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migration 1 PRÉSENTATION migration, déplacement de populations se déroulant à la fois dans le temps et dans l'espace.

Publié le 15/04/2013

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migration 1 PRÉSENTATION migration, déplacement de populations se déroulant à la fois dans le temps et dans l'espace. Le concept de migration s'applique aux populations humaines, mais il peut également être utilisé pour les animaux (oiseaux, mammifères marins, etc.) et les végétaux. Après l'avoir longtemps considéré sous son seul aspect légal de changement définitif de résidence, on s'accorde aujourd'hui à reconnaître au phénomène de migration des populations humaines une grande variété de formes, une réflexion taxinomique étant de ce fait nécessaire. La classification peut tenir compte de la durée (mouvements quotidiens ou hebdomadaires, migrations à caractère saisonnier ou temporaire, définitives ou de longue durée), de la distance parcourue (petite, moyenne ou grande distance, déplacement intra-urbains, intra-régionaux, interrégionaux et internationaux), du degré de liberté des personnes qui se déplacent (migrations libres, sélectives, planifiées ou forcées) ou encore des causes essentielles provoquant le changement de lieu d'habitation (mouvements liés au travail, à la retraite, aux loisirs, etc.). Aucune de ces classifications ne constitue toutefois à elle seule une typologie véritablement satisfaisante. S'il est par exemple indispensable de différencier les migrations internationales des migrations intérieures, cela n'en constitue pas pour autant un critère définitif. Les mouvements frontaliers peuvent en effet être brefs et intégrés à la vie quotidienne, tandis que certaines migrations intérieures vont constituer de pénibles ruptures et s'effectuer sur de grandes distances géographiques. C'est pourquoi les géographes et les démographes s'accordent aujourd'hui à reconnaître un troisième type de déplacement, les migrations pendulaires ou alternantes ; celles-ci se manifestent par des déplacements répétitifs et cycliques, le plus souvent de faible durée, mouvements de va-et-vient et oscillations qui n'impliquent aucun déséquilibre essentiel, aucun changement d'activité et aucune rupture pour les individus. 2 LES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2.1 Les routes migratoires Le choix des routes migratoires a longtemps été influencé par la tendance des migrants à rechercher un environnement semblable à celui qu'ils quittaient ; l'existence de barrières naturelles difficilement franchissables (déserts, montagnes, mers et océans) a joué un rôle important, par exemple le Sahara qui a longtemps coupé l'Afrique en deux, mais également la chaîne himalayenne isolant la Chine du sous-continent indien. D'autres régions à l'inverse ont pu constituer en raison de leur emplacement géographique ou de conditions naturelles favorables des points de passages privilégiés, comme la péninsule du Sinaï entre l'Afrique et l'Asie et la région du Bosphore entre l'Europe et l'Asie. D'une façon générale, et jusqu'à une époque récente, l'orientation d'un grand nombre de migrations était transversale (d'est en ouest), les mouvements d'une zone tropicale vers les zones tempérées ou l'inverse (mouvements sud-nord ou nord-sud) ayant été relativement rares. Il a fallu attendre la maîtrise progressive par l'homme de l'espace maritime et aérien, ainsi que l'évolution des moyens de communication, pour voir la tendance s'équilibrer puis s'inverser. 2.2 Les migrations anciennes Le principe migratoire n'est pas simplement lié aux concepts de nation et de frontière, de création assez récente à l'échelle de l'histoire de l'humanité. Les individus se sont en effet toujours déplacés hors de leurs foyers d'origine. Le premier grand mouvement migratoire remonterait selon les paléontologues à quelque dix millions d'années et résulterait de la fracture de la vallée du Rift en Afrique orientale, qui aurait contraint les primates supérieurs à partir vers l'est tandis que restaient à l'ouest les australopithèques. Par la suite, l'Homo habilis, apparu il y a deux millions d'années, puis l'Homo erectus, auraient peu à peu colonisé l'ensemble de la planète. Le bassin méditerranéen a longtemps constitué un centre vers lequel ont convergé les principaux flux migratoires : les peuples indo-européens s'installent en Grèce et dans les îles avoisinantes au IIIe millénaire avant notre ère, suivis à l'âge du bronze ancien (2 000 av. J.