Molière - littérature.
Publié le 28/04/2013
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«
« l’École des femmes » et l’Impromptu de Versailles ) dans lesquelles il se mit en scène avec ses comédiens pour tourner en dérision ses détracteurs (petits marquis, fausses prudes et comédiens de l’Hôtel de Bourgogne).
Les détracteurs ne cessèrent
pas leurs attaques pour autant, mais Molière jouissait de la protection du roi et recevait régulièrement de lui des commandes pour les fêtes de la cour, en particulier les grandes fêtes dites des « Plaisirs de l’Île enchantée », pour lesquelles Molière
écrivit une comédie galante, la Princesse d’Élide, dont Jean-Baptiste Lully signa la musique.
2.2. 2 Tartuffe et Dom Juan
En 1664, une première version du Tartuffe ou l’Imposteur, pièce qui met en scène un personnage de dévot hypocrite, fut interdite à la demande de l’archevêque de Paris.
L’année suivante, Dom Juan ou le Festin de pierre, qui reprenait certains des
thèmes de Tartuffe (l’impiété et l’hypocrisie), fut abandonné après la relâche de Pâques, malgré cinq semaines de triomphe.
La bataille de Tartuffe dura près de cinq ans.
Remaniée, la pièce fut à nouveau interdite en août 1667, mais on la représenta chez le Grand Condé, qui soutenait Molière, en présence du frère du roi, preuve du crédit dont le dramaturge jouissait auprès
de certains membres influents de la cour.
En 1664, Louis XIV lui-même avait accordé à Molière une pension et parrainé son enfant ; l’année suivante il avait décidé de prendre officiellement Molière sous sa protection, décernant à ses comédiens le
titre de « troupe du roi ».
En 1669, l’interdiction finit par être levée, et les nombreuses représentations du Tartuffe donnèrent la plus forte recette jamais enregistrée au théâtre du Palais-Royal.
2.2. 3 Divertissements royaux
Malgré les difficultés rencontrées, les années 1660 furent exceptionnellement fertiles pour Molière, qui écrivit et fit représenter le Misanthrope ou l’Atrabilaire amoureux (1666), l’Avare (1668), ainsi que des pièces avec musique créées pour les
divertissements de la cour ( la Princesse d’Élide, 1664 ; l’Amour médecin ou les Médecins, 1665 ; Mélicerte, 1666 ; la Pastorale comique, 1667 ; le Sicilien ou l’Amour-peintre, 1667 ; Amphitryon, 1668 ; George Dandin ou le mari confondu, 1668 ;
Monsieur de Pourceaugnac, 1669).
De 1664 à 1671 le roi commanda en tout à Molière quinze pièces de théâtre, et la troupe ne cessa de faire des séjours à la cour, y donnant près de deux cents représentations ( les Amants magnifiques, 1670 ; le
Bourgeois gentilhomme, 1670 ; Psyché, 1671 ; la Comtesse d’Escarbagnas, 1671).
Ce sont ces liens privilégiés avec la cour qui expliquent l’importance dans l’œuvre de Molière du genre de la comédie-ballet, spectacle mêlant musique, danse et théâtre.
2.2. 4 Fin de Molière
Cependant, Molière fut bientôt supplanté par Lully, promoteur de l’opéra en France, qui obtint, en 1672, un privilège royal lui accordant l’exclusivité de la représentation des œuvres chantées et dansées.
Par faveur spéciale, le roi autorisa néanmoins
Molière à intégrer des scènes musicales et chorégraphiques dans le Malade imaginaire, créé au Palais-Royal le 10 février 1673.
La pièce fut un triomphe.
Lors de sa quatrième représentation, le 17 février, Molière, qui interprétait le rôle principal, fut victime d’un malaise cardiaque.
Transporté d’urgence, il mourut sans avoir pu recevoir les derniers sacrements, et ne put être
inhumé que grâce à l’intercession d’Armande Béjart auprès du roi.
En 1680, par ordre du roi, la troupe de Molière fut réunie avec sa concurrente de l’Hôtel de Bourgogne pour fonder la Comédie-Française.
3 ŒUVRE DE MOLIÈRE
Contrairement à ce que certains aspects de sa légende font valoir, la double carrière de Molière, acteur et auteur dramatique, fut une exceptionnelle réussite.
Les difficultés, morales et matérielles, qu’il rencontra comme directeur de troupe et comme
écrivain ne doivent pas occulter, en effet, l’extraordinaire succès qu’il connut de son vivant, aussi bien auprès du public et de la cour qu’auprès des autres écrivains.
Ce succès fut l’effet de son génie comique d’acteur (ses mimiques, sa capacité
d’imitateur), de la qualité de sa troupe (où se formèrent des acteurs importants, comme Baron ou la Du Parc) mais aussi, bien sûr, de la création de textes dramatiques puissants.
Molière créa son œuvre dramatique en faisant la synthèse de nombreux héritages dont les principaux sont la farce dans la plus pure tradition gauloise, la comédie italienne et la comédie psychologique.
La variété des noms des personnages
moliéresques constitue la marque la plus visible de ce travail de synthèse, par lequel il mêla les apports de différentes cultures.
3. 1 Le « premier farceur de France »
Aux noms populaires français qui émaillent les pièces de Molière — ceux des jeunes paysans dans Dom Juan, par exemple — correspond la tradition de la farce.
Représentant des situations inspirées de la vie quotidienne la plus triviale (scènes de ménage, adultères, vols, tromperies), la farce était traditionnellement fondée sur un comique d’action et de situation, et mettait en scène des personnages
immuables, des types humains au caractère figé (épouse infidèle, marchand malhonnête, moine débauché, etc.).
Molière, bien qu’il se défendît d’être, selon le mot d’un de ses contemporains, « le premier farceur de France », écrivit des pièces qui
sont des farces à part entière, telles que le Médecin volant ou le Médecin malgré lui, et trouva dans le genre la marque de son style comique.
La farce était alors un genre jugé vulgaire et n’était plus guère à la mode : on ne la jouait plus que comme complément de programme, après avoir représenté une grande pièce (tragédie ou comédie).
Molière triompha pourtant dans le genre et le fit
revenir à la mode avec sa pièce les Précieuses ridicules, qui en renouvelle les thèmes et le rend plus actuel.
Il utilisa volontiers les procédés caractéristiques de la farce dans de nombreuses autres pièces (plaisanteries scatologiques dans Monsieur de
Pourceaugnac ), et même dans ses comédies soutenues (Orgon sous la table et pas loin du cocuage dans Tartuffe, le sac et les coups de bâton dans les Fourberies de Scapin ).
3. 2 L’héritier de la comédie italienne.
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