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Montesquieu, Charles de Secondat de - littérature.

Publié le 28/04/2013

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Montesquieu, Charles de Secondat de - littérature. 1 PRÉSENTATION Montesquieu, Charles de Secondat de (1689-1755), homme de lettres et philosophe français, auteur des Lettres persanes et De l'esprit des lois, qui, en renouvelant l'approche des sciences politiques, a contribué à l'essor des « Lumières «. 2 UNE NOBLESSE D'ESPRIT 2.1 Une carrière parlementaire Issu d'une famille d'importants parlementaires bordelais, Charles de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu, est élevé au château de La Brède. Il suit ensuite des études de droit, à Bordeaux puis à Paris. Dans la capitale, il fréquente les milieux savants et lettrés, mais, très attaché à sa terre et à sa région, il revient à Bordeaux où il reçoit la charge de conseiller au parlement (1714). À la mort de son père, il entre en possession du domaine de La Brède et des vignobles qui en font partie, et, en 1716, son oncle lui lègue sa charge de président à mortier au parlement de Bordeaux. Dès lors, le destin de Montesquieu semble tracé : sa vie durant, il restera fidèle à ses attaches de propriétaire terrien. 2.2 Des premiers écrits aux Lettres persanes Pourtant, parallèlement à cette charge officielle, il se passionne pour les sciences, et, comme membre de l'Académie des sciences de Bordeaux, il rédige de nombreux traités de physique, de médecine, mais également de politique et de philosophie (Dissertation sur la politique des Romains dans la religion, 1716). Ces premières oeuvres, par bien des aspects, annoncent les Lettres persanes. Ce dernier ouvrage est publié anonymement en 1721 à Amsterdam, probablement pour éviter que ce roman, audacieux à bien des égards, ne compromette la réputation de sérieux du magistrat. Cependant, cet anonymat est vite percé à jour et le roman contribue sans doute à ce que soit différée jusqu'en 1727 l'élection de son auteur à l'Académie française. En revanche, le succès des Lettres persanes ouvre à Montesquieu les portes des salons parisiens, comme celui de la marquise de Lambert ou du club de l'Entresol. 2.3 Voyages et observations En 1726, Montesquieu quitte la magistrature. Tout en restant profondément attaché à sa terre natale, il passe alors le plus clair de son temps dans les salons parisiens et en voyage : c'est probablement la fréquentation des salons qui lui inspire des romans tels que le Temple de Gnide (1725) et l'Histoire véritable (publié en 1892), qui relèvent du genre galant et témoignent d'une grande finesse psychologique et morale. De 1728 à 1731, Montesquieu se rend en Hongrie, en Italie, en Hollande, en Angleterre, où il demeure près de deux ans. Tous ces voyages rendent possible une observation minutieuse de la géographie, de l'économie, des moeurs et des coutumes politiques des différents pays européens. De retour en France, Montesquieu se consacre à l'étude de l'histoire et publie en 1734 les Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence. Laboratoire de la grande oeuvre à venir, cette glorification de la République romaine, à l'origine destinée à s'intégrer dans un ensemble beaucoup plus vaste de philosophie politique que Montesquieu est en train de rédiger, recourt à une méthode historique fondée sur la causalité humaine. Pendant quatorze années, compilant sources livresques et témoignages, il compose, augmente, remanie l'oeuvre de toute une vie, De l'esprit des lois (1748). Publié anonymement à Genève, l'ouvrage a aussitôt un immense retentissement, mais subit les attaques des jésuites et des jansénistes, qui critiquent violemment son éloge de la religion naturelle. Montesquieu y répond par la Défense de l'« Esprit des lois « (1750). En vain, puisque la faculté de théologie de Paris condamne l'ouvrage, qui a d'ailleurs été mis à l'Index par le Saint-Siège dès sa publication. Montesquieu publie encore Lysimaque (1754) et rédige l'article « Essai sur le goût « (posthume, 1757) de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert. Devenu pratiquement aveugle, il s'éteint le 10 février 1755. Montesquieu laisse de volumineux carnets et d'innombrables notes personnelles qui seront publiés bien après sa mort. Le Spicilège (1944) et Mes Pensées (1899) recueillent ainsi divers manuscrits laissés en l'état par Montesquieu et composés de pages intimes, de relations de voyage, de travaux préparatoires et de commentaires variés. Cette production marginale, fondamentale, éclaire, s'il en était besoin, l'oeuvre d'un des esprits les plus pénétrants du XVIIIe siècle. 