-C. à 1 500 av. J.-C.) par des peuples venus du Nord tels les Hellènes (Achéens, Ioniens et Éoliens), qui donnent naissance à une civilisation originale, la civilisation mycénienne. Cette dernière disparaît pourtant quatre siècles plus tard, ébranlée par les invasions doriennes. À la même époque, de l'autre côté de la Méditerranée, l'invasion du pays de Canaan par les tribus hébraïques entre le XVe XXe et le siècle avant notre ère contraint, pour la première fois de l'histoire, un peuple à abandonner le polythéisme au profit du monothéisme. La colonisation entre les VIIe et VIe siècles av. J.-C. des côtes de la mer Noire et de la partie occidentale du bassin méditerranéen constitue la dernière migration du monde hellénique. De nombreuses cités envoient alors des petits groupes d'émigrants fonder des comptoirs sur les côtes encore libres. C'est ainsi que naissent les cités de Massalia (Marseille), Agrigente ou Syracuse. 2.3 Les invasions barbares et médiévales Les mouvements des peuples germaniques (Völkerwanderungen) qui, entre le IIIe et le VIe siècle apr. J.-C., se sont installés en Occident et en Afrique du Nord, sont quant à eux le produit du déplacement des peuples nomades d'Asie centrale, en l'occurrence les Huns, qui précipite la chute de l'Empire romain (voir Grandes Invasions). Les invasions arabes du VIIe et VIIIe siècles sont d'une autre nature, puisque leurs motivations sont liées à des préoccupations avant tout religieuses. Unies sous la bannière de l'islam, les tribus arabes se répandent de l'est de la Perse jusqu'au Turkestan chinois, et de l'ouest de l'Égypte jusqu'à l'Espagne. Au XIe siècle, le flambeau de l'expansion islamique est repris par les Turcs seljoukides ; chassé d'Asie centrale par les Chinois, ce peuple nomade converti à l'islam s'installe en Asie Mineure, en Arménie et en Syrie. Enfin, au XIIIe siècle, les tribus mongoles, placées sous le commandement du célèbre Gengis Khan, quittent les steppes désertiques d'Asie centrale avant d'étendre leur empire de la Chine à l'Asie Mineure, et s'emparent également de certaines parties de l'Europe orientale. Quelle que soit leur spécificité, les migrations anciennes sont avant tout le produit d'un déplacement d'un groupe ethnique important, dans le cadre de régimes autoritaires, et sont souvent le fait de populations nomades ou sédentaires repoussées par des peuples plus forts. 2.4 Les migrations modernes À partir du XVe siècle, l'expansion européenne et la constitution d'empires coloniaux bouleversent les univers culturels jusque-là relativement isolés et de nouvelles formes de migrations apparaissent, s'exprimant par des volontés individuelles ou de groupes d'individus en quête de mieux-vivre, de liberté. Les exceptions à ce modèle « idéal « sont néanmoins nombreuses, comme en témoignent les 20 millions d'Africains transportés de force en Amérique, les populations déportées ou déplacées, les réfugiés... Jusqu'au début du XXe siècle, ces migrations sont avant tout transocéaniques, emmenant des millions de personnes vers les Caraïbes, l'Amérique du Nord, l'Amérique du Sud et l'Australasie à partir de l'Europe occidentale puis de l'Europe méditerranéenne et orientale. Ce flux, essentiellement composé d'émigrants d'origine rurale sans qualification particulière, correspond à l'occupation et à la mise en valeur des pays neufs. À partir de 1930, ces grands mouvements transocéaniques déclinent ou cessent, du fait de la récession économique et d'une politique plus restrictive des pays d'accueil, notamment les États-Unis. Dans l'immédiat après-guerre, on observe trois types principaux de migrations (impliquant environ 30 millions de personnes ayant quitté ou retrouvé leur foyer) : le rapatriement des prisonniers, des déportés et des travailleurs réquisitionnés ; les déplacements de populations consécutifs aux modifications territoriales (transferts de Polonais, de Russes et d'Allemands) ; enfin l'exode volontaire de populations hostiles aux nouveaux régimes communistes en Chine, en Europe centrale et orientale. Avec la décolonisation, de nouvelles vagues de migrations affectant parfois des masses humaines considérables se mettent en place. La partition des Indes britanniques contraint ainsi près de 7 millions de musulmans à quitter l'Inde pour le Pakistan et 6 millions d'hindous à refluer vers l'Inde. En Algérie, les accords d'Évian de 1962 précipitent le rapatriement en France de plusieurs centaines de milliers de personnes. Dans le même temps, les anciens courants dirigés vers les États-Unis, le Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'Argentine sont partiellement rétablis, tandis que, phénomène nouveau, les pays industrialisés européens qui connaissent une forte croissance se révèlent à leur tour d'importants « demandeurs « d'immigrés. 