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L'utilisation d'oeuvres du passé par les créateurs au XXème siècle

Publié le 26/02/2011

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Les œuvres d’aujourd’hui sont influencées par des œuvres du passé, les artistes quels qu’ils soient (designers, stylistes ou artistes plasticiens) s’inspirent du travail de nos ancêtres pour trouver leurs inspirations, atout majeur à leur création. Tout d’abord, nous étudierons l’œuvre d’Andy Warhol « Mona Lisa », réutilisation de l’œuvre symbolique de toute une époque La Renaissance « La Joconde » de Léonard de Vinci puis la robe d’Issey Miyaké créée pour  la collection « Pleats please » réutilisant la Source D’Ingres en 1993 et enfin le fauteuil d’Alessandro Mendini sous nommé « hommage à Proust » de 1980, s’inspirant du fauteuil dit « à la reine » de l’époque du XVIIIème siècle.

Ainsi une question se pose, comment et par quels moyens l’influence se répercute dans les œuvres de nos jours ?

Pour répondre, nous verrons d’abord que l’influence est : inspiration, réemploi et détournement et que des différences et des points communs existent.

 

 

 

I – Le détournement des œuvres du passé sur les œuvres d’aujourd’hui

Andy Warhol, est un grand artiste du XXème siècle et surtout pionnier du  Pop Art, terme indiquant que l’art prend appui sur la culture populaire de son temps, ses œuvres représentent son travail pour le détournement des œuvres, des célébrités, ou produits qui ont marqué notre ère. Ainsi c’est comme cela qu’il va détourner l’œuvre de Léonard de Vinci  « La Joconde ».

Il va la descendre de son pieds d’estale comme l’a déjà fait auparavant Marcel Duchamp (LHOOQ 1919) il veut jouer sur la dévalorisation de l’image que possède Mona Lisa à travers le temps. Il la qualifie de symbole féminin persistant à travers le temps, il disait que sa gloire était à l’extérieur des ravages de temps. Il veut donc détourner l’icône qu’elle est et le culte qu’elle entraîne.

Tout d’abord, il utilise la sérigraphie pour simplifier le visage de Mona Lisa, car cette technique permet de simplifier les traits, d’effacer tout ce qui est en trop (détails, nuance de couleurs, …) et de garder la principale image.

 

 

Puis il joue avec les trois couleurs primaires et le noir et le blanc pour alors effacer toute trace de l’ancienne Joconde et recréer un contexte, une atmosphère. Ces couleurs sont le résultat de son questionnement sur l’impact visuel perçu par le spectateur, en effet, vouloir mettre les principales couleurs utilisées pour une peinture rend populaire cette grande œuvre, il a d'ailleurs souvent incité le public à croire que tout le monde pouvait faire la même chose que lui.

 

 

Puis il va reproduire Mona Lisa comme s’il utilisait un tampon, il veut, à travers cette multiplication, enlever tout le sens à l’œuvre car grâce à la répétition, il peut créer une diminution et une destruction du symbole et du sens qu’elle possède, c’est comme cela que procède A. Warhol dans toutes ses œuvres. Grâce à cette technique, il peut rendre, tout ce qui est célèbre et vénéré, populaire et sans plus aucun sens, dans ce cas La Joconde n’est plus unique et singulière mais bien commune et populaire.

Ainsi, en utilisant le tableau autre que sa fonction première, il va détourner son sens, la répétition de ce tableau va  jouer alors sur sa sémantique, il veut et il va désorienter la Joconde, en fait il ne fait pas de copie ; il réinvente la peinture. 

 

 

Les couleurs qu’il choisit sont aussi une façon de montrer que l‘œuvre si célèbre peut devenir banale et moins percutante, il utilise la technique de la trichromie, technique industrielle et très utilisée dans la publicité et, pour lui, qui remet en question la société de consommation.  

 

C’est comme cela qu’Andy Warhol  procède dans plusieurs de ses autres œuvres, cette technique  industrielle permet un travail simple à partir dune simple photographie, les reproductions sont fiables et permettent de concevoir des images identiques, ce que voulait l’artiste pour dé-singulariser l’œuvre et la rendre moins fiable.

II – L’inspiration des œuvres du passé dans les œuvres du XXème siècle

 

 

 

III – Le réemploi des œuvres du passé dans les œuvres de nos jours

 

 

entre les designers et les acheteurs. 

