Malherbe, Commentaire sur Desportes (extrait).
Publié le 07/05/2013
Extrait du document


«
Chevilles.
On doute de ces deux la meilleure aventure,
De cil qui pour les voir (les yeux de sa maîtresse) à la mort s’aventure,
Oui qui, ne les voyant, évite son trépas.
Phrase extravagante.
— Cil ne vaut rien — De cil qui s’aventure à la mort ou qui évite son trépas, cette division est mal faite.
Il devoit répéter cil ou celui, car on dit : « il n’y a point de différence de celui qui tient et de celui qui
écorche.
» Ainsi faut-il répéter celui ; car qui diroit : autant fait celui qui fait et qui fait faire, ce seroit mal parlé.
SONNET VII
Et que tous mes désirs ayent (sic) de vous origine.
Ayent monosyllabe.
Comme un qui va de nuit, je choppois tous les pas.
J’eusse dit : à tous les pas. Qu’on n’en peut approcher seulement du penser.
Rime au milieu vicieuse.
SONNET VIII
Sans qui rien ici-bas ne peut être naissant.
Mal parlé, être naissant, pour naître. Mon soleil, qui sur l’autre a beaucoup d’avantage,
De mes yeux à mon cœur fait ainsi (comme l’autre) son voyage.
Excellente bourre.
SONNET IX
J’en accuse le ciel plutôt que vous blâmer.
Note.
La faute en est d’Amour qui me fait vous aimer.
Mal parlé ; il faut dire : la faute en est à l’Amour, et non : de l’Amour. Bien dit-on : c’est la faute d’Amour. Il a bien dit en la quatrième ligne de ce même sonnet : « la faute en est à lui.
» Voyez ci-après, p.
353, au sonnet de Ronsard.
Il
pouvoit dire : c’est la faute d’Amour. SONNET X
Trois fois les Xanthiens au feu de leur patrie,
Se sont ensevelis avec la liberté ;
Et le vaillant Caton d’un esprit indompté,
Afin de mourir libre, est cruel à sa vie.
L’épouse de Syphax, du malheur poursuivie,
Fuit, en s’empoisonnant, le triomphe apprêté…
Mourut l’Égyptienne, etc.
Excellemment mauvais.
— Rime mauvaise.
— Temps présent et passé confondus.
Il faut, il faut mourir, je suis trop attendant.
Mal.
Si ce n’est en Caton, ma liberté gardant,
Soit comme Cléopâtre, après l’avoir perdue.
Que sont devenus les Nanthiens et l’épouse de Syphax ? SONNET XI
En ce premier quatrain (du sonnet) il y a trente-cinq monosyllabes ; encore y en peut-on compter trente-six, car vie devant est est monosyllabe.
Le vainqueur des vaincus maint trophée elevoit …
Bien que je sois vaincu j’élève en divers lieux
Maint trophée immortel pour vous rendre honorée.
Si cette conclusion n’est froide, la glace ne l’est pas.
SONNET XII
Ce sonnet est confus.
Tantôt il semble l’avoir fait le jour même dont il parle ; tantôt il parle comme d’un jour passé il y a déjà quelque temps.
Mille extrêmes faveurs ont bien-heuré ma foi.
Je donne congé à ce verbe bien-heurer. Son propos me chassoit, ses yeux me rappeloient.
Je n’approuve pas : son propos. Il n’a pas dit : ses propos, de peur de la rime qui se fût trouvée au milieu du vers : chassoient et rappeloient. Il n’est guère mieux au sonnet suivant, ligne dixième.
Dieu ! que j’aime ses yeux et que je hais
sa bouche !.
»
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