2.5 Évolution actuelle des migrations internationales De 82 millions en 1970, le nombre de migrants internationaux est passé à 175 millions en 2000. Cette évolution s'accélère (près de 200 millions en 2005) et se caractérise par une forte hausse du nombre d'immigrés clandestins. On estime ainsi qu'entre 10 p. 100 et 15 p. 100 des 56 millions d'immigrés en Europe sont des clandestins et qu'environ 500 000 immigrés sans papiers entrent chaque année dans l'Union européenne. Cette immigration irrégulière est liée aux conditions économiques dans les pays de départ, ainsi qu'aux problèmes de mauvaise gouvernance et de violation des droits de l'homme. Dans les pays d'arrivée, elle est entretenue non seulement par une demande en main d'oeuvre flexible et bon marché, mais aussi par le manque d'opportunités de migration régulière, dans un contexte international marqué par un durcissement du contrôle de l'immigration. Face à la nécessité de freiner les flux migratoires, les pays d'arrivée intensifient leur lutte contre l'immigration illégale, le contrôle de leurs frontières ainsi que le rapatriement des clandestins dans leur pays d'origine. Outre ces mesures, dont l'efficacité est incertaine face à la résolution de candidats à l'immigration souvent mus par le désespoir, les experts préconisent aussi, d'une part, de faciliter l'immigration légale dans les pays d'arrivée et, d'autre part, de contribuer davantage au développement économique des pays de départ (en particulier en Afrique subsaharienne). En chiffres absolus, les États-Unis sont le pays où l'on trouve le plus grand nombre de migrants : plus de 35 millions, et près de 10 millions de clandestins (Mexicains et Centre-Américains notamment). Toutefois, le poids de la population immigrée est proportionnellement supérieur dans quelques pays d'Europe occidentale qui ont attiré pendant la période de croissance industrielle rapide des dizaines de millions de travailleurs venus d'Europe du Sud, des pays d'Afrique et d'Asie et depuis la chute des régimes communistes, d'Europe de l'Est. Depuis le début des années 1970, cette immigration motivée essentiellement par la recherche d'un travail est devenue pour une large part une migration d'établissement, pour autant que cette transformation ait été rendue possible par les législations nationales concernées. Les autres grandes régions mondiales d'immigration sont le Canada, l'Australie, les pays du Golfe et la Libye -- dans ces deux derniers cas, le phénomène de déplacement est lié aux possibilités d'emploi offertes par les économies pétrolières. Les principaux pays d'origine sont la Chine, l'Inde et les Philippines. En Europe, la majorité des immigrés proviennent dans les années 2000 de l'Afrique subsaharienne. 2.6 Statut juridique des migrants et causes des départs Il est possible de distinguer quatre types de migrants internationaux, et autant de motifs de départ, à partir de critères juridiques : les personnes déplacées, chassées de leur pays d'origine ou de résidence à la suite de décisions politiques (déportés juifs ou tsiganes, populations germanophones déplacées d'Europe de l'Est en 1945) ; les réfugiés (par exemple, Kosovars ou Rwandais) qui fuient leur pays en raison de conflits ou de persécutions ; les émigrants économiques, qui souhaitent changer de pays afin d'améliorer leur situation ou pour des raisons purement professionnelles (ingénieurs, chercheurs scientifiques et ouvriers qualifiés) ; enfin les étudiants, généralement en provenance du tiers-monde, venant poursuivre une formation dans les universités occidentales. 