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nation d'un organe donné, comme, en physique, à la vue d'un effet dont la cause demeure cachée : et dans un cas comme dans l'autre nous tenons, nous posons pour certain ce qui nous échappe, et nous continuons nos recherches, malgré l'insuccès répété des tentatives antérieures.

Publié le 23/10/2012

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physique
nation d'un organe donné, comme, en physique, à la vue d'un effet dont la cause demeure cachée : et dans un cas comme dans l'autre nous tenons, nous posons pour certain ce qui nous échappe, et nous continuons nos recherches, malgré l'insuccès répété des tentatives antérieures. Tel est par exemple le cas pour la rate : on ne cesse d'amasser les hypothèses sur son utilité possible, et cela jusqu'au jour où l'une d'entre elles se confirmera comme la véritable. Il en est de même des grandes défenses en spirale du babiroussa, des appendices en forme de cornes de certaines chenilles, etc. Nous jugeons d'après le même principe des cas négatifs ; par exemple, de l'absence chez certains sauriens, ordre en général si uniforme, d'une partie aussi importante que la vessie urinaire, présente en bien des espèces ; ou encore de l'absence totale chez les dauphins et quelques cétacés du même genre des nerfs olfactifs, que possèdent les autres cétacés et même les poissons : il doit y avoir une raison précise à tous ces faits. (Monde, III, 14o-3.) Bien que, dans l'homme, la volonté, en tant qu'idée (platonicienne), trouve son objectivation la plus nette et la plus parfaite, cependant à elle seule elle ne suffisait pas à manifester son essence. L'idée de l'homme avait besoin, pour se manifester dans toute sa valeur, de ne pas s'exprimer seule et détachée ; mais elle devait être accompagnée de la série descendante des degrés à travers toutes les formes animales, en passant par le règne végétal pour aller jusqu'à la matière inorganique : ils forment un tout et se réunissent pour l'objectivation complète de la volonté ; ils sont présupposés par l'idée de l'homme, comme les fleurs présupposent les feuilles de l'arbre, les branches, le tronc et la racine : ils forment une pyramide dont l'homme est le sommet... — Mais cette nécessité interne de l'objectité adéquate de la volonté, inséparable de la suite des degrés de ses manifestations, nous la trouvons encore dans l'ensemble de ces manifestations, exprimé par une nécessité externe : c'est elle qui fait que l'homme, pour subsister, a besoin des animaux, et ceux-ci, par séries graduelles, ont besoin les uns des autres, puis aussi des plantes, lesquelles à leur tour ont besoin du sol, de l'eau, des éléments chimiques et de leurs combinaisons, de la planète, du soleil, de la rotation et de la course de la terre autour de celui-ci, de l'obliquité de l'écliptique, etc., etc. — Au fond, la raison en est que la volonté doit se nourrir d'elle-même, puisque, hors d'elle, il n'y a rien, et qu'elle est une volonté affamée. De là cette anxiété et cette souffrance qui la caractérisent. Ainsi, la connaissance de l'unité de la volonté comme chose en soi, dans la variété et la multiplicité infinie des phénomènes, nous donne seule la vraie explication de cette analogie merveilleuse, et qu'on ne peut méconnaître, entre toutes les productions de la nature, de cette ressemblance de famille qui les fait considérer comme des variations d'un même thème, qui n'est pas donné. De même, par la connaissance claire et profonde de cette harmonie, de cet enchaînement essentiel de toutes les parties qui constituent le monde, de cette nécessité de leur gradation que nous avons examinée plus haut, nous est ouverte une vue véritable et assez claire sur la nature intime et la signification de l'indéniable finalité de tous les produits naturels organiques, finalité qu'aussi bien nous admettons a priori dans cette étude et cette analyse. Cette adaptation finale offre un double caractère : d'une part, elle est intime, c'est-à-dire qu'elle est une disposition de toutes les parties d'un organisme particulier, faite de sorte que la convenance de cet organisme et de son genre en résulte et apparaisse, par suite, comme le but de cette disposition. D'autre part, cette adaptation est extérieure, c'est-à-dire qu'elle est une relation de la nature inorganique avec la nature organique en général, ou aussi de quelques parties de la nature entre elles, qui rend possible la conservation de l'ensemble de la nature organique, ou de quelques espèces particulières. Aussi en concluons-nous que cette relation est un moyen pour atteindre cette fin. (Monde, I, 157-9.) Mais parfois cette adaptation réciproque, cette conformation des phénomènes les uns aux autres, conformation qui procède de l'unité de la volonté, ne réussissent pas à faire disparaître le conflit dont nous parlions tout à l'heure, qui se traduit par une lutte générale dans la nature et qui tient à l'essence de la volonté. L'harmonie ne s'étend que dans les limites où elle est nécessaire à l'existence et à la subsistance du monde et des créatures, qui, sans l'harmonie, auraient déjà péri depuis longtemps. Voilà pourquoi cette harmonie se borne à garantir la conservation et les conditions générales d'existence à l'espèce, non à l'individu. Si donc, grâce à l'harmonie et à l'adaptation, les espèces dans le monde organique, les forces générales de la nature dans le monde inorganique, coezxstent les unes avec les autres et même se prêtent mutuellement appui, en revanche la lutte intime de la volonté qui s'objective dans toutes ces idées se traduit dans la guerre à mort — guerre sans trêve — que se font les individus de ces espèces et dans le conflit éternel et réciproque des phénomènes des forces naturelles ; nous avons d'ailleurs déjà indiqué ce point. Le théâtre et l'enjeu de cette lutte, c'est la matière dont ils se disputent la possession. (Monde, I, 166-7.)

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