Mendini va ensuite demander à Paul Signac de peindre le fauteuil, il veut donner à l’objet un coté humoristique et veut revisiter l’art en lui donnant un côté plus banal. Ainsi la technique du pointillisme permet à cet objet d’être moins crédible et surtout de créer un objet-œuvre d’art qui ne se commercialise pas mais s’expose. 

 

 

 

Cet objet conçu presque hors normes est une coupure avec le design standard, il renvoie à des références historiques et sert  de référence à ce nouveau concept.

Ainsi le travail de Mendini s'inscrit dans une démarche à la fois décorative et critique qui vise à rompre avec le modernisme international. Chacun de ses objets est une critique du design et de ses règles. 

 

Issey Miyaké est un styliste japonais du XXème siècle, il veut marier le style japonais à celui de l'Occident : outre son intérêt pour les textures et la teinture des tissus japonais, il reprend également certaines notions de l'habillement japonais, notamment la taille universelle. Il travaille le tissu, la matière et la texture, et avec Yasumasa Morimura, il va travailler l’image.

La robe de la collection « Pleats Please » met tout d’abord en avant le plissé des tissus car le créateur veut d’abord jouer avec la flexibilité et le rapport au corps. Puis il met en place l’iconographie et le traitement de l’image.

Tout d’abord, il utilise l’œuvre d’art comme motif, ce qui pourrait remettre en question la place de l’art dans la société actuelle. Ainsi La Source sorti de son contexte peut peut-être jouer sur sa sémantique première : la beauté idéale, la virginité et la pureté. 

 

Puis vient le travail de Morimura grand artiste se remettant en scène dans de nombreux grands tableaux et retravaillant la sémantique et c’est comme ceci qu’il vient approfondir le travail du styliste en habillant la jeune fille d’un drapé aux premiers abords et qui devient par la suite un homme priant enfermé dans un filet rouge. 

 

Ce vêtement n’est pas conçu pour provoquer mais tout d’abord pour remettre en question la place de l’art et ce qu’elle engendre, avant tout c’est une histoire de mode et de travail de matière plutôt que de transmission de messages aux spectateurs. 

Ainsi ce vêtement est tout d’abord conçu pour une collection de mode « Pleats Please » mais elle peut aussi renvoyer des messages à travers le travail des deux artistes, et donner à réfléchir, ce n’est plus un simple vêtement mais une œuvre d’art réemployée en deuxième peau.

 

Alessandro Mendini est un grand designer italien du XXème et XXIème siècle, ses créations sont souvent des critiques joyeuses et colorées du classique du design. 

Ce fauteuil s’inscrit dans le nouveau mouvement du créateur : le redesign (re-création) d'objets créés par d'autres qu'il transforme et « embellit » en utilisant de nouveaux coloris et matériaux. Ce concept veut recréer  le design sans les bases formelles des anciens mais avec un nouveau regard.

Tout d’abord, il va reprendre le fauteuil dit « à la reine » pour s’inspirer seulement de la forme et pour montrer son parti pris sur le design, il va donc, pour commencer, modifier les dimensions du fauteuil pour alors créer une rupture nette avec le design trop formel à son goût. 

 

Ce fauteuil n’est plus un simple objet, c’est aussi un outil de transmission de message 

 

 

 

Le fait de cacher les parties intimes de la fille pourrait venir accentuer la pudeur qu’a la société d’aujourd’hui et créé une confrontation entre l’homme et la femme, et le culte et la mode.

 

 

 

 

Mendini aime utiliser la couleur pour raviver des objets du quotidien et ainsi Paul S. viendra peindre le fauteuil comme une de ses œuvres.

 

Ainsi Miyaké s’engage à montrer un tableau représentant  un idéal d’une ancienne société où sur ce vêtement  elle devient une seconde peau comme si l’idéal que l’on cherche serait sur notre corps, comme si cet idéal était une référence pour nous. 

Ses grandes dimensions lui donne une ampleur et accentue la répercussion de ce nouveau concept sur la société de consommation.

V – Différences et points communs entre les œuvres d’aujourd’hui

 

 

Ainsi, les œuvres du passé ont beaucoup influencé les créateurs d’aujourd’hui,  quelque soit le domaine (design, architecture, stylisme, peinture, sculpture, …).  L’influence est maintenant la principale source d’inspiration de tous les nouveaux créateurs.