2.7 Caractéristiques des migrants internationaux Un certain nombre de traits communs aux divers « champs migratoires « étudiés dans le monde ont été établis. Dans sa première phase, la migration est souvent composée pour une large part d'hommes jeunes, célibataires et à faible qualification ; la répartition spatiale des migrants montre clairement les liens qui les attachent aux activités industrielles lourdes ou à certaines activités de services pénibles; en Allemagne, les communautés immigrées les plus importantes se trouvent ainsi à Munich, Stuttgart ou Francfort, villes les plus industrialisées du pays. Aux États-Unis, les migrants du Mexique et des Caraïbes fournissent de gros contingents de main-d'oeuvre à l'économie agricole et aux secteurs industriels et des services dans les grandes métropoles comme New York, Chicago et Los Angeles. Souvent placés en marge de la société du pays qui est censé les accueillir, ils vivent à moindre frais dans des hôtels meublés et des appartements peu confortables afin de pouvoir envoyer l'argent économisé dans leur pays. Vient ensuite une deuxième phase qui correspond au regroupement familial, encouragé par l'Organisation internationale du travail (OIT), les associations humanitaires et les pouvoirs publics dans certains cas (pour des raisons de sécurité). La troisième phase, enfin, correspond à l'apparition de la « deuxième génération « des migrants, souvent nés dans l'émigration, dont l'intégration dans la société d'accueil ou au contraire le retour dans la patrie d'origine, dépend de nombreux facteurs économiques, sociaux ou culturels. (voir immigration) À l'intérieur d'un même pays, la situation des groupes de migrants varie néanmoins beaucoup selon leur origine nationale, leur statut, la durée de leur séjour et l'ancienneté d'établissement du courant migratoire. Les populations immigrées ne sont pas à l'abri de manifestations de racisme, exacerbées pendant les phases de décélération ou de crise économique, ou par l'afflux de personnes sans papiers. En outre, depuis les années 1960, des personnes disposant d'une haute qualification migrent non seulement des pays en voie de développement vers les pays industriels, mais également et surtout des pays développés vers d'autres pays développés leur offrant de meilleures conditions de travail et des salaires plus élevés. Les États-Unis sont les principaux bénéficiaires de cette « fuite des cerveaux « (brain drain) ; l'Angleterre, les Pays-Bas, l'Allemagne, la Suède ou la France perdent chaque année plusieurs milliers de spécialistes et de scientifiques. 2.8 Les effets des migrations internationales Du fait de leur caractère sélectif, les migrations ont des effets complexes. Dans les régions d'émigration, elles contribuent parfois à soulager la pression démographique, mais ont des conséquences souvent néfastes : l'effet des sommes d'argent envoyées par les migrants à leur famille n'est certes pas négligeable ; toutefois celles-ci ne sont pas toujours employées dans des investissements productifs et suscitent par ailleurs des besoins nouveaux qui sont l'apanage d'une société industrielle (consommation somptuaire par effet de « démonstration «). Les qualifications professionnelles acquises à l'extérieur sont quant à elles souvent limitées et rarement réutilisables sur place. Dans les pays d'accueil (ou pays d'immigration), les avantages dépassent de loin les inconvénients : les salaires plus bas comparés à ceux des habitants du pays d'accueil permettent de réduire d'autant les coûts salariaux ; les coûts sociaux d'éducation et de santé à la charge du pays d'arrivée sont réduits, en comparaison des avantages fournis ; enfin, l'argent expédié vers l'extérieur provoque des effets anti-inflationnistes -- en 2004, les fonds transférés officiellement représentent 150 milliards de dollars, soit trois fois plus que l'aide internationale au développement. 3 LES MIGRATIONS INTÉRIEURES La définition des migrations intérieures est relativement simple puisque les déplacements s'effectuent sans passer une frontière nationale. Il convient tout de même d'en distinguer deux types : les migrations saisonnières ou temporaires et les migrations de longue durée ou définitives. 3.1 Les migrations intérieures saisonnières ou temporaires Quoique de durée limitée et de caractère cyclique, les migrations saisonnières ou temporaires diffèrent des migrations pendulaires par leurs causes. Elles sont souvent caractéristiques de sociétés rurales en proie à des difficultés d'ajustement dans les calendriers d'économie agricole ; les migrants fournissent alors une main-d'oeuvre d'appoint à certains moments de l'année. Ces migrations saisonnières ont, à quelques rares exceptions près, totalement disparu des pays industrialisés. Très répandues jusqu'à la fin du XIXe siècle, elles concernaient essentiellement les régions connaissant un trop-plein démographique : ouvriers agricoles du Haut-Piémont se déplaçant vers la