Molière, Les Fourberies de Scapin, acte II, scène VII
Publié le 18/10/2010
Extrait du document
Montrer les différents comiques de cette scène
Cette scène repose essentiellement sur le comique de répétition étroitement lié au comique de caractère.
Géronte, homme avare ne se résout pas à donner l’argent qui liberea son fils Léandre, qu’il croit prisonnier sur une galère. Au lieu de payer immédiatement la rançon et de s’inquiéter pour son fils, il tergiverse et cherche une diversion lui permettant de ne pas verser les cinq cents écus réclamés.
L’emploi de l’hyperbole « m’assassiner de la façon « montre bien que Géronte se sent personnellement agressé.
Il répète inlassablement la même phrase : « Que diable allait-il faire dans cette galère ? «. Le spectateur rit de cette réaction inappropriée. Géronte est tiraillé entre son amour paternel et son amour pour l’argent qui semble le plus fort.
En effet, il cherche n’importe quel moyen pour faire libérer son fils qui lui éviterait de se défaire de son cher argent.
Chaque solution que propose Géronte est tellement absurde qu’elle en devient grotesque. Le spectateur s’amuse de voir de quelle manière Scapin, doit à chaque fois démonter le plus rapidement possible l’argument de Géronte pour enfin obtenir ce qu’il veut. La rapidité du dialogue associée à l’absurde de la situation donne une scène très comique.
Les solutions qu’il propose sont malgré tout de plus en plus proches de ce qui lui est demandé.
Il veut d’abord « envoyer la justice «, ce qui n’impliquerait en rien son argent. Ensuite, il demande à Scapin de prendre la place de Léandre en attendant « d’avoir amassé la somme qu’il demande «. Dans cette tirade, l’argent est évoqué mais dans un éventuel futur. Après, Géronte demande à Scapin de vendre « les hardes « qu’il trouvera dans le grenier, bien qu’il accepte enfin l’idée de donner de l’argent le spectateur comprend que Géronte ne se résigne toujours pas à ouvrir sa bourse.
Finalement Scapin arrive à ses fins et réussit à faire comprendre à Géronte qu’il n’a pas d’autre solution que de payer la rançon. Pour cela Géronte sort une bourse, dont il dit avoir oublié l’existence. Cela donne lieu à un comique de geste indiqué par la didascalie « Il lui présente sa bourse, qu’il ne laisse pourtant pas aller «. Ne se résignant pas à lâcher sa bourse, il entame une stichomythie avec Scapin tout en faisant « aller son bras de coté et d’autre «.
Le spectateur voit alors une scène caricaturale du personnage l’avare cher à Molière. Scapin se retrouve à essayer d’attraper la bourse tout en répondant aux insultes de son maitre :
« Géronte.- Mais dis à ce Turc que c’est un scélérat.
Scapin.- Oui.
Géronte.- Un infâme.
Scapin.- oui. «
La caricature est poussée à son paroxysme quand Géronte range sa bourse pensant la donner à Scapin.
La scène se termine par une tirade de Géronte qui peste contre la « maudite galère «.
Liens utiles
- Molière- Les Fourberies de Scapin (1671)- Acte II scène 7
- Commentaire composé : Molière : Les fourberies de Scapin Acte III Scène 2
- Molière, les Fourberies de Scapin, acte III, scène 2
- ACTE III, SCÈNE 3 (Fourberies de Scapin de Molière)
- ACTE III, SCÈNE 2 - (Fourberies de Scapin de Molière)