mariage de figaro commentaire + question corpus théatre
Publié le 16/05/2011
Extrait du document
Dm de français : Le théâtre et représentation
p 212/215 livre rouge
Questions :
Ces quatre œuvres théâtrales issues d'époque différentes remplissent bien la fonction critique que l'on a pu attribuer au théâtre à travers les âges aux travers des divers possibilités qu'offre le genre et ciblent chacun des travers particuliers du genre humain ou de leurs contemporains.
En effet on pourra tout d'abord faire un rapprochement entre le texte 2 de Beaumarchais, auteur appartenant au mouvement des Lumières et le texte de Dumas Fils appartenant quant à lui au mouvement réaliste, les deux auteurs font passer un message par une formulation d'une critique directe par les paroles de leurs personnages.
Dans Le mariage de Figaro, l'auteur met en scène le valet Figaro qui au cours d'un monologue fait une satire virulente de la société. Figaro est donc en réalité au service de l'auteur dans le but de faire passer un message de dénonciation.
Divers procédés rhétoriques sont utilisés afin de fustiger les cibles de l'auteur, l'ironie afin de dénoncer la censure notamment par l'utilisation de manière antithétique du terme « liberté », ou le comique de langage lors de l'anaphore du terme « ni » qui insiste sur manque total de liberté d'expression malgré une « douce liberté » de presse officielle en Espagne où se déroule l'action.
Le genre du théâtre est donc un outil judicieux à la dénonciation que ce soit par l'art de la mise en scène ou du langage il permet de toucher le spectateur de manière efficace.
La difficulté du métier d'auteur à l'époque de Beaumarchais qui est évoquée par Figaro qui est sans cesse « sans emploi » et celle-ci est encore accentuée par la rivalité entre les journalistes surnommés par le valet de manière péjorative par la périphrase « mille pauvres diables à la feuille »
Quant à Jean fils d'un jardinier venant tout juste de faire fortune le personnage de la pièce de Dumas Fils, grâce au principe de la double énonciation il transmet dans une longue tirade sa vision de la place de l'argent dans la société simultanément au public et aux personnages présents sur scène : René aristocrate ayant autrefois employé son père et à Madame Durieu.
Il présente un ton convaincant, il est sûr de lui,, déclare « je sais ce que je dis ».
Sa thèse est que la richesse est l'unique source de pouvoir que l'on ne conteste pas, que c'est un bien vital ce qu'il souligne grâce à l'anaphore de « ni » mais que finalement l'appât du gain est sans limite , il utilise pour décrire cela l'image d'une « grande course aux écus » qui devient l'unique objectif dans la vie des hommes, qu'ils sont près à commettre des « assassinats » et peut importe comment on utilise sa fortune tant qu'on l'a obtenue grâce à ses propres moyens selon le personnage . Jean revendique donc haut et fort être de cette espèce, il a toujours eu cette « idée » d'en arriver à la fortune mais on peut supposer que l'auteur quant à lui à pour cible de dénoncer cet aspect de la société même si il présente un personnage qui y adhère.
Dans les textes 1 et 4, la manière de dénoncer est davantage une mise en scène comique qui tourne des personnages au ridicule, la critique est donc plus implicite ce qui amène le public à une réflexion. Molière dans sa pièce tourne au ridicule le personnage de monsieur Jourdain, bourgeois obnubilé par son apparence (« Croyez vous que l'habit m'aille bien ? )qui veut à tous prix faire bonne image à la cour, fasciné par la noblesse il s'inquiète de où les fleurs doivent se situer sur le vêtement et si c'est de cette manière que le porte « les personnes de qualité », ce vêtement est probablement de mauvais goût le tailleur se joue de lui et son ridicule peut notamment être mis en valeur par les costumes des acteurs . C'est un personnage comique du fait de sa crédulité quant à l'esthétique de son vêtement ridicule, et bien que le tailleur est profité de son argent en se taillant un habit dans on étoffe, mais ce qu'il oublie immédiatement lorsque tailleur change de sujet en le flattant en s'occupant de lui à la manière des nobles, avec « cérémonie ».
Commentaire
Ce texte est extrait de la pièce de théâtre de Beaumarchais auteur symbolique du mouvement des Lumières au XVIII ème siècle dont les écrivains cherchent à travers leurs œuvres à combattre les préjugés de leur temps et posent un regard critique sur la société et ses abus. « Le Mariage de Figaro » qui fait suite au « Barbier de Séville » est une pièce qui fut interdite par le roi et qui fit bien du bruit dans ce contexte de pré-révolution. Figaro se retrouve seul dans un jardin où ils'est rendu car il pense que sa future épouse Suzanne a rendez-vous avec le Comte.
En étudiant ce monologue dans lequel Figaro dresse son propre portait nous verrons comment à travers ses paroles il exécute une satire de la société de son temps.
Le long monologue du personnage marque un temps d'arrêt dans le développement de l'action, l'intrigue n'est plus développée mais le passage est composé de manière à maintenir en éveil l'attention du spectateur.