plaine du Pô ou vendangeurs du sud du Massif central vers les vignobles du Languedoc. Aujourd'hui, cette main-d'oeuvre agricole, bien moins nombreuse du fait de la modernisation des campagnes, est surtout étrangère (Marocains, et plus récemment Européens de l'Est). Dans de nombreux pays du tiers-monde, ce type de migrations demeure important, notamment en Tanzanie pour la récolte du sisal, au Sénégal et au Mali vers les zones productrices d'arachides ou encore au Brésil vers les régions sucrières ou caféières. Cette migration de pauvres, uniquement masculine, ne rapporte généralement guère à ceux qui la pratiquent car les salaires sont maigres, mais reste néanmoins un appoint indispensable à la survie de certaines familles. 3.2 Les migrations intérieures définitives ou de longue durée De tous les types de migrations qui se produisent dans le monde, les migrations intérieures définitives ou de longue durée sont de loin les plus importantes. Les déplacements des campagnes vers les villes (voir exode rural) constituent le flux principal. Si les pays développés ont été les premiers concernés (dès la fin du pour l'Angleterre et au milieu du XIXe XVIIIe siècle siècle en France), les pays en voie de développement connaissent actuellement le même type d'évolution structurelle. Parmi les campagnes les plus touchées figurent les zones proches des grands centres urbains et les régions dont les populations sont mal enracinées ou qui comportent une forte proportion de paysans sans terre. Au Brésil, le système latifundiaire (qui repose sur de grandes propriétés agricoles privées d'exploitation archaïque) a ainsi longtemps représenté un obstacle à toute réforme agricole, participant par là-même à la croissance de grandes métropoles comme São Paulo ou Brasilia. Dans les pays développés, les migrations des campagnes vers les villes demeurent certes toujours une composante non négligeable des migrations intérieures, mais le phénomène de rurbanisation -- déplacement des populations vers des zones périurbaines plus ou moins éloignées de la ville -- est également courant. Parallèlement, les mouvements migratoires d'une zone urbanisée vers une autre prennent une ampleur croissante. Les villes minières ou de vieilles structures industrielles perdent ainsi leurs habitants au profit des villes à dominante tertiaire et les villes moyennes pour les capitales régionales. 3.3 Les causes des migrations intérieures En dépit de la diversité des facteurs qui pèsent sur la décision de migrer, les considérations économiques sont probablement les plus influentes. Les « champs migratoires « intérieurs, de la même façon que les champs de la migration internationale, donnent ainsi une illustration des inégalités régionales ; aux États-Unis, des études ont montré que les migrations se faisaient essentiellement des États à faible revenu moyen par tête vers des États à revenu élevé (selon la terminologie sociologique : facteurs push et pull, d'expulsion et d'attraction). D'autres facteurs, non économiques, peuvent également intervenir, dont les raisons familiales ; le mariage demeure en effet une raison importante de déplacement, aujourd'hui comme par le passé, ainsi que les départs en retraite. Le climat et plus généralement l'agrément qu'offrent certaines régions semblent alors jouer un rôle primordial, à l'instar de la Côte d'Azur en France, les îles Baléares et la Costa del Sol en Espagne ou encore la Californie et la Floride aux États-Unis, régions particulièrement propices à l'accueil de personnes appartenant à cette catégorie (retraités). 3.4 Caractéristiques des migrants intérieurs Dans les pays en développement, les migrants possèdent des caractéristiques communes aux personnes ayant quitté l'Europe au entre quinze et vingt-quatre ans (les 2/5e XIXe siècle. Jeunes, puisqu'une majorité a en Thaïlande, et les 3/4 au Nigeria), ce sont également le plus souvent des hommes célibataires. En Afrique, de nombreux jeunes partent ainsi en ville afin de pouvoir payer la dot qui conditionne leur mariage ; la plupart sont agriculteurs, éleveurs, paysans sans terre ou petits propriétaires. Dans les pays développés, les migrants sont également jeunes. Le taux de mobilité atteint son maximum à l'âge des études et du premier emploi ; à Paris ou à Londres, plus de la moitié des migrants ont entre quinze et vingt-neuf ans et ils sont plus de 75 p. 100 à Turin et à Oxford. Le nombre de femmes est sensiblement identique à celui des hommes