3 UNE OEUVRE POLITIQUE 3.1 Les Lettres persanes 3.1.1 Un roman épistolaire Les Lettres persanes relatent, sous la forme épistolaire, le voyage à Paris de deux Persans, Usbek et Rica : leur séjour, qui dure huit années, leur fournit le loisir d'observer la société et le mode de vie des Français, leurs coutumes, leurs traditions religieuses ou politiques, et d'en faire le rapport à leurs interlocuteurs restés en Perse. Parallèlement, Usbek et Rica reçoivent des nouvelles de Perse, qui renseignent le lecteur sur les moeurs de ce pays. La forme épistolaire n'est plus tout à fait une nouveauté en 1721, mais elle trouve ici une expression aboutie, car Montesquieu sait tirer parti de toutes les ressources qu'offre le genre, notamment en soulignant la relativité des points de vue : si les Perses sont étranges aux yeux des Parisiens, la réciproque est aussi vraie. Montesquieu parvient de surcroît à lier étroitement les thèmes les plus divers et à embrasser une grande variété de sujets sans nulle part donner quelque impression que ce soit de monotonie ou de décousu. 3.1.2 La vogue de l'exotisme Quant à la dimension orientale des Lettres persanes, elle s'inscrit dans une vogue de l'exotisme, dont l'abondante production de récits de voyages et la publication des Mille et Une Nuits par Antoine Galland (1704-1717) sont les signes les plus manifestes. De fait, le roman abonde en notations pittoresques, comme les dates, qui renvoient au calendrier musulman. Mais la confrontation entre les modes de vie persan et français, en particulier entre l'islam et le christianisme, ou entre le despotisme oriental et la monarchie française, est chargée par Montesquieu d'une intention satirique et critique. 3.1.3 Une satire politique et sociale Tous les travers et le ridicule de la société française de l'époque sont ainsi épinglés. Mais Montesquieu va plus loin : les grandes questions qui seront celles des philosophes tout au long du siècle des Lumières se trouvent déjà amorcées dans les Lettres persanes : la réflexion sur le bonheur, présenté comme une revendication légitime, le combat pour la liberté et la tolérance, en particulier en matière religieuse, la critique des formes autoritaires du pouvoir, despotisme ou absolutisme. Enfin, et c'est peut-être là le fait capital, les Lettres persanes sont un manifeste du pouvoir de l'ironie. Par leur fausse naïveté, les Persans réussissent à déjouer les pièges de l'hypocrisie sociale et à faire apparaître en pleine lumière la vérité cachée de la société occidentale. Pour une présentation plus détaillée de l'oeuvre, voir l'article spécialement consacré aux Lettres persanes. 3.2 De l'esprit des lois 3.2.1 Une méthode expérimentale Comme les Lettres persanes à certains égards, De l'esprit des lois, véritable somme d'histoire politique comparée, s'appuie sur le principe de la relativité des moeurs, des sociétés et de leurs lois. Ce travail se fonde sur différents types de sources : les observations directes que Montesquieu a recueillies lors de ses voyages auprès de la monarchie constitutionnelle anglaise ou auprès de la république de Venise ; les témoignages rapportés par des voyageurs venus de tous les pays du monde ; enfin, une abondante matière livresque (la bibliothèque du château de La Brède comporte plus de trois mille volumes). Sa méthode est donc plus expérimentale qu'abstraite : il s'agit d'abord de saisir les circonstances variées dans lesquelles les lois de chaque nation trouvent leur origine ou leur explication. 3.2.2 Trois types de gouvernement Distinguant trois types de gouvernement, le monarchique, le despotique et le républicain, Montesquieu s'attache d'abord à définir les principes fondamentaux sur lesquels se fondent ces systèmes : l'honneur, pour le monarchique ; la crainte, pour le despotique ; la vertu, pour le républicain. Puis il cherche à définir les liens constitutifs qui existent entre les différents types de gouvernement, leurs lois et les pays qui les ont établis. Douze des trente et un chapitres de l'ouvrage sont ainsi consacrés aux rapports des lois avec le climat, la géographie, le commerce, la monnaie, la démographie ou la religion. 3.2.3 Pour une monarchie modérée Cette objectivité véritablement scientifique de l'observation n'empêche pas Montesquieu d'exprimer sa préférence pour le système monarchique, prônant une monarchie tempérée et une séparation des pouvoirs (législatif, exécutif, judiciaire). Par ailleurs, le ton de l'ouvrage s'élève parfois jusqu'à l'indignation, pour condamner l'esclavage, par exemple, ou la torture. Avec cet ouvrage, Montesquieu apparaît comme le premier des « philosophes « du XVIIIe siècle : sa démarche d'observation rationnelle ouvre la voie à l'esprit des Lumières, fondé sur la raison et la tolérance, même si son (relatif) conservatisme contrebalance parfois la dimension profondément novatrice de sa pensée politique. Certains des principes qu'il a développés dans De l'esprit des lois ont inspiré la Constitution américaine, ainsi que la Constitution de 1791. Pour une présentation plus détaillée de l'oeuvre, voir l'article De l'esprit des lois. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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« despotisme oriental et la monarchie française, est chargée par Montesquieu d’une intention satirique et critique. 3.1. 3 Une satire politique et sociale Tous les travers et le ridicule de la société française de l’époque sont ainsi épinglés.