Tous les verbes sont au présent, mais on peut observer des passages où Figaro raconte les actions de sa vie « je vois », « on me met » « je taille » ( présent de narration ) et des passages de discours qui entrecoupent le monologue comme lorsque qu'il introduit sa phrase par \" Je lui dirais… \"
Les didascalies indiquent ici des indices de jeu d'acteur qui vont rajouter encore de la vivacité au monologue, Figaro « se lève », « se rassied », la gestuelle s'accorde avec les sentiments du personnage. .
Car en effet lors de ce passage , Figaro médite tout haut et à travers sa réflexion sur soi et sur son passé, le personnage nous dévoile sa vie, sa personnalité mais aussi les sentiments intérieurs qui l'animent.
Le valet dévoile tout abord d'une manière presque romanesque les péripéties de sa vie, son emprisonnement qui semble lui tomber dessus « sitôt » qu'il écrit, sa tentative à sa sortie de prison de reprendre le métier d'écrivain afin de sortir de sa situation financière précaire le valet « n'ayant pas un sol », il décide de recommencer à écrire mais il doit endurer la rivalité présente dans le monde du journalisme et il subit derechef la censure on le « supprime ». En somme entre les difficultés du métier d'écrivain, ses emprisonnements sa vie est est constituée d'échecs.
En parallèle, on découvre donc aussi la douleur de ce personnage, en effet alors qu'il médite tout haut il nous livre à travers cet extrait ces sentiments. Le monologue est très expressif on peut relever de nombreuses phrases exclamatives que ce soit lorsqu'il exprime sa colère contre la noblesse au pouvoir lorsqu'il déclare« Que je voudrais bien tenir un de ces puissants […] cuvé son orgueil ! » ou qu'il laisse échapper l'interjection « Pouhou! » marque de son indignation. Apparaissent aussi son désarroi et sa frustration quant au fait de ne pas réussir sa vie et de ne pouvoir s'exprimer librement notamment du fait de la censure exercée par les gens au pouvoir.
Le personnage lorsqu'il exprime sur scène ses réflexions intérieures comme par exemple «Il s'élève une question sur la nature des richesses » il invite le lecteur à une certaine réflexion ici accentuant l'universalité du thème par l'utilisation du pronom impersonnel « il » , il interpelle d'une certaine manière le spectateur afin de l'amener à la réflexion..
Le valet se fait remarquer aussi par son humour et son intelligence, car malgré son désarroi et sa douleur il se tourne en auto-dérision comme par exemple lorsqu'il utilise l'euphémisme « pendant ma retraite économique » pour évoquer sa période de détention et il « raisonne » et considère la société de son temps d'un oeil critique et perspicace et use de son ingéniosité afin de manier l'art de la satire.
Ainsi en revenant sur son passé Figaro en profite pour régler ses comptes avec les puissances qui se sont opposées à lui et dresse un portait satirique de ses contemporains.
Tout d'abord Figaro dénonce la censure de son époque et en particulier les difficultés à exercer le métier d'écrivain qui en découlent. Le champ lexical de l'écriture est ainsi omniprésent avec les termes « j'écris », « imprimées », »petits écrits », »plume », « presse ».
Il revendique une liberté d'expression et use de l'arme de l'ironie afin de dénoncer la censure.
Ainsi il use de divers procédés tels qu'une antithèse qui appose les termes « éloge » et « blâmer » ou le parallélisme entre « petits hommes » et « petits écrits » . L'anaphore de « ni » de la ligne 14 à 16, la répétition du terme « liberté » tout au long du texte , l'énumération de tous les thèmes interdits à la publication conclue par l'expression « tout imprimer librement » sont des marques évidentes de l'ironie qui dénonce ce que le personnage considère comme un abus de pouvoir .
Lorsqu'il nomme son écrit «Journal inutile »,il déclame par ce titre l'absurdité de cette non-liberté d'expression, car l'on ne peut plus écrire sur aucun sujet de valeur et ce phénomène est encore accentué par la rivalité entre les journalistes qu'il surnomme « mille pauvres diables à la feuille »
En plus de la censure il critique les personnes qui en sont à l'origine et plus généralement les hommes de pouvoir appartenant à la noblesse qui à cette époque de société féodale disposaient de privilèges et abusaient de leurs pouvoirs. Pour attaquer ces cibles il tend vers le registre polémique que l'on peut repérer par la présence de phrases exclamatives et par l'utilisation de termes dépréciatifs pour décrire ses ennemis tels que « Puissants de quatre jours » pour ces nobles qui abusent de leur pouvoir sans aucun scrupule selon lui ils sont « légers sur le mal qu'ils ordonnent ».
Ainsi à travers ce réquisitoire contre la censure Figaro se fait porte parole de Beaumarchais, auteur du mouvement des Lumières. Il lui permet de faire une critique de la société de son temps des abus de pouvoirs et des inégalités et des injustices dues à une société féodale privilégiant certaines catégories de personnes telles que la noblesse.
Le personnage du valet Figaro est présente au cours de la pièce comme plutôt beau parleur, ingénieux et plein d'imagination, le monologue nous dévoile ici une autre de ses facettes. Le spectateur est touché par sensibilité et son humour, il s'attache au personnage ce qui permet à Beaumarchais de faire passer de manière encore plus habile sa dénonciation de la société, de la censure et des abus de pouvoir, démarche s'insérant dans la lutte des Lumières pour une société plus juste.
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