L'Utopie Dans Paul Et Virginie
Publié le 16/10/2010
Extrait du document
INTRODUCTION
À partir du XVIe siècle nous pouvons lire des œuvres qualifiées comme utopies, comment nous vous explique dans notre travail. Ces œuvres ont été les premières qu’aujourd’hui nous dirions qu’elles sont de science-fiction. Avec ces histoires nous entrons dans des mondes et situations irréelles que l’auteur nous montre de telle manière, que nous pouvons croire réelles. C’est à cause du « traité « que « nous signons « avec l’auteur de l’œuvre quand nous commençons à la lire. C'est-à-dire, au moment où nous entreprenons le livre, nous acceptons comme vrai tout ce que nous trouverons dedans : c’est la manière de « vivre « et sentir l’œuvre comme si c’était notre histoire en acceptant la « fausse vérité «. Dans notre travail nous donnerons quelques définitions au mot utopie mais aussi nous expliquerons la genèse du mot et du genre. Ensuite, nous analyserons les utopies que nous avons crues présentes dans Paul et Virginie.
DÉFINITIONS ET GENÈSE DU ROMAN UTOPIQUE, L’UTOPIE
Thomas More fut le premier à utiliser le mot utopique pour designer un genre littéraire au nommer son œuvre publié en 1516, Utopia où l’auteur imagine une île inconnue dans laquelle les hommes habitent heureux, avec une organisation sociale idéale. Le terme d’« utopia « est un néologisme grec traduit en français par utopie. Ce terme est composé de la préposition négative grecque ou et du mot topos qui signifie lieu. Le sens d'utopie est donc, approximativement, « sans lieu «, « qui ne se trouve nulle part «. Cependant, Thomas More utilise, exceptionnellement, le terme d’Eutopia pour désigner le lieu imaginaire qu'il a conçu. Ce second néologisme ne repose plus sur la négation ou mais sur le préfixe eu, que l'on retrouve dans euphorie et qui signifie bon. Eutopie signifie donc « le lieu du Bon «. En effet, cette œuvre écrite par Thomas More a pour caractéristique d'être, d'une part, un récit de voyage et la description d'un lieu fictif (utopia) et, d'autre part, un projet d'établissement rationnel d'une société idéale (eutopia). Ces deux aspects du texte de Thomas More ont amené à qualifier d'utopie des œuvres très différentes, comme par exemple La cité du soleil de Campanella.
Toutefois, à partir du XVIIe siècle, de nombreux auteurs s'approprieront de ce nouveau genre où ils introduiront un aspect romanesque et satirique au détriment du projet politique de Thomas More. Lui, il avait créé ce genre pour élargir le champ du possible et non de l’impossible, comme d’autres auteurs ont fait. À cause de cela, à nos jours, le mot utopie signifie quelque chose d’impossible. Ainsi la définition d’utopie dans l’encyclopédie catalane : 1 Construction imaginaire et rigoureuse d’une société, qui constitue un idéal. 2 Projet la réalisation duquel est impossible ; conception imaginaire.
Régis Messac, écrivain français du XXe siècle, donne une définition restrictive du terme utopie dans ses essais écrits en 1938 Les Premières utopies, les Primaires. Je cite : « Le mot d’Utopie, forgé par Thomas More, et de nom propre devenu générique, est d’usage courant pour désigner les œuvres littéraires qui, sous une forme fictive et narrative, nous offrent l’image d’un État idéal, où tous les maux et les torts de la société présente sont guéris et redressés. Ce genre littéraire fut longtemps le principal véhicule des idées réformatrices, mais ces écrits se répètent beaucoup, on y retrouve cent fois les mêmes banalités, cent fois les mêmes lacunes ou les mêmes erreurs. «
Autrement dit, il considère l’utopie comme une œuvre totalement romanesque constituée de deux éléments, je cite : « le cadre, c’est-à-dire le récit d’aventures fantaisistes ou fantastiques, le roman merveilleux ou géographique ; le contenu, c’est-à-dire la représentation d’une société idéale. «. Cependant, même si l’un ne va pas sans l’autre, un de deux peut prédominer. C’est alors quand Messac nous dit que ne peuvent être considérées comme de véritables utopies les œuvres où domine le contenu, c'est-à-dire la représentation d’une société parfaite ou du moins perfectionnée dans plusieurs aspects.
