Lune - astronomie.
Publié le 24/04/2013
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Comme pour la théorie précédente, la formation indépendante de la Terre et de la Lune est avancée.
Mais on suppose ici que la Lune s’est formée à un endroit différent duSystème solaire, à une distance importante de la Terre.
Les orbites respectives de la Terre et de la Lune auraient ensuite amené les deux planètes à se rapprocher, la Luneayant été finalement capturée par le champ d’attraction de la Terre.
5.4 Impact planétaire
Cette théorie, formulée en 1975, permet de penser qu’au début de l’histoire de la Terre — il y a environ 4,6 milliards d’années — la Terre a été heurtée tangentiellement parun corps de la taille de Mars.
L’impact aurait projeté dans l’espace des bribes du manteau rocheux de la Terre (qui présentait déjà une structure bien différenciée, avec unnoyau ferreux).
Ces débris résultant de la collision se seraient dispersés en un anneau autour de la Terre.
La Lune se serait ensuite formée par un processusd’agglomération progressif de tous ces fragments rocheux.
Après des années de recherche sur les roches lunaires, cette théorie est actuellement la plus communémentacceptée.
Elle soulève malgré tout une interrogation : la Terre aurait dû, selon cette théorie, fondre entièrement après l’impact, mais la géochimie de notre planèten’indique pas qu’une fonte aussi radicale se soit produite.
6 EXPLORATION
Tout au long des XIXe et XXe siècles, l’exploration à l’aide de télescopes puissants a permis de dresser un portrait détaillé de la face visible de la Lune.
La face jusqu’ici invisible depuis la Terre a été pour la première fois révélée au monde en octobre 1959, grâce aux photographies prises par la sonde soviétique Luna 3.
Ces images montrentqu’elle ressemble à la face visible, malgré l’absence des fameux océans (« mare »).
On sait maintenant que la totalité de la Lune est couverte de cratères, leur taille variantdes vastes mers à des dimensions millimétriques.
Les photographies transmises en 1964 et 1965 par les véhicules spatiaux américains Rangers 7, 8 et 9, et Orbiters 1 et 2confirmèrent ces conclusions.
On estime à 3 millions le nombre de cratères d’un diamètre supérieur à 1 m.
On a ensuite pu mesurer directement les caractéristiques physiques et chimiques de la Lune, d’abord grâce aux engins automatiques qui se sont posés sur le sol sélène (lasérie des missions de topographie American Surveyor et Soviet Luna, dans les années 1960), puis grâce au programme Apollo, qui a fait marcher ’l’homme sur la Luneentre juillet 1969 et décembre 1972 ( voir exploration de l’espace).
À chacune des missions Apollo 11, 12, 14, 15, 16 et 17, le tandem d’astronautes qui s’est posé avec le module lunaire (LEM) a prélevé des roches, pris des photographies (des milliers au total), et installé des instruments qui renvoyaient des informations sur Terre partélémétrie.
Ces instruments ont mesuré la température et la pression gazeuse à la surface de la Lune, l’écoulement du flux de chaleur venant de l’intérieur de la Lune, levent solaire (c’est-à-dire les particules en provenance du Soleil), les champs magnétique et gravitationnel de la Lune, les vibrations sismiques à la surface lunaire, leséboulements, les impacts de météorites et, enfin, grâce à un faisceau laser, la distance précise entre la Terre et la Lune (à quelques centimètres près).
On sait maintenant, grâce à la détermination de l’âge des roches lunaires, que la Lune a environ 4,6 milliards d’années, soit approximativement le même âge que la Terreet, probablement, que le reste du Système solaire.
Les roches extraites des mers lunaires se sont formées alors que les roches fondues se solidifiaient, il y a 3 ou 4 milliardsd’années de cela (plus exactement entre 3,16 et 3,96 milliards d’années).
Ces roches ressemblent pour la plupart au basalte terrestre, un type de roche volcanique trèsrépandu sur Terre.
Elles présentent toutefois quelques différences : des signes indiquent que les montagnes lunaires pourraient être constituées d’une roche effusiveplutonique moins dense, l’anorthose, composée presque entièrement de plagioclase minéral ( Voir feldspath).
