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Mead, Moeurs et Sexualité en Océanie (extrait)

Publié le 14/12/2010

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mead

Mœurs et sexualité en Océanie est l’adaptation française de deux ouvrages de l’ethnologue américaine Margaret Mead : la Puberté à Samoa (Coming of Age in Samoa, 1928) et Sexe et tempérament dans trois tribus primitives (Sex and Temperament in three Primitive Tribes, 1935) qui établit des rapports comparatifs entre trois sociétés de Nouvelle-Guinée (les Arapesh, les Mundugumor et les Chambuli) et la société américaine moderne. Margaret Mead observe les effets des différences culturelles sur l’identité et la personnalité des femmes et des hommes, la relation entre les sexes, le rapport aux enfants, examinant de manière comparative la situation de la femme, séparant ce qui est de l’ordre de l’inné et de l’acquis, du naturel et du culturel.

Mœurs et sexualité en Océanie de Margaret Mead

L’étude qui suit ne cherche pas à déterminer s’il existe, ou non, entre les sexes, des différences réelles et universelles, qualitatives ou quantitatives. Son but n’est pas d’établir la plus grande variabilité des femmes par rapport aux hommes — ce que l’on prétendait avant que la doctrine de l’évolution n’eût attiré l’attention sur la variabilité —, ni leur moindre variabilité, ce qu’on affirma par la suite. Ce n’est pas non plus un traité sur le droit des femmes, ni une enquête sur les fondements du féminisme. Mon intention est, tout simplement, d’exposer dans quelle mesure, chez trois populations primitives, les manifestations sociales du tempérament sont fonction des plus évidentes différences entre les deux sexes. Pourquoi étudier ce problème chez les sociétés primitives ? C’est parce que là, nous trouvons le drame de la civilisation écrit en petit, un microcosme social semblable en espèce, sinon en dimensions, aux structures sociales complexes de peuples qui, comme le nôtre, sont tributaires d’une tradition écrite et de l’intégration d’un grand nombre de traditions historiques et contradictoires. Voilà donc ce que j’ai voulu étudier chez les doux montagnards Arapesh, les féroces cannibales Mundugumor, les gracieux chasseurs de têtes Chambuli. Comme toute société humaine, chacune de ces tribus avait donné à la différence entre les sexes une interprétation sociale particulière. En comparant ces interprétations, il est possible de discerner plus clairement la part des constructions de l’esprit par rapport à la réalité des faits biologiques sexuels.

Source : Mead (Margaret), Mœurs et sexualité en Océanie, trad. par Georges Chevassus, Paris, Plon, 1963.

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