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LUCRECE : DE LA NATURE (Résumé & Analyse)

Publié le 22/02/2012

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lucrece
LUCRECE : DE LA NATURE
lucrece

« « Il arrive parfois qu'une sorte de colonne descende et tombe du ciel sur la mer ...

» EXTRAITS ---- ----.

Éloge d'Épicure Alors qu'aux yeux de tous,/' humanité traî­ nait sur terre une vie abjecte, écrasée sous le poids d'une religion dont le visage, se montrant du haut des régions célestes, menaçait les mortels de son aspect horrible, le premier, un Grec, un homme, osa lever ses yeux mortels contre elle, et contre elle se dresser.

Loin de l' ar­ rêter, les fables di­ vines, la foudre, les grondements mena­ çants du ciel ne firent qu'exciter davantage l'ardeur de son cou­ rage et son désir de forcer le premier les portes étroitement clo­ ses de la nature.

Éloge de la philosophie Il est doux, quand sur la grande mer les vents soulèvent les flots, d'assister de la terre aux rudes épreuves d'autrui : non que la souffrance de personne nous soit un plaisir si grand ; mais voir à quels maux on échappe soi-même est chose douce.

Il est doux encore de regarder les grandes batailles de la guerre, rangées parmi les plaines, sans prendre sa part du danger.

Mais rien n'est plus doux que d'occuper solidement les hauts lieux fortifiés par la science des sages, régions sereines d'où /'on peut abaisser ses regards sur les autres hommes, les voir errer de toutes parts et chercher au hasard le chemin de la vie, rivaliser de génie, se disputer la gloire de la naissance, nuit et jour s'efforcer par un labeur sans égal de s'élever au comble des richesses ou de s'emparer du pouvoir.

Ô misérables esprits des hommes, ô cœurs aveugles! Les cadavres grouillant de vers et l'immortalité de l'âme Si[/' âme] a pu s'arracher des membres intacts et s'enfuir sans laisser dans le corps aucune partie d'elle-même, d'où vient que les cadavres dans leurs chairs déjà putrides donnent naissance à des vers ! D'où vient cette multitude d'êtres vivants, privés d'os et de sang, dont les flots grouillent au milieu des membres tuméfiés ? Croirais-tu par hasard que des âmes venues du dehors se glissent dans les vers, et que chacune d'elles puisse venir se loger dans un corps, sans te demander comment tant de milliers d'âmes se rassemblent en un lieu d'où une seule s'est retirée ! Éviter l'amour sans se priver des jouissances de Vénus Assurément ceux qui gardent la tête saine jouissent d'un plaisir plus pur que les malheureux égarés.

Au moment même de la possession, l'ardeur des amoureux erre et flotte incertaine : jouiront-ils d'abord par les yeux, par les mains ? Ils ne savent se fixer.

L'objet de leur désir, ils le pressent étroitement, ils le font souffrir, ils impri­ ment leurs dents sur ses lèvres mignonnes, qu'ils meurtrissent de baisers : c'est que chez eux le plaisir n'est pas pur ; des aiguillons secrets les pressent de blesser l'objet, quel soit-il qui fait lever en eux ces germes de fureur.

Traduit par Alfred Emout, Les Belles-Lettres, 1978 « Ainsi la nature convertit en corps vivants toute espèce de nourriture •..

» NOTES DE L'ÉDITEUR Selon Alfred Ernout, qui a traduit et établi le texte du poème pour les éditions Les Belles-Lettres, on ne connaît à peu près rien de l'homme à qui l'ouvrage est adressé.

S'il s'agit, comme certains l'ont pensé, de C.

Memmius, fils de L.

Memmius, qui fut en 57 gouverneur de la province de Bithynie où il fut accompagné par Catulle, Ernout estime que Lucrèce « a bien mal choisi son destinataire ».

En politique, ce Memmius a plusieurs fois retourné sa veste, passant du camp des adversaires à celui des partisans de César.

Il a été condamné à l'exil pour corruption électorale.

Quant à son indifférence pour Épicure, « elle était telle, dit Ernout, que, devenu propriétaire de la maison du Maître, il voulut la démolir.

..

et qu'un peu plus tard il refusa de céder les reliques sacrées à la vénération des chefs d'école».

La sagesse dont Lucrèce fait l'apologie lui a valu bien des ennemis, à commencer par les stoïciens, qui la condamnent comme pure recherche du plaisir.

Quant aux chrétiens, ils s'en sont pris surtout à la négation de l'immortalité de l'âme et aux conceptions matérialistes du poète.

Même certains manuels scolaires mettent en garde les jeunes latinistes contre les idées d'un écrivain dont il ne conviendrait d'apprécier que le talent.

1 Deutsche Archaologisches Institut, Rome 2.

3.

4.

5 bois gravés de Jean Chièze.

Union latine d'édition, Paris.

1958 / B.N.

LUCRÈCE02. »

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