naturalisme - littérature.
Publié le 28/04/2013
Extrait du document
«
Quand le personnage du roman naturaliste est coupé de cette nature, sa vie est étouffée (c'est le schéma développé dans des romans aux titres ironiques, comme Une vie, de Maupassant, Une belle journée, de Céard ou la Joie de vivre, de Zola).
Quand il est dominé par la nature, le personnage devient un « rapace », avide d'argent, de pouvoir, de vice, profondément immoral (ce sont les affairistes du second Empire chez Zola, ou le personnage principal de Bel Ami, de Maupassant).
Parfois,
son instinct dévorant l'amène à la déchéance : dans l'alcoolisme (Zola, l'Assommoir) ou dans la prostitution (Huysmans, Marthe ; Edmond de Goncourt, la fille Élisa ; Zola, Nana). La foi religieuse devient parfois elle-même pulsion destructrice (les
Goncourt, Madame Gervaisais). Tout cela nous ramène à l'idée principale du naturalisme : sous l'homme social se cache la bête (Zola, la Bête humaine ; Maupassant, Toine).
Dans la vision naturaliste, les choses fabriquées par l'homme deviennent parfois corps humains, organes malades ou animaux : c'est le cas de la « Lison », locomotive-femme de la Bête humaine, de l'alambic avec son « bedon » et sa « sueur
d'alcool » dans l'Assommoir, mais aussi du « Vaureux », « bête mauvaise » dans Germinal. Dans le Ventre de Paris, c'est la ville qui dévore, mais dans la Curée, elle est dépecée.
Citons encore les fleurs-sexes humains et le fromage-dents cariées des
ouvrages d'Huysmans.
La nature est toujours là, à la fois fascinante et effrayante, profondément ambivalente puisqu'elle est à la fois destruction et désir, maladie et fécondité.
Le voyage à la campagne permet au personnage citadin de retrouver un moment, pour le meilleur
ou pour le pire, cette nature originelle (Maupassant, Une partie de campagne, Sur l'eau). C'est aussi pour le meilleur ou pour le pire que le paysan reste à son enracinement (Zola, la Terre). On ne s'étonnera pas que ce soit un écrivain naturaliste,
Rosny aîné, qui ait inventé le roman préhistorique (la Guerre du feu, 1911).
Cette ambivalence de la nature s'accorde à celle du rapport que les écrivains entretiennent avec la société : si Maupassant adopte un cynisme compatissant, Zola professe des opinions qui relèvent du progressisme bourgeois.
Quant au héros d' À
rebours, d'Huysmans, il trouve refuge dans l'isolement social et le refus de la nature : chasteté, anorexie, culte de la beauté et de l'artifice.
Après la descente dans le tragique de l'« instinct » jusqu'à l'apocalypse de Germinal, Zola retrouvera la nature
comme fécondité, promesse de renouveau et d'avenir radieux.
Gilles Deleuze a proposé une définition du naturalisme comme catégorie esthétique, caractérisée par le doublage d'un « milieu déterminé » par un « monde originaire » fait de « pulsions », qui « prolonge le réalisme dans un surréalisme particulier ».
Le naturalisme au cinéma serait représenté par Stroheim et Buñuel (Cinéma 1).
Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.
Tous droits réservés..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Le réalisme par Gaétan Picon Entre 1850 et 1890 la littérature occidentale est dominée par un mouvement auquel on donne le nom de réalisme : le Naturalisme en est la pointe extrême et la manifestation la plus tardive.
- NATURALISME - Histoire de la littérature
- LITTÉRATURE ESPAGNOLE : Du réalisme a nos jours - Post-Romantisme, Réalisme et Naturalisme
- LITTÉRATURE ALLEMANDE : LE NATURALISME ET LE RENOUVEAU LYRIQUE
- « Le romantisme a été la grande révolution littéraire moderne. On a parlé souvent de réactions contre le romantisme. On a donné ce nom à des mouvements comme le Parnasse, le réalisme, le naturalisme, le symbolisme, le néoclassicisme. Mais il ne serait pas difficile de montrer qu'ils sont bien plutôt des décompositions ou des transformations du romantisme.» (Thibaudet, Histoire de la littérature française, Stock, 1936). Commentez ce jugement.