"Mélancholia" - Victor Hugo
Publié le 03/08/2010
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1. Introduction
En 1856, Victor Hugo publie "Mélancholia" extrait du recueil "Les Contemplations". Dans se poème, il évoque le travail dur et pénible des enfants à cette époque. Victor Hugo, né le 26 février 1802, à Besançon, et mort le 22 mai 1885, à Paris, est un écrivain, poète et homme politique français considéré comme le plus important des écrivains de la littérature française. Son oeuvre est très diverse : romans, poèmes, drames, discours politiques... Il s'est préoccupé tout au long de sa vie du sort des misérables et a lutté contre toute forme d'injustice sociale. 2. Analyse du poème
Ce poème est composé de 28 vers et d'une seule strophe, les vers sont en Alexandrin, et les rimes sont suivies. (AABB) Les principaux champs lexicaux sont ceux du travail et de l'enfance. On relève aussi celui de la maladie et celui du malheur qui sont omniprésent dans le poème. Le thème général du poème fait référence au travail des enfants, à ses conséquences et à l'indignation de l'auteur contre l'exploitation de ceux-ci. Des le 1er vers, V. Hugo, par l'emploi de phrases interrogatives interpelle le lecteur sur la jeunesse et la fragilité des enfants. Il évoque leur mauvaise santé "que la fièvre maigrit" et leur tristesse apparente "dont pas un seul ne rit". Au vers 2 et 3, l'auteur utilise l'anaphore "ces" afin de mettre l'accent sur "ces" enfants. Puis, il commence à développer son idée. Le poète décrit les caractéristiques du travail des enfants : - la répétition des mouvements : "faire éternellement...le même mouvement" - la dureté : "pas un seul ne rit", "la même prison"... - la durée : "de l'aube au soir", "quinze heures"... L'auteur emploie à différents moments des métaphores pour montrer une personnification des machines, "sous les dents d'une machine sombre", "monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre'... Dans ce passage on relève aussi une allitération avec les consonnes "m, r et ch". Sans doute pour chercher à reproduire le mouvement de la machine qui marche. On ressens alors une atmosphère lugubre, "ombre", "sombre"... A partir du vers 10, l'auteur montre les conséquences de ce travail : - conséquences physiques : "rachitisme", "pâleur"... - conséquences morales et intellectuelles : "ils ne comprennent rien à leur destin", "d'Apollon un bossu, de Voltaire un crétin" (antithèse)... - conséquences sociales : "qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outil" (comparaison) Puis l'auteur développe son indignation face à l'exploitation des enfants. Pour lui le progrès n'est pas digne de se faire dans ces conditions (vers 26). V. Hugo insiste aussi sur le fait que l'âme jeune celle de la vie est condamné à être utilisée comme une machine "qui donne, en somme, une âme à la machine et la retire à l'homme". Enfin, pour terminer, l'auteur ouvre le débat sur "le vrai travail" celui des adultes "sain, fécond et généreux", celui qui "rend le peuple libre et qui rend l'homme heureux !". 3. Poème engagé
Ce poème est donc un poème engagé car il dénonce l'injustice sociale de l'époque. Victor Hugo montre qu'il est contre les travail des enfants. Il veut le travail des adultes pour donner liberté à l'âme jeune de s'épanouir et il insiste sur les conditions déplorables des enfants dans le monde de l'usine. 4. Conclusion
J'ai choisi le poème "Mélancholia" de Victor Hugo car le travail des enfants est une cause qui me fait réagir. Cette injustice y est décrite parfaitement et nous permet de nous rendre conte de la dureté de la vie à cette époque.
"Mélancholia" - Victor Hugo Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ? 1 Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ? Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ? Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ; Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement 5 Dans la même prison le même mouvement. Accroupis sous les dents d'une machine sombre, Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre, Innocents dans un bagne, anges dans un enfer, Ils travaillent. Tout est d'airain, tout est de fer. 10 Jamais on ne s'arrête et jamais on ne joue. Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue. Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las. Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas ! Ils semblent dire à Dieu : « Petits comme nous sommes, 15 Notre père, voyez ce que nous font les hommes ! « O servitude infâme imposée à l'enfant ! Rachitisme ! travail dont le souffle étouffant Défait ce qu'a fait Dieu ; qui tue, œuvre insensée, La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée, 20 Et qui ferait - c'est là son fruit le plus certain ! - D'Apollon un bossu, de Voltaire un crétin ! Travail mauvais qui prend l'âge tendre en sa serre, Qui produit la richesse en créant la misère, Qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outil ! 25 Progrès dont on demande : « Où va-t-il ? que veut-il ? « Qui brise la jeunesse en fleur ! qui donne, en somme, Une âme à la machine et la retire à l'homme ! Que ce travail, haï des mères, soit maudit ! Maudit comme le vice où l'on s'abâtardit, 30 Maudit comme l'opprobre et comme le blasphème ! O Dieu ! qu'il soit maudit au nom du travail même, Au nom du vrai travail, sain, fécond, généreux, Qui fait le peuple libre et qui rend l'homme heureux ! 34 Victor Hugo, Les Contemplations, Livre III.
"Innocents dans un bagne, anges dans un enfer," : Antithèse, pour opposer la faiblesse des enfants à la puissance des machines. Maudit : Anaphore
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