et les couples mariés sont nombreux. Quant aux distances parcourues, elles sont habituellement plus importantes que dans les pays du tiers-monde, les zones de « recrutement « de chaque ville dépassant largement leur zone d'influence proprement dite. 3.5 Les migrations pendulaires ou alternantes 3.5.1 Les déplacements quotidiens liés au travail Les déplacements quotidiens concernent aujourd'hui plus de 70 millions de travailleurs européens. Leur importance dans la vie urbaine n'a cessé de croître depuis 1945, leur nombre étant multiplié par 25 tandis que la population active quadruplait dans le même temps. La spécialisation fonctionnelle des diverses parties des zones urbaines en est la principale cause. Les activités économiques se sont ainsi concentrées par secteurs dans certaines zones des agglomérations : le tertiaire dans le centre-ville et les activités industrielles le long des grands axes de communications. Dans le même temps, les zones résidentielles se sont étendues et éloignées des centres pour des raisons de surface disponible et de coûts moins élevés. À Londres, 20 p 100 des migrants habitent à plus de 20 km du centre, ils sont plus de 30 p. 100 à Moscou. La notion de distance en ville doit néanmoins être comparée à celle du temps de transport ; il faut ainsi en moyenne trois quarts d'heure à Londres pour parcourir ces mêmes 20 km et plus d'une heure à Moscou. Les moyens de transport utilisés varient beaucoup selon les pays et les agglomérations. La politique de la ville joue à cet égard un rôle primordial. En France, les moyens individuels l'emportent sur les moyens collectifs à l'exception de l'Île-de-France. Aux États-Unis également, les transports individuels sont fortement prédominants, tandis qu'en Russie quasiment tous les déplacements se pratiquent par les transports publics. Les mouvements frontaliers constituent un cas particulier de ce type de migrations liées au travail. Ils se produisent en Europe en raison des différences de salaires entre pays, notamment entre la France et l'Allemagne, la France et la Suisse, mais également entre l'Allemagne et les Pays-Bas. 3.5.2 Les déplacements de fin de semaine (week-end) Les déplacements de fin de semaine concernent principalement les couches aisées de la population. Les distances parcourues y sont nettement plus élevées que lors des déplacements quotidiens, dépassant souvent 100 km. Autour de Lyon par exemple, les zones les plus fréquentées sont les Préalpes et la bordure orientale du Massif central, tandis qu'à Stockholm, le littoral de la Baltique ou le bord des lacs et des rivières de la région attirent le plus grand nombre de visiteurs dominicaux. Souvent ces déplacements sont en relation avec la possession d'une résidence secondaire. 3.5.3 Les déplacements de vacances C'est à partir des années 1950 que les déplacements à caractère touristique sont devenus massifs dans les pays occidentaux. Réservée pendant longtemps à une élite, la pratique touristique s'est progressivement élargie. L'allongement des congés payés et la démocratisation des transports, en particulier l'usage de la voiture familiale, ont concouru à développer le phénomène. De nombreux pays sont désormais concernés par ce type de déplacements ; toutefois on note une corrélation très forte entre le taux de départ et le revenu moyen par habitant, caractéristique des pays les plus riches. Ce type de migrations est, traditionnellement, fortement concentré pendant la période estivale, cependant les déplacements hivernaux en direction des pays ensoleillés ou des stations de montagne prennent de plus en plus d'ampleur. À l'instar d'autres types de mobilité, la distance y constitue un facteur important, dans la mesure où elle alourdit les coûts. Le nombre de partants, élevé pour les destinations proches ou relativement proches, diminue lorsque les destinations sont plus éloignées. La tendance est néanmoins à l'accroissement des distances, tandis que la proportion des personnes optant pour une destination à l'étranger augmente ; il est en effet parfois plus avantageux de passer des vacances dans un pays où la vie est bon marché, le coût du voyage étant largement compensé par le moindre coût du séjour. Voir aussi tourisme. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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« contraint ainsi près de 7 millions de musulmans à quitter l’Inde pour le Pakistan et 6 millions d’hindous à refluer vers l’Inde.