Parmi les autres types d’échantillons lunaires, on trouve principalement des roches cristallines (pyroxènes, olivines, etc.), des verres, des brèches (assemblages complexes de fragments rocheux cimentés par la chaleur et lapression), et de la régolithe (fragments rocheux finement divisés, produits par des millions d’années de bombardements de météorites).
Le champ magnétique de la Lune n’est pas aussi intense que le champ magnétique terrestre.
Il en diffère aussi par sa variabilité, importante d’un lieu à l’autre, à la fois entermes d’intensité et d’orientation.
Certaines roches lunaires sont peu magnétisées, d’autres, au contraire, laissent penser qu’elles se sont solidifiées alors que régnait unchamp magnétique plus intense.
Ce champ magnétique incohérent pourrait être un vestige de celui qui existait à l’époque où la Lune s’est refroidie.
La température interne de la Lune est estimée à 1 600 °C, valeur dépassant le seuil de fusion de la plupart des roches lunaires.
L’interprétation de la propagation des ondessismiques permet de penser que la matière du noyau central est partiellement fondue.
Les signaux captés par les sismomètres placés à la surface de la Lune donnent une idée du bombardement par les météorites : entre 70 et 150 impacts par an, pour desmasses comprises entre 100 g et 1 000 kg.
Bien que la fréquence de ce bombardement ne soit pas aussi élevée que par le passé, le phénomène sera à prendre en comptepar les ingénieurs qui dresseront dans le futur les plans de bases permanentes implantées sur la surface de la Lune.
Le sol lunaire est recouvert d’une couche de pierraille,dont la profondeur, encore inconnue dans les zones montagneuses, pourrait atteindre plusieurs kilomètres dans les régions des mers.
Cette pierraille est sans doute larésultante des innombrables impacts de météorites qu’a subis la Lune.
Quant à l’atmosphère de la Lune, elle est si fine qu’elle ne pourrait pas être reproduite, même dans les meilleures chambres à vide existant sur Terre.
Les douze hommes qui ont eu le privilège de marcher sur la Lune ont rapporté sur Terre 2 196 échantillons, soit environ 384 kg de roches lunaires (seule une fraction del’ensemble des roches prélevées a été analysée).
Ce n’est qu’au cours de la dernière mission, Apollo 17, qu’un géologue (Harrison Schmitt) a fait partie de l’équipage : il apassé 22 heures à explorer à bord d’un véhicule lunaire la région des monts Taurus, à proximité du cratère Littrow.
Parallèlement au programme américain Apollo, l’exploration de la Lune s’est poursuivie jusqu’en 1975 par des sondes russes automatisées Luna, qui ont rapporté elles aussides échantillons de surface lunaire.
Puis les agences spatiales américaine et soviétique se sont détournées de la Lune pendant près de quinze ans.
C’est d’ailleurs une sondejaponaise, Muses A (également nommée Hiten), qui a relancé l’exploration de la Lune en 1990.
Les Américains ont suivi en lançant en 1994 la sonde Clementine, qui auraitdétecté la présence de glace d’eau dans de profonds cratères près du pôle Sud.
Cette découverte a été suivie par le lancement en 1998 d’une nouvelle sonde américaine,Lunar Prospector, destinée à confirmer (ou non) la présence d’eau sur la Lune.
Le crash volontaire de la sonde au pôle Sud de la Lune en 1999 n’a toutefois pas permis d’yvérifier la présence d’eau.
En 2003, l’Europe est entrée dans la course à la conquête de la Lune avec sa sonde SMART-1 (Small Missions for Advanced Research in Technology).
Équipée d’un moteurionique (mode de propulsion de très faible poussée mais permettant des missions interplanétaires, à l’instar de la sonde américaine Deep Space 1), la sonde ne s’est placéeen orbite autour de la Lune qu’un an plus tard et a démarré l’étude topographique de l’astre ainsi que l’analyse minéralogique de sa surface.
Ses instruments embarquésdevraient pouvoir trancher sur la présence de glaces d’eau aux pôles lunaires.
L’analyse des données recueillies par l’ensemble des expéditions lunaires se poursuit, en attendant que les projets de colonisation lunaire se concrétisent.
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