Marx, Karl - philosophie.
Publié le 08/05/2013
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«
4. 1 Un révolutionnaire indésirable
Peu après la parution du Manifeste, des révolutions éclatent en France (Révolution de février 1848, IIe République) et en Allemagne.
Le gouvernement belge, craignant que cette vague de révolutions ne déferle sur la Belgique, chasse Karl Marx, qui
regagne alors Paris, puis la Rhénanie.
Il s'installe enfin à Cologne où il fonde et édite un journal communiste, la Neue rheinische Zeitung (la « Nouvelle Gazette rhénane ») et où il dirige la section locale de la Ligue des communistes et fond » une
association de travailleurs comptant sept mille adhérents.
En 1849, accusé d'organiser des activités révolutionnaires, il est arrêté et jugé à Cologne pour incitation à l'insurrection armée.
Il est finalement acquitté, mais expulsé d'Allemagne.
Après
l'échec des révolutions en France et en Europe, il s'exile alors à Londres (en Angleterre), où il passe le reste de sa vie.
4. 2 Le Capital
En Angleterre, Karl Marx se consacre à l'étude et à l'écriture, poursuivant des travaux théoriques acharnés, notamment à la salle de lecture du British Museum.
Il travaille également à la construction d'un mouvement communiste international.
Il
rédige à cette période plusieurs ouvrages considérés comme des grands classiques de la théorie communiste (ou marxiste).
Parmi ces ouvrages figurent le Capital (Das Kapital, vol.
I, 1867 ; vol.
II et III, édités par Friedrich Engels, publiés après sa
mort en 1885 et en 1894).
Dans cet ouvrage, dont il dit qu'il est « certainement le plus redoutable missile qui ait été lancé à la tête de la bourgeoisie », il fait l'analyse systématique et historique de l'économie du système capitaliste et développe la
théorie de l'exploitation par les capitalistes de la classe ouvrière à travers l'appropriation par les premiers de la « plus-value » produite par le prolétariat.
Dans la Guerre civile en France (1871), Karl Marx fait l'analyse de l'expérience du gouvernement révolutionnaire de courte durée, établi à Paris lors de la guerre franco-allemande, connu sous le nom de Commune de Paris.
Dans cet ouvrage, il
interprète la formation et l'existence de la Commune comme la confirmation historique de sa théorie sur la nécessité pour les travailleurs de s'emparer du pouvoir politique à travers une insurrection armée, puis de détruire l'État capitaliste.
Polémiquant avec Proudhon et les socialistes utopiques, il acclame la Commune comme étant « enfin une institution politique à travers laquelle l'émancipation économique du travail pouvait avoir lieu ».
Cette théorie est explicitement présentée dans Critique du programme de Gotha (1875), ouvrage dans lequel Karl Marx précise le concept de dictature du prolétariat : « Entre le passage d'un système capitaliste à un système communiste s'écoule une
période de transformation révolutionnaire d'un système dans l'autre qui correspond à une période de transition politique pendant laquelle l'État ne peut rien faire d'autre que de régner en dictateur révolutionnaire sur le prolétariat.
» Une fois close
cette période transitoire dont Karl Marx ne précise pas la durée, le droit bourgeois peut être définitivement dépassé et la société peut mettre en pratique le mot d'ordre : « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins » (Critique du
programme de Gotha).
D'Angleterre, Karl Marx publie également plusieurs articles dans différents journaux d'Europe et des États-Unis sur les événements politiques et sociaux contemporains.
Il est ainsi correspondant du New York Daily Tribune de 1852 à 1861.
En 1857 et
en 1858, il collabore à des journaux chartistes et socialistes anglais.
4. 3 La I re Internationale
La Ligue communiste est dissoute en 1852, mais Karl Marx continue à correspondre avec des centaines de révolutionnaires dans le but de former une autre organisation révolutionnaire, mieux organisée et plus efficace.
Ses efforts, alliés à ceux de
nombreux collaborateurs, permettent la création à Londres, en 1864, de l'Association internationale des travailleurs (AIT), connue sous le nom de I re Internationale.
Elle rassemble des organisations ouvrières anglaises, françaises, allemandes, puis
italiennes, espagnoles, américaines, etc., d'inspirations idéologiques diverses (proudhoniens, lassalliens, mazziniens, trade-unionistes, etc.) ; leur réunion est, selon Karl Marx, « le produit spontané du mouvement prolétaire, engendré lui-même par
les tendances naturelles, irrépressibles, de la société moderne », c'est-à-dire par le développement des luttes politiques et économiques de masses.
Karl Marx délivre le discours d'inauguration (le plus important texte politique du marxisme après le Manifeste du Parti communiste) , en rédige les statuts et dirige ensuite les travaux de son Conseil général, ou corps gouvernant.
Il fait triompher,
contre le projet d'un simple organisme consultatif et de solidarité, la conception d'un internationalisme de direction politique, chargé de mettre au point, à partir de l'expérience des situations de luttes locales, une tactique unique pour la lutte
prolétarienne de la classe ouvrière dans les divers États industrialisés.
Après y avoir imposé plusieurs années durant la ligne d'un « socialisme scientifique », la position de Karl Marx est d'abord affaiblie par le retrait des trade-unionistes anglais du Conseil général, attachés à une transition pacifique vers le socialisme,
ensuite par l'influence croissante de Mikhaïl Aleksandrovitch Bakounine et des anarchistes.
Lorsque la Commune, à laquelle avaient adhéré des membres de la I re Internationale, est anéantie, l'Internationale décline et Karl Marx décide de déplacer son
quartier général aux États-Unis.
L'AIT y est dissoute en 1876.
5 DERNIÈRES ANNÉES
5. 1 Projets d’écriture inachevés
Les huit dernières années de la vie de Karl Marx sont marquées par une lutte incessante contre des douleurs physiques qui l'empêchent de mener à bien ses travaux politiques.
Au cours de cette période, il entretient des rapports très étroits avec les
révolutionnaires russes de la tendance « Volonté du peuple » et évoque la possibilité d'une transition originale au socialisme, sans passer par le stade industriel avancé.
Les manuscrits et les notes trouvés après sa mort (à Londres le 14 mars 1883) révèlent que Karl Marx avait projeté d'écrire un quatrième volume du Capital sur l'histoire des doctrines économiques.
Ces fragments de notes sont édités par le socialiste
allemand Karl Johann Kautsky et publiés sous le titre les Théories de la plus-value (4 vol., 1905-1910).
D'autres travaux ont été découverts, envisagés mais non réalisés, sur les sciences naturelles, des études mathématiques, des études sur
l'application des mathématiques aux problèmes économiques afin de réfuter le malthusianisme et d'autres encore sur les aspects historiques des différents développements technologiques.
5. 2 Influence et héritage
L'influence de Karl Marx sur ses contemporains n’est pas très significative de son vivant, mais elle s'accroît considérablement après sa mort, favorisée par l'importance croissante du mouvement ouvrier.
Comme praticien de la politique, Karl Marx ne.
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