Lorenzaccio analogies
Publié le 07/11/2013
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Error (0): Unknown filter 'Crypt' ANALOGIES ENTRE LE CONTEXTE HISTORIQUE DE LA PIECE ET LE CONTEXTE DE SA CREATION Musset a réécrit et restructuré la scène historique de George Sand et la chronique de Varchi pour parler de et à la France de son temps : La situation politique Florence 1536 France 1834 ? Le retour des Médicis au pouvoir : 1512-1530 ? La Restauration : 1814-1830 Retour des Bourbons soutenus par les monarchies européennes et l'Eglise o Exilés après la mort de Laurent