Michel de Montaigne, « Des Coches », Essais, III, 6
Publié le 23/05/2012
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Michel de Montaigne, « Des Coches «, Essais, III, 6 (1595)
Montaigne est un écrivain du XVIème siècle qui était aussi un homme politique. Il a commencé des essais comme sur, par exemple, la torture, il abordera de nombreux sujets (
Lecture du texte
En quoi Montaigne a-t-il une posture humaniste dans cet extrait ? / Comment remet-t-il en cause la domination des européens sur le nouveau monde ? / Comment remet-il en cause la prétendue naïveté des indiens ? Nous nous pencherons d’abord sur le dialogue imaginaire mis en place puis sur les deux différents systèmes de valeur.
I – Un dialogue imaginaire
- Les espagnols ont des déclarations agressives : ils posent leurs conditions et s’auto déclarent propriétaires de ce territoire. Ils demandent de nombreuses choses : des vivres et de l’or, aux indiens d’adopter leur religion et y ajoutent quelques menaces
- La réponse des indiens est détaillée points par points en style indirect. Elle est pleine de logique et de sagesse. Ils disent aux espagnols qu’ils ont l’air agressifs, que leur roi ne doit pas être bien puissant puisqu’il réclame des vivres et de l’or, que le Pape distribue la discorde car il donne des terres qui ne lui appartiennent pas et que leur Dieu leur convient. Quant aux vivres et à l’or, ils acceptent d’en donner. Cette explication est rythmée par l’expression « Quant à «. Les indiens sont parfaitement insensibles à la menace, leur réponse est argumentée et précise.
Ce dialogue imaginaire entre les deux communautés permet à Montaigne d’opposer deux systèmes de valeur.
II – Deux systèmes de valeur
- Les espagnols sont cupides : ils recherchent des mines d’or. Le propos est généralisé, laissant la localisation ainsi que le nom du conquérant vague. Ils ont ce comportement assez souvent, ils sont menaçants.
- Les indiens ont leur propres valeurs : ils montrent un certain mépris de l’or, ils ont le sens de l’hospitalité, du partage et aussi des aspirations au bonheur, ils n’ont pas d’agressivité et de plus ils ont une façon très pertinente de renvoyer les arguments des espagnols, en particulier car le pape leur a donné une terre qui n’était pas sienne.
Montaigne prend clairement le parti des indiens dans ce texte, il critique celui des espagnols, il dénonce leur soif de conquête alors que les indiens ont une vision dont il fait un portrait positif. Cet autre regard sous forme de dialogue sera retrouvé dans « Le Supplément au Voyage de Bougainville « de Diderot (XVIIIème siècle).
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