MESSALI Hadj Ahmed
Publié le 22/02/2012
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MESSALI Hadj Ahmed (1898-1974)
Homme politique algérien.
Messali Hadj est né à Tlemcen d'une famille citadine modeste. Enfant de l'école primaire française et produit d'une culture confrérique égalitaire, il voit sa vie basculer avec le service militaire accompli à Bordeaux en 1918-1919, puis sa brève vie d'ouvrier algérien à Paris. Il restera marqué par la culture communiste. Il milite aux côtés de Hadj Ali Abdelkader à l'ÉNA (Étoile nord-africaine), dont il devient vite le principal responsable. Immergé dans le monde ouvrier, il a pour compagne Émilie Busquant, fille d'un mineur anarcho-syndicaliste. Messali n'obtient pas de résultats, car le PCF (Parti communiste français) entend garder la haute main sur les révolutionnaires maghrébins. Partisan de l'indépendance et de l'autonomie de décision par rapport à la direction communiste, il s'en éloigne tout en conservant ses formes d'organisation et le principe du « centralisme démocratique » dans lequel le centre est plus décisif que la démocratie. Permanent, il est aussi un leader charismatique, à plusieurs reprises arrêté et emprisonné. Politiquement, il est aussi influencé dans les années 1930 par l'Orient arabe que lui révèle la personnalité fascinante de l'émir Chakib Arslan.
Au moment du Front populaire, bien que membre du Rassemblement populaire, il s'oppose aux idées assimilatrices du Congrès musulman de l'été 1936. Une intervention remarquée au stade d'Alger fait de lui le zaïm adulé par les masses algériennes. L'ÉNA est interdite début 1937. En mars de la même année, Messali crée le Parti du peuple algérien (PPA) et le transfère en Algérie. C'est sous son leadership que ce parti prend de fait les rênes des Amis du Manifeste et de la liberté (AML), le deuxième front algérien après le Congrès musulman. L'exaltation libératrice mal encadrée politiquement aboutit à la répression tragique de mai 1945 (Sétif, Guelma) en l'absence de Messali, déporté agrave; Brazzaville.
Amnistié en 1946, il réintroduit le PPA dans le jeu légal sous la forme du MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques). Au congrès de 1947, il laisse aussi se créer, non sans réserve, l'Organisation spéciale (OS). Pour Messali, l'action armée ne doit pas être une fin en soi, elle doit servir des buts politiques. Ce sera là une source de différend essentiel avec les fondateurs du FLN (Front de libération nationale).
Dans son parti, Messali se moule dans les pratiques bureaucratiques ambiantes. Il donne sa caution en 1949 à la mise à l'écart des activistes partisans de son rival, le Dr Lamine Debaghine (1917-), sous prétexte de berbéro-matérialisme, puis à celle de l'aile droite en 1951.
Partisan, au moins verbal, d'une ligne révolutionnaire, il s'oppose violemment au Comité central dans un conflit qui provoquera en 1954 l'éclatement du parti et fera place nette pour le FLN (Front de libération nationale). Messali n'est donc pas en 1954 au rendez-vous du 1er novembre (insurrection inaugurant la guerre d'indépendance), malgré un engagement rapide de son organisation, baptisée « Mouvement national algérien » (MNA) après l'interdiction du MTLD (5 novembre 1954). La guerre contre la France sera doublée d'une guerre interne, algérienne, entre MNA et FLN. Messali manqua de vigilance en laissant nombre de ses partisans se compromettre avec le colonialisme. Pour autant, il ne fut ni le traître ni le contre-révolutionnaire qui put être dénoncé officiellement en Algérie et il marqua de sa figure toute l'histoire du mouvement indépendantiste. Messali mourut à Paris en 1974. La lutte pour sa réhabilitation a commencé à porter ses fruits. Le président Bouteflika a donné son nom à l'aéroport de Tlemcen.
Mohammed HARBI
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