme volonté d'un surplus de force active et dynamique, comme faculté créatrice et plénitude de l'âme ; elle consiste sous la forme la plus haute à créer et à donner. Ainsi les ascètes sont des esclaves, des faibles incapables de créer authentiquement et qui vivent dans le ressentiment, c'est à dire dans la rancune et l'amertume. Nietzsche définit ce rejet du désir comme une dégénérescence pour ainsi dire comme une pathologie. C'est en effet sur cette remarque que Nietzsche continue son analyse en s'interrogeant sur " l'état général " des êtres qui renoncent au désir. Enfin pour les êtres qui sont hostiles au désir mais qui n'ont pas assez de volonté pour marquer cette hostilité trouvent refuge dans la religion qui définit par Nietzsche comme l'expression d'une volonté qui se refugie dans les " arrière-mondes " faute d'être assez forts pour affirme la vie, le propre de l'homme réactif qui cherche à l'existence un sens extérieur et une consolation. La religion oppose donc un monde sacré et un monde profane dans lequel les désirs et les passions sont situés. Cependant sa principale critique ne s'addressent pas aux " impuissants " qui comme leur nom l'indique, ne posseèdent les moyens de répondre à leur désir, ni envers les ascétes qui décident de fuir et délaisser leur désirs mais envers les " ascètes impossibles " , c'est à dire ceux qui peuvent répondre à leurs désir et qui n'y répondent pas tout en se plaçant comme victimes à la différence des ascètes. Ainsi dans ce passage Nietzsche expose sa critique envers la religion qui encourage l'ascèce et l'abandon du désir avec ses mises en garde contre les passions et le désir, qui comme dans la religion chrétienne qui sous le terme de concupiscence condamne le désir, avec des images comme celle d'Adam et Eve, cette dernière ne pouvant résister au désir, sont envoyés dans un monde de travail ou encore les passions du Christ qui sont le récit des ses douleurs et de sa mort. Le désir est tout-puissant, il pousse à vivre et permet à l'homme de se réaliser en temps que sujet. Même la religion qui critique les passions et prône la raison, derrière cet amour de la raison se trouve avant tout une volonté de puissance, donc le désir. Nous pouvons tout de même soumettre une critique à cette reflexion. Descartes définissait passion tout ce qui résulté de l'emprise du corps sur l'âme, une passion n'est donc pas volontaire. Dans la mesure où l'homme est liberté, la passion sera vu comme mauvaise et contraignante. Il faut donc un autre pouvoir indépendant et concurrent du désir, que l'on retrouve en la volonté. Il rejoint donc Nietzsche sur ce point, la volonté nous permet de changer "l'ordre de nos désirs " ( Discours de la méthode, III partie ) . De plus, le désir peut être vu comme une contrainte vitale qui s'impose à nous et nous rend irresponssables. C'est pourquoi faute de pouvoir supprimer tout désirs, la volonté nous permet de soumettre ses désirs à la raison. La passion est-elle mauvaise ou bonne ? Les rationalistes ont condamné la passion, tout d'adorb car la passion est irrationnelle donc mauvaise, elle est aussi la voie de la mort ( au sens figuré comme au sens propre ) et enfin une passion peut être destructrice ( Hitler était un passionné ) ou misérable lorsqu'elle tourne à l'obsession ou à la perversité. Les stoïciens font eux la lutte contre les passions l'exercice morale essentiel: en ne désirant que se qui dépend de lui, l'homme garde sa volonté libre. Dans Le Banquet, Platon sous les trait d'Eros peint le désir comme un mendiant qui connait souffrance et manque, un désir satisfait renvoyant toujours à un nouveau désir. Aristote propose une hypothèse moins manicéenne, le désir devient passion quand il est sans limite, il faut donc trouver le juste milieu. " Rien n'est poison ,tout est poison, seul la dose compte " peut illustrer cette pensée. Ce milieu se trouve peut être entre la différence entre désirs naturels et nécessaire et désirs vains. La satisfaction des premiers suffisent à contribuer au bonheur alors les seconds sont condamnés à l'insatisfaction. La sagesse oblige donc à limiter ses désirs, pour ne pas en devenir esclave, un choix de vie censé mené à l'ataraxie, c'est à dire à la paix de l'âme. En effet, Kant observe que l'illusion des désirs peut nous conduire à désirer l'impossible et nous conduisent donc à la souffrance, car à la différence des animaux, l'homme peut aspirer à l'impossible. Cependant dans cette absence de désir, l'animal ne progresse pas alors que l'homme progresse grâce à son désir. Il faut cependant prendre garde à ce désirs sans limite qui est la passionqui peut dominé l'individu le conduisant à son propre malheur voir de perdre le contrôle de lui même, comme dans les crimes passionnel où la passion fait disparaître chez l'individu toutes normes et valeurs, il est esclave de ses passions qui surpassent la raison. On le voit les philosophes sont partagés sur le fait de savoi si la raison, la volonté peuvent gouverner les désirs ou si ce sont nos désirs qui nous gourvernent. Nous pouvons cependant extraire de cette analyse que le désir peut définir mes choix et donc qui je suis, bien que les passions peuvent aussi aliéner. Les passions sont aussi l'essence de l'homme, sans passions nous serons condamnés à l'ennui et à la non progression. Ainsi conscients ou inconscients, et si ils sont maîtrisés, ils font qu'une vie vaut la peine d'être vécue.

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