Mandelstam, Ossip - littérature.
Publié le 30/04/2013
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Mandelstam, Ossip - littérature. Mandelstam, Ossip (1891-1938), poète russe, l'un des plus brillants représentants de l'acméisme. Né à Varsovie, fils d'un négociant juif allemand, Ossip Mandelstam passe son enfance à Saint-Pétersbourg, visite Paris en 1907 et se consacre à l'étude de l'ancien français et de la littérature médiévale dans les universités de Heidelberg et de SaintPétersbourg. Ayant publié en 1910 ses premiers vers dans la revue Apollon, il y rencontre Goumilev et son épouse Anna Akhmatova, tous deux poètes, et fonde avec eux l'Atelier des poètes (1911), où naît la doctrine acméiste (1912). Mandelstam en expose les principes dans un manifeste, le Matin de l'acméisme : en réaction contre le symbolisme, l'acméisme prône un retour à la réalité, assimile le poète à un artisan et sa création artistique à une construction plutôt qu'à une représentation du réel ; le mot est choisi moins pour la réalité qu'il est supposé signifier que pour son pouvoir évocateur. En 1913, Mandelstam publie un premier recueil de vers, la Pierre (enrichi, dans l'édition de 1916, de poèmes écrits après 1912), dont le titre est emblématique : pour conjurer le sentiment de crainte suscité par la fragilité de l'Univers, le poète, en bâtisseur, enrichit le monde en faisant la description de villes (Saint-Pétersbourg), d'oeuvres architecturales (Notre-Dame de Paris) ou littéraires, de types sociaux ou de phénomènes de la civilisation moderne, tels que le tennis, le casino ou le football ; grâce à une langue d'un extrême raffinement, une utilisation du mot dans sa plénitude polysémique et polyphonique, le poète réussit à suggérer la tonalité, l'ambiance, les caractéristiques d'une époque ou d'un style. Hostile à la Révolution d'octobre 1917, Mandelstam se réfugie à Kiev entre 1919 et 1920 (où il rencontre sa future femme, Nadejda Kazine, 1889-1980), en Crimée et en Géorgie. En 1922 paraît un second recueil, Tristia dans lequel, sur un ton élégiaque, le poète dit adieu au monde qu'il a connu dans sa jeunesse, à Saint-Pétersbourg, à l'Europe, et dresse le bilan des méfaits de la révolution à laquelle il oppose le christianisme. Les nombreuses réminiscences antiques, le recours aux archaïsmes illustrent la formule du poète selon laquelle « la révolution en art mène nécessairement au classicisme «. Ne pouvant plus écrire de vers, Mandelstam réunit ses souvenirs d'enfance dans le Bruit du temps (1925), expérimente dans un curieux récit une nouvelle technique narrative (le Sceau égyptien, 1928) et expose sa poétique dans plusieurs essais critiques (De la poésie, 1928, Entretiens sur Dante, écrit en 1933, publié en 1967). Après un voyage en Arménie en 1930, Mandelstam s'établit à Moscou, au plus sombre des années de terreur stalinienne. Arrêté en mai 1934 pour avoir fait un portrait satirique de Staline (le Montagnard du Kremlin), le poète est condamné à trois ans d'exil en Oural ; à la suite d'une tentative de suicide, il est autorisé à demeurer à Voronej, où, dans le plus complet dénuement, il compose, entre 1935 et 1937, les Cahiers de Voronej. (Conservés par son épouse, ces derniers ne seront publiés à l'étranger qu'en 1962.) Mandelstam y franchit une nouvelle étape dans l'évolution de sa création poétique en menant à son apogée ses recherches sémantique et rythmique. De retour à Moscou (1937), le poète est de nouveau arrêté par la police politique (1938) et condamné à cinq ans de camp pour activité contre-révolutionnaire. Il meurt d'épuisement au cours de sa déportation à Vladivostok. Sa femme a fait le récit des dernières années d'exil dans un texte de souvenirs, Contre tout espoir (1970-1973), et s'est attachée à perpétuer le souvenir de son mari en faisant connaître l'ensemble de son oeuvre après l'avoir transcrite de mémoire. En partie sauvée de la destruction, sa correspondance a paru récemment. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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