Par ailleurs, Régis Messac observe que les récits utopiques répondent à un besoin social. « Il est sans doute permis de dire, écrit-il, dans l’ensemble, que ce sont les périodes d’incertitude, d’inquiétude, voire de souffrance, qui sont surtout favorables à l’apparition de récits de ce genre. Lorsque beaucoup d’hommes, la majorité des hommes, peut-être, sont contraints de se replier sur eux-mêmes, ils cherchent dans leur imagination ce que la réalité leur refuse, et l’on voit fleurir les utopies. «
L’UTOPIE DANS PAUL ET VIRGINIE
Paul et Virginie est une œuvre écrite en 1787 par Bernardin de Saint-Pierre, écrivain français (Le Havre 1737 – Éragny-sur-Oise, Paris 1814). Auteur influencé par Rousseau, son œuvre est une défense romantique de la nature en opposition à la science.
Pour commencer nous exposerons un tout petit résumé de l’œuvre. Cela nous aidera à comprendre les utopies présentes dans Paul et Virginie que nous expliquerons après.
Paul et Virginie décrit l'histoire de deux enfants dans l'île de France (future Île Maurice). Issus de deux familles différentes, Paul et Virginie grandissent comme frère et sœur, (je cite un fragment de l’œuvre) « Ainsi ces deux petits enfants, privés de tous leurs parents, se remplissaient de sentiments plus tendres que ceux de fils et de fille, de frère et de sœur, quand ils venaient à être changés de mamelles par les deux amies qui leur avaient donné le jour «, dans la splendeur naturelle des paysages tropicaux. Mais à l'adolescence, des sentiments amoureux naissent entre les deux enfants. La mère de Virginie décide alors de l'éloigner de Paul en envoyant sa fille étudier en France, laissant Paul à son chagrin. Plusieurs années après, Virginie annonce son retour dans l'île, mais le navire qui la ramène de France se fracasse durant une tempête sur les rochers sous les yeux de Paul. Celui-ci ne tarde pas à succomber à la douleur de sa perte.
À partir d’ici nous trouvons qu’il est intéressant de se plonger dans le texte écrit. Celui-ci est l’occasion pour l’auteur d’exalter la nostalgie d’un paradis perdu, qui se présente sous la forme d’une utopie symbolisée cependant par un lieu bien réel, l’île de France (aujourd’hui appelée Île Maurice) qui devient le cadre propice et idéal aux amours des jeunes Paul et Virginie. Ceux-ci on échappé aux maux et à la décadence de la civilisation européenne en grandissant aux côtés de leurs mères au milieu de la forêt tropicale et sauvage, lieu d’utopie par excellence qui inspire en eux les sentiments les plus nobles et vertueux.
L’auteur reprend ainsi la théorie de Rousseau selon laquelle l’homme ne trouve le bonheur que dans un état de nature, loin de la corruption des sociétés et de la Politique. En effet, dans une écriture pastorale, tendre et lyrique qui exalte très longuement la nature et les paysages, l’auteur valorise le mode de vie simple et l’autosuffisance dont fait preuve la petite famille de Paul et de Virginie qui vit recluse parmi les rochers d’une montagne.
