L'urbanisation est un phénomène mondial
Publié le 15/05/2020
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L'urbanisation est un phénomène mondial presque depuis le début du siècle (1). Entre 1920 et 1 970, la proportion de la population mondiale habitant des villes a augmenté de 19 à 37 %, et d'ici l'an 2 000, plus de la moitié de l'humanité vivra probablement dans des zones urbaines. Ce déplacement de l'équilibre entre secteur rural et secteur urbain est étroitement lié à l'industrialisation, à l'évolution du marché de l'emploi, et à des modifications rapides de la situation culturelle, sociale et politique dans le monde entier.
L'urbanisation contemporaine diffère sensiblement, par ses caractères, de celle des décennies passées. Dans les pays industrialisés, le processus d'urbanisation s'est étalé sur des dizaines d'années, ce qui a permis de mettre progressivement en place des institutions économiques, sociales et politiques pour faire face aux problèmes de transformation. Dans les pays en développement, ce processus se déroule à un rythme accéléré alors que la population s'accroît plus rapidement et dispose de revenus inférieurs et de possibilités d'émigration moindres. L'exode rural porte sur un nombre énorme de personnes : entre 1950 et 1 975, les zones urbaines des pays en développement ont absorbé quelque 400 millions de personnes; entre 1 975 et 2000, l'augmentation approchera le milliard. Le taux d'accroissement de la population urbaine dans ces pays diminuera vraisemblablement à partir de 1 975, mais il devrait rester trois à quatre fois plus élevé que dans les pays industrialisés pendant la même période (tableau p. 58).
Le nombre de très grandes villes augmente très rapidement dans les pays en développement : en 1 950, une seule ville du Tiers monde, l'agglomération de Buenos Aires, avait plus de 5 millions d'habitants, alors que, dans les pays industrialisés, cinq villes avaient atteint ou dépassé ce chiffre. En l'an 2000, une quarantaine de villes de pays en développement auront atteint ou dépassé ce cap, contre 1 2 seulement dans les pays industrialisés. Dix-huit villes de pays en développement devraient compter 1 0 millions d'habitants ou plus, et
«
58
L'explication d'un texte économique
Pourcentage et accroissement de la population urbaine.
1950-2000
Population urbaine en Taux
d'accroissement
pourcentage de la annuel
moyen de la
population totale population
urbaine
1950 1975 2000
1950-60
1970-80 1990-2000
Pays en développement 20,6
31,
1 45,8 4,0
4,0
3,5
Pays industrialisés ..
.
.
.
.
62,4 74,4 83,6 2,0
1,2
0,8
Exportateurs de
pétrole
à
excédent de capitaux ..
16,9
55,5 77,9 7,9 7, 1 3, 1
Economies -à planification
centrale.
.
.
.
.
...
'
....
20,7 34,4
49,2
5,2
2,7 2,4
Monde ...
, ...
' 29,0 39,3
51,5 3,5
2,8 2,6
l'une d'elles au moins Mexico -peut-être le triple.
Les augmenta
tions nettes du nombre d'habitants sont encore plus frappantes.
Par
exemple, vers le milieu des années 70, la population de Mexico et celle
de Sao Paulo se sont accrues annuellement de plus d'un demi--million
de personnes, et celle de villes comme Djarkata et Seoul de plus d'un
quart de million.
Le processus d'urbanisation ne présente pas les mêmes carac
téristiques dans tous les pays en développement.
Le premier groupe
comprend les pays à
revenu intermédiaire 1
11
fortement urbanisés de
l ' Amérique
Latine.
Dans ces pays, le pourcentage de la population
vivant dans des villes, qui dépassait déjà 50 % en 1975, devrait
atteindre 75 % d'ici à l'an 2000.
A ce stade, il est vraisemblable que
l'exode rural diminuera mais les villes continueront à
grandir rapide-
'
ment tant que l'accroissement naturel de la population ne sera pas
réfréné.
Le schéma d'urbanisation dans ces pays se caractérise par
une concentration intense des activités économiques et les revenus
moyens très inférieurs d'un grand nombre de régions périphériques.
Cependant, même si les revenus urbains moyens sont relativement éle-
vés, la pauvreté continue de sévir dans beaucoup de villes.
Dans le deuxième groupe on trouve essentiellement des pays
ruraux de l'Afrique subsaharienne, où l'urbanisation est un phénomène
relativement récent mais est maintenant très rapide, à cause d'un
accroissement naturel de la population élevé et de migrations massives
des campagnes vers les villes.
Dans ces pays, le pourcentage d'habi-
( 1 l La Banque mondiale distingue plusieurs groupes de pays, à partir de certains indicateurs de base, dont le
P.N.B.
par habitant en dollars.
Alors qu'en moyenne les pays à faible revenu avaient, en 1977, un P.N.B.
par
habitant de
170 dollars, celui-ci atteignait 1 140 dollars dans les pays à revenu intermédiaire et 6 980 dol
lars dans les pays industrialisés.
(Cf.
infra, p.
2081..
»
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