Ainsi, l’influence est très lisible dans toutes les œuvres, c’est le seul moyen de faire évoluer l’art et le reste.  Toutes  compositions, dimensions, couleurs ou techniques s’influencent du passé et  permettent de retranscrire  les intentions du créateur le mieux possible.

A travers les années, nous avons pu remarquer que l’évolution du travail des créateurs s’appuyait sur celui des anciens et durant de nombreuses années, aujourd’hui, c’est toujours le cas, mais pour des raisons diverses. Chaque créateur veut faire passer  ses idées à travers son œuvre car pour lui le plus important est ce que dit l’œuvre, ce qu’elle fait ressentir ou ce qu’elle traduit, et de moins en moins son côté esthétique et rationnel. Car aujourd’hui, il veut montrer son opinion, contester ou bien approuver, rendu dans une grande liberté d’opinion, le créateur à de nombreuses possibilités de s’exprimer à travers ses œuvres. 

Donc l’influence passe tout d’abord par un moyen de réflexion et d’expression pour le créateur, celui-ci s’en sert comme un moyen de communication et lui permet de faire évoluer tout type de travail. L’influence est maintenant un moyen comme un autre de travailler, il permet une grande liberté pour les créateurs.  

 

Conclusion

Les points communs forts des œuvres :

Tout d’abord ces trois œuvres contemporaines viennent contester ou remettre en question la société de consommation. En faite Andy Warhol à voulu dans un premier temps détruire tout le culte autour de La Joconde puis il  a voulu la rendre plus abordable. Mendini lui, va critiquer le design rationnel en changeant les dimensions et les couleurs du fauteuil de référence, il  contredit le formalisme et crée le re-design. Enfin Issey Miyaké lui, va réutiliser une œuvre d’art pour la mettre au service des personnes comme  simple vêtement de prêt-à-porter, il rend accessible l’art mais en le modifiant. Ainsi ces trois œuvres sont la preuve que ces œuvres possèdent un principe en commun, contester la société de consommation et montrer son point de vue sur ce qui les entoure.

Ces trois œuvres peuvent très bien être caractérisées d’œuvre d’art ; Andy Warhol est un artiste, il crée des œuvres, ainsi, celle-ci comme beaucoup d’autres est une œuvre d’art car il veut mettre en avant l’accessibilité de La Joconde en recréant un contexte. La robe d’Issey Miyaké peut être qualifiée d’œuvre d’art car le détournement de La Source est unique et le travail de Yasumasa Morimura peut être qualifié d’artistique ainsi ce vêtement peut s’exposer dans un musée. Enfin le fauteuil Proust peut être une œuvre d’art car son travail de re-design et son objet devenant inutilisable et unique le qualifie d’œuvre d’art. Donc ces trois œuvres sont œuvres d’arts à des niveaux différents mais peuvent très bien être réunies dans une même pièce d’un même musée.

Les différences fortes des œuvres :

Tout d’abord, ces trois œuvres ne touchent pas le même domaine, Mona Lisa, elle, touche plus le domaine artistique au sens propre du terme, c’est une œuvre en deux dimensions, une œuvre abstraite et créée pour être dans un musée. Le fauteuil Proust, lui, touche plus le domaine du design de produit car il revendique l’ancien design et porte un message de renouveau, il appartient à un nouveau concept et est porteur d’un message. Pour finir, la robe se situe dans le stylisme, elle est avant tout le résultat d’un questionnement sur le tissu et sa matière ainsi que le moyen de la travailler pour ensuite être portée. Donc ces trois œuvres n’ont pas les mêmes cibles et les mêmes domaines de répercussions. 

Puis ces trois œuvres veulent faire passer un message avec des moyens graphiques différents. Andy Warhol recréé Mona Lisa avec le moyen industriel courant dans la publicité : la sérigraphie mettant en place un questionnement sur la société de consommation et sur la popularisation de l’œuvre. Mendini, lui, va réussir à apporter une technique picturale : le pointillisme qui traduit son envie de dématérialisation du fauteuil et de se retirer des concepts formels de l’ancien design. Enfin Miyaké va apporter dans ses vêtements, la photographie et les retouche, ce qui lui apporte dans son travail de textures et de matières du tissu, une approche plus sémantique et moins esthétique à sa collection. Donc, ces trois œuvres sont traitées de différentes façons et par des moyens tout aussi différents car chacun d’eux apporte une autre dimension à la réflexion des créateurs. 

 

 

 

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