Alors, d’une part nous avons l’utopie de la nature : la forêt tropicale et sauvage de l’actuelle île Maurice sert aux jeunes personnages, Paul et Virginie, pour s’échapper de la société tellement exigeante et séparatiste en ce qui concerne les différentes classes sociales qui existait à l’époque. Ils passent beaucoup de temps ensemble en construisant une très bonne relation même s’ils ne forment pas de la même classe sociale. Sur cette île, les deux enfants et leurs mères goûtent d’un bonheur simple qui semble vouloir effacer leurs malheurs passés. Cette petite communauté connaît une existence paisible dans la splendeur des paysages tropicaux. Paul et Virginie grandissent en parfaite harmonie avec la nature. Ils sont vertueux et candides. Ils sont vierges dans beaucoup d’aspects comme la nature de son entourage. Mais après quelques ans, cette utopie d’innocence proportionnée par la nature se casse puisque Virginie est devenue adolescente, et elle découvre que ses sentiments pour Paul changent de nature. Il n'avait été jusqu'alors qu'un frère avec lequel elle partageait ses joies et ses jeux. Elle devine que la tendresse qu'elle éprouve pour lui se transforme en amour et elle l'imagine comme compagnon et comme époux. C’est alors quand l’utopie se casse avec l’arrivée d’une lettre chez Virginie : la tante de Mme de la Tour écrit à sa nièce lui enjoignant de lui envoyer Virginie à laquelle elle veut destiner une bonne éducation, une partie à la cour et la donation de tous ses biens. Mme de la Tour sait que Paul et Virginie s’aiment et que la vie leur sera difficile sans se voir, mais aussi, elle voit que quelqu’un des deux doit faire quelque chose pour pouvoir être heureux quand ils seront plus grands. C’est à cause du désir d’assurer un avenir pour Paul et Virginie pousse la mère de celle-ci à l’envoyer en France pour parfaire son éducation et hériter de la fortune de sa tante, ce qui entraînera inévitablement un échec de l'utopie et la séparation fatale des amoureux dans une scène assez douloureuse qui nous évoque celle de Tristan et Iseut séparée par les eaux de la mer.
Aussitôt que les derniers événements se soient produits nous avons à nouveau une utopie cassée. L’auteur nous avait créé l’illusion du rencontre de Paul et Virginie à partir de lequel ils pourraient être heureux à nouveau avec leurs mères et son amour. Cependant, la mort de Virginie non seulement nous fait disparaître cette illusion mais encore cause la mort de Paul de chagrin. De plus, leur mort cause la mort de leurs mères et serviteurs. C'est-à-dire, la mort de Virginie est comme un effet domino : quand la première fiche tombe, les autres tombent tout de suite. Avec les fiches que tombent, nos illusions et l’utopie créée pendant tout le livre tombent aussi.
CONCLUSION
Pendant le semestre nous avons lu quelques œuvres du XVIe au XVIIIe siècle de lesquelles j’ai choisi Paul et Virginie pour en étudier les utopies. Cette œuvre est peut-être laquelle j’ai le plus aimée pourtant les autres ont été aussi agréables à lire. C’est pourquoi j’aime bien échapper du « monde réel « quand je lis un livre que j’ai bien aimée Paul et Virginie, même si à la fin cette histoire devient un drame.
Grâce au travail j’ai pu connaître œuvres comme celle de Thomas More, Utopia, qu’avant je ne connaissais pas et de plus, j’ai bien aimé relire le livre pour y chercher les utopies présentes. Toutefois, je crois que je lirai à nouveau l’œuvre pour étudier par moi-même le rôle des personnages puisque je considère qu’ils sont très « travaillés « comme la nature elle l’est aussi.
BIBLIOGRAPHIE
. Saint-Pierre, Bernardin de (1991), Paul et Virginie, texte intégral + les clés de l’œuvre, Pocket.
. Cuddon, J.A, Dictionary of literary terms and literary theory, Penguin Reference, Third edition.
. The British Encyclopedia.
. La Gran Enciclopèdia Catalana, Edicions 62.
. Notes prises en cours de littérature du XVIe au XVIIIe siècle.
. Quelques sites sur Internet.
Liens utiles
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