Mais Montesquieu va plus loin : les grandes questions qui seront celles des philosophes tout au long du siècle des Lumières se trouvent déjà amorcées dans les Lettres persanes : la réflexion sur le bonheur, présenté comme une revendication légitime, le combat pour la liberté et la tolérance, en particulier en matière religieuse, la critique des formes autoritaires du pouvoir, despotisme ou absolutisme.

Enfin, et c’est peut-être là le fait capital, les Lettres persanes sont un manifeste du pouvoir de l’ironie.

Par leur fausse naïveté, les Persans réussissent à déjouer les pièges de l’hypocrisie sociale et à faire apparaître en pleine lumière la vérité cachée de la société occidentale. Pour une présentation plus détaillée de l’œuvre, voir l’article spécialement consacré aux Lettres persanes. 3. 2 De l'esprit des lois 3.2. 1 Une méthode expérimentale Comme les Lettres persanes à certains égards, De l’esprit des lois, véritable somme d’histoire politique comparée, s’appuie sur le principe de la relativité des mœurs, des sociétés et de leurs lois.

Ce travail se fonde sur différents types de sources : les observations directes que Montesquieu a recueillies lors de ses voyages auprès de la monarchie constitutionnelle anglaise ou auprès de la république de Venise ; les témoignages rapportés par des voyageurs venus de tous les pays du monde ; enfin, une abondante matière livresque (la bibliothèque du château de La Brède comporte plus de trois mille volumes). Sa méthode est donc plus expérimentale qu’abstraite : il s’agit d’abord de saisir les circonstances variées dans lesquelles les lois de chaque nation trouvent leur origine ou leur explication. 3.2. 2 Trois types de gouvernement Distinguant trois types de gouvernement, le monarchique, le despotique et le républicain, Montesquieu s’attache d’abord à définir les principes fondamentaux sur lesquels se fondent ces systèmes : l’honneur, pour le monarchique ; la crainte, pour le despotique ; la vertu, pour le républicain.

Puis il cherche à définir les liens constitutifs qui existent entre les différents types de gouvernement, leurs lois et les pays qui les ont établis.

Douze des trente et un chapitres de l’ouvrage sont ainsi consacrés aux rapports des lois avec le climat, la géographie, le commerce, la monnaie, la démographie ou la religion. 3.2. 3 Pour une monarchie modérée Cette objectivité véritablement scientifique de l’observation n’empêche pas Montesquieu d’exprimer sa préférence pour le système monarchique, prônant une monarchie tempérée et une séparation des pouvoirs (législatif, exécutif, judiciaire).

Par ailleurs, le ton de l’ouvrage s’élève parfois jusqu’à l’indignation, pour condamner l’esclavage, par exemple, ou la torture. Avec cet ouvrage, Montesquieu apparaît comme le premier des « philosophes » du XVIII e siècle : sa démarche d’observation rationnelle ouvre la voie à l’esprit des Lumières, fondé sur la raison et la tolérance, même si son (relatif) conservatisme contrebalance parfois la dimension profondément novatrice de sa pensée politique.

Certains des principes qu’il a développés dans De l’esprit des lois ont inspiré la Constitution américaine, ainsi que la Constitution de 1791. Pour une présentation plus détaillée de l’œuvre, voir l’article De l'esprit des lois. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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