Miró, Joan - sculpture.
Publié le 15/05/2013
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Miró, Joan - sculpture. 1 PRÉSENTATION Miró, Joan (1893-1983), peintre espagnol dont l'ensemble de l'oeuvre offre une interprétation hautement personnelle du surréalisme, inventant son propre langage pictural, fondé sur des formes abstraites et des signes élémentaires. 2 PÉRIODE « DÉTAILLISTE « Né à Barcelone, Joan Miró est le fils d'un orfèvre et horloger. Peu doué pour les études, il ne prend plaisir qu'au cours de dessin, ce qui lui permet d'entrer à l'École des beaux-arts de Barcelone. D'abord attiré par le fauvisme et le cubisme, il élabore un premier style personnel dans sa période dite « détailliste « (1918-1922), qui rappelle la naïveté concertée d'un Douanier Rousseau. Dans ses oeuvres ultérieures, certains de ces détails parviennent à l'autonomie de signes plastiques purs, composés sur de vibrants fonds monochromes et répondant parfois aux seules sollicitations de l'automatisme. 3 RENCONTRE AVEC LE SURRÉALISME Juan Miró semble peindre et décrire non ce qu'il peut voir ou toucher mais ce qui surgit de ses rêves. S'apercevant que Barcelone n'est qu'une province de l'art, il commence à séjourner régulièrement à Paris à partir de 1919. Il y fait la connaissance de Picasso, de Jean Arp, d'André Masson, de Pierre Reverdy, de Tristan Tzara, de Max Jacob, et assiste aux manifestations Dada, qui le marquent profondément. Un bouleversement s'opère sous ses yeux et l'attitude nouvelle de l'artiste face au monde et à l'oeuvre métamorphose sa peinture. Il adhère partiellement au surréalisme en 1924 par l'intermédiaire d'André Breton qui affirme que c'est « peut-être le plus surréaliste de nous tous «, que « nul n'est près d'associer comme lui l'inassociable, de rompre indifféremment ce que nous n'osons souhaiter de voir rompu «, que « le surréalisme lui doit la plus belle plume de son chapeau «. Les visions oniriques de Miró partent souvent de stimuli extérieurs, comme ses « Intérieurs « inspirés de tableaux des maîtres hollandais, notamment Intérieurs hollandais II (1928, Museum of Modern Art, New York), fondé sur la Leçon de danse du chat (1674) de Jan Steen. Miró porte un regard particulier sur le monde et crée dans ses oeuvres le mouvement, par la déformation et les proportions. « L'immobilité [le] frappe. Cette bouteille, ce verre, une grosse pierre sur une plage déserte... ce sont autant d'objets inanimés qui déclenchent en [lui] de grands mouvements. « Ses toiles ont souvent une qualité fantastique ou humoristique, conférée par des images de formes animales déformées, par des formes organiques abstraites et des constructions géométriques irrégulières (la Naissance du monde, 1975, Museum of Modern Art, New York). Ces formes s'organisent sur des fonds neutres et plats et sont peintes dans une gamme de couleurs dures et lumineuses, limitées au bleu, au rouge, au jaune, au vert et au noir. 4 DIVERSIFICATION ARTISTIQUE Entre 1928 et 1932, la peinture est concurrencée chez Miró par la production d'assemblages et de collages de matières diverses, qui représentent pour l'artiste un véritable « assassinat de la peinture «. Celle-ci n'est pourtant jamais abandonnée et s'impose même à nouveau à partir de 1935 avec les « peintures sauvages «, inspirées par la montée du fascisme, notamment dans son propre pays. C'est par la poésie et non par la propagande qu'il réagit et qu'il fait oeuvre. À la violence expressionniste succède la peinture plus apaisée des Constellations (1940-1941), où de petites unités plus ou moins égales parsèment la surface en produisant un effet all over. À partir de 1944, la sculpture prend de plus en plus de place dans l'art de Miró : sculpture céramique ou assemblages de matériaux de rebut, donnant parfois lieu à des fontes en bronze. Parallèlement, sa peinture atteint l'échelle monumentale, depuis le décor mural du Terrace Plaza Hotel (Cincinnati, 1947) jusqu'aux trois Bleu (1961) du musée national d'Art moderne, à Paris, en passant par ses grands muraux en céramique (la Lune et le Soleil, 1957-1959, immeuble de l'Unesco à Paris). Jusqu'à sa mort, en 1983, Joan Miró a tenté « d'assassiner la peinture « ou plutôt sa propre peinture afin qu'elle garde sa force poétique en se perdant dans une histoire de l'art, convulsée par la multitude des mouvements d'avant-garde ou par l'accoutumance visuelle. Il a, jusqu'au bout, montré la vitalité de la peinture et son renouvellement au sein du monde contemporain en la dépouillant de toute gratuité, avec une exigence méticuleuse. Cet homme qui était si peu doué pour le dessin et qui, à force d'énergie et de passion, en a fait l'apprentissage académique, n'a eu de cesse tout au long de sa vie de remettre en cause ses acquis et la facilité en peinture. Il est arrivé par son perfectionnisme et sa lutte permanente avec lui-même à produire une oeuvre poétique, tendre, violente, humoristique et à nous atteindre avec la plus grande fraîcheur. Depuis 1975, la fondation Miró, construite à Barcelone par l'architecte Josep Lluis Sert, conserve un ensemble important des oeuvres de l'artiste catalan. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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