En Algérie, les accords d’Évian de 1962précipitent le rapatriement en France de plusieurs centaines de milliers de personnes.

Dans le même temps, les anciens courants dirigés vers les États-Unis, le Canada,l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Argentine sont partiellement rétablis, tandis que, phénomène nouveau, les pays industrialisés européens qui connaissent une fortecroissance se révèlent à leur tour d’importants « demandeurs » d’immigrés. 2.5 Évolution actuelle des migrations internationales De 82 millions en 1970, le nombre de migrants internationaux est passé à 175 millions en 2000.

Cette évolution s’accélère (près de 200 millions en 2005) et se caractérisepar une forte hausse du nombre d’immigrés clandestins.

On estime ainsi qu’entre 10 p.

100 et 15 p.

100 des 56 millions d’immigrés en Europe sont des clandestins etqu’environ 500 000 immigrés sans papiers entrent chaque année dans l’Union européenne.

Cette immigration irrégulière est liée aux conditions économiques dans les paysde départ, ainsi qu’aux problèmes de mauvaise gouvernance et de violation des droits de l’homme.

Dans les pays d’arrivée, elle est entretenue non seulement par unedemande en main d’œuvre flexible et bon marché, mais aussi par le manque d’opportunités de migration régulière, dans un contexte international marqué par undurcissement du contrôle de l’immigration.

Face à la nécessité de freiner les flux migratoires, les pays d’arrivée intensifient leur lutte contre l’immigration illégale, lecontrôle de leurs frontières ainsi que le rapatriement des clandestins dans leur pays d’origine.

Outre ces mesures, dont l’efficacité est incertaine face à la résolution decandidats à l’immigration souvent mus par le désespoir, les experts préconisent aussi, d’une part, de faciliter l’immigration légale dans les pays d’arrivée et, d’autre part, decontribuer davantage au développement économique des pays de départ (en particulier en Afrique subsaharienne). En chiffres absolus, les États-Unis sont le pays où l’on trouve le plus grand nombre de migrants : plus de 35 millions, et près de 10 millions de clandestins (Mexicains etCentre-Américains notamment).

Toutefois, le poids de la population immigrée est proportionnellement supérieur dans quelques pays d’Europe occidentale qui ont attirépendant la période de croissance industrielle rapide des dizaines de millions de travailleurs venus d’Europe du Sud, des pays d’Afrique et d’Asie et depuis la chute desrégimes communistes, d’Europe de l’Est.

Depuis le début des années 1970, cette immigration motivée essentiellement par la recherche d’un travail est devenue pour unelarge part une migration d’établissement, pour autant que cette transformation ait été rendue possible par les législations nationales concernées. Les autres grandes régions mondiales d’immigration sont le Canada, l’Australie, les pays du Golfe et la Libye — dans ces deux derniers cas, le phénomène de déplacementest lié aux possibilités d’emploi offertes par les économies pétrolières.

Les principaux pays d’origine sont la Chine, l’Inde et les Philippines.

En Europe, la majorité desimmigrés proviennent dans les années 2000 de l’Afrique subsaharienne. 2.6 Statut juridique des migrants et causes des départs Il est possible de distinguer quatre types de migrants internationaux, et autant de motifs de départ, à partir de critères juridiques : les personnes déplacées, chassées deleur pays d’origine ou de résidence à la suite de décisions politiques (déportés juifs ou tsiganes, populations germanophones déplacées d’Europe de l’Est en 1945) ; lesréfugiés (par exemple, Kosovars ou Rwandais) qui fuient leur pays en raison de conflits ou de persécutions ; les émigrants économiques, qui souhaitent changer de paysafin d’améliorer leur situation ou pour des raisons purement professionnelles (ingénieurs, chercheurs scientifiques et ouvriers qualifiés) ; enfin les étudiants, généralementen provenance du tiers-monde, venant poursuivre une formation dans les universités occidentales. 2.7 Caractéristiques des migrants internationaux Un certain nombre de traits communs aux divers « champs migratoires » étudiés dans le monde ont été établis.

