Mao et les Cent fleurs
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
« La politique : « Que les Cent Fleurs s'épanouissent, que cent écoles rivalisent » vise à stimuler le développement de l'art et le progrès de la science, ainsi que l'épanouissement de la culture socialiste dans notre pays. Dans les arts, formes différentes et styles différents peuvent se développer librement, et dans les sciences, les écoles différentes s'affronter librement. (...) Etant donné que dans notre pays le marxisme est déjà reconnu comme idéologie directrice par la majorité des gens, peut-on le critiquer ? Bien que oui. Le marxisme est une vérité scientifique, il ne craint pas la critique. Si le marxisme craignait la critique, il ne serait plus bon à rien. De fait, les idéalistes ne critiquent-ils pas le marxisme tous les jours et de toutes les façons possibles ? Les gens qui s'en tiennent à des points de vue bourgeois et petits-bourgeois sans vouloir en démordre ne critiquent-ils pas le marxisme de toutes les façons possibles ? Les marxistes ne doivent pas craindre la critique, d'où qu'elle vienne. Au contraire, ils doivent s'aguerrir, progresser et gagner de nouvelles positions dans le feu de la critique, dans la tempête de la lutte. Lutter contre les idées erronées, c'est en quelque sorte se faire vacciner; grâce à l'action du vaccin, l'immunité de l'organisme se trouve renforcée. Les plantes élevées dans une serre ne sauraient être robustes. L'application de la politique « Que les Cents Fleurs s'épanouissent, que cent écoles rivalisent », loin d'affaiblir la position dirigeante du marxisme dans le domaine idéologique, la renforcera au contraire.
Quelle politique devons-nous adopter à l'égard des idées non marxistes ? Quand il s'agit de contre-révolutionnaires avérés et d'éléments qui sapent la cause du socialisme, la question est aisée à résoudre : on les prive tout simplement de la liberté de parole. Mais quand nous avons affaire aux idées erronées existant au sein du peuple, c'est une autre question. Peut-on bannir ces idées et ne leur laisser aucune possibilité de s'exprimer ? Naturellement non. Il serait non seulement inefficace, mais encore extrêmement nuisible d'adopter des méthodes simplistes pour résoudre les questions idéologiques au sein du peuple, les questions relatives à l'esprit de l'homme. On peut interdire l'expression des idées erronées, mais ces idées n'en seront pas moins là. Et les idées justes, si elles sont cultivées en serre, si elles ne sont pas exposées au vent et à la pluie, si elles ne sont pas immunisées, ne pourront triompher des idées erronées lorsqu'elles les affronteront. Aussi est-ce seulement par la méthode de la discussion, de la critique et de l'argumentation qu'on peut véritablement développer les idées justes éliminer les idées erronées et résoudre les problèmes.
L'idéologie de la bourgeoisie et celle de la petite bourgeoisie trouveront sûrement à se manifester. A coup sûr, ces deux classes s'obstineront à s'affirmer par tous les moyens, dans les questions politiques et idéologiques. Il est impossible qu'il en soit autrement. Nous ne devons pas recourir à des méthodes de répression pour les empêcher de s'exprimer; nous devons le leur permettre et en même temps engager un débat avec elles et critiquer leurs idées de façon appropriée. Il est hors de doute que nous devons soumettre à la critique toutes espèce d'idées erronées. Certes, on aurait tort de ne pas critiquer les idées erronées et de les regarder tranquillement se répandre partout et s'emparer du marché - toute erreur est à critiquer, toute herbe vénéneuse est à combattre -, mais cette critique ne doit pas être dogmatique; il faut écarter la méthode métaphysique et faire tout son possible pour employer la méthode dialectique. »
Cité d'après Mao Tse-Toung, De la juste solution des contradictions au sein du peuples, 27 février 1957.
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