Dans sa première phase, la migration est souvent composéepour une large part d’hommes jeunes, célibataires et à faible qualification ; la répartition spatiale des migrants montre clairement les liens qui les attachent aux activitésindustrielles lourdes ou à certaines activités de services pénibles; en Allemagne, les communautés immigrées les plus importantes se trouvent ainsi à Munich, Stuttgart ouFrancfort, villes les plus industrialisées du pays.

Aux États-Unis, les migrants du Mexique et des Caraïbes fournissent de gros contingents de main-d’œuvre à l’économieagricole et aux secteurs industriels et des services dans les grandes métropoles comme New York, Chicago et Los Angeles.

Souvent placés en marge de la société du paysqui est censé les accueillir, ils vivent à moindre frais dans des hôtels meublés et des appartements peu confortables afin de pouvoir envoyer l’argent économisé dans leurpays.

Vient ensuite une deuxième phase qui correspond au regroupement familial, encouragé par l’Organisation internationale du travail (OIT), les associationshumanitaires et les pouvoirs publics dans certains cas (pour des raisons de sécurité).

La troisième phase, enfin, correspond à l’apparition de la « deuxième génération » desmigrants, souvent nés dans l’émigration, dont l’intégration dans la société d’accueil ou au contraire le retour dans la patrie d’origine, dépend de nombreux facteurséconomiques, sociaux ou culturels.

( voir immigration) À l’intérieur d’un même pays, la situation des groupes de migrants varie néanmoins beaucoup selon leur origine nationale, leur statut, la durée de leur séjour et l’anciennetéd’établissement du courant migratoire.

Les populations immigrées ne sont pas à l’abri de manifestations de racisme, exacerbées pendant les phases de décélération ou decrise économique, ou par l’afflux de personnes sans papiers. En outre, depuis les années 1960, des personnes disposant d’une haute qualification migrent non seulement des pays en voie de développement vers les pays industriels,mais également et surtout des pays développés vers d’autres pays développés leur offrant de meilleures conditions de travail et des salaires plus élevés.

Les États-Unis sontles principaux bénéficiaires de cette « fuite des cerveaux » (brain drain) ; l’Angleterre, les Pays-Bas, l’Allemagne, la Suède ou la France perdent chaque année plusieurs milliers de spécialistes et de scientifiques. 2.8 Les effets des migrations internationales Du fait de leur caractère sélectif, les migrations ont des effets complexes.

Dans les régions d’émigration, elles contribuent parfois à soulager la pression démographique,mais ont des conséquences souvent néfastes : l’effet des sommes d’argent envoyées par les migrants à leur famille n’est certes pas négligeable ; toutefois celles-ci ne sontpas toujours employées dans des investissements productifs et suscitent par ailleurs des besoins nouveaux qui sont l’apanage d’une société industrielle (consommationsomptuaire par effet de « démonstration »).

Les qualifications professionnelles acquises à l’extérieur sont quant à elles souvent limitées et rarement réutilisables sur place. Dans les pays d’accueil (ou pays d’immigration), les avantages dépassent de loin les inconvénients : les salaires plus bas comparés à ceux des habitants du pays d’accueilpermettent de réduire d’autant les coûts salariaux ; les coûts sociaux d’éducation et de santé à la charge du pays d’arrivée sont réduits, en comparaison des avantagesfournis ; enfin, l’argent expédié vers l’extérieur provoque des effets anti-inflationnistes — en 2004, les fonds transférés officiellement représentent 150 milliards de dollars,soit trois fois plus que l’aide internationale au développement. 3 LES MIGRATIONS INTÉRIEURES La définition des migrations intérieures est relativement simple puisque les déplacements s’effectuent sans passer une frontière nationale.

Il convient tout de même d’endistinguer deux types : les migrations saisonnières ou temporaires et les migrations de longue durée ou définitives. 3.1 Les migrations intérieures saisonnières ou temporaires Quoique de durée limitée et de caractère cyclique, les migrations saisonnières ou temporaires diffèrent des migrations pendulaires par leurs causes.

Elles sont souventcaractéristiques de sociétés rurales en proie à des difficultés d’ajustement dans les calendriers d’économie agricole ; les migrants fournissent alors une main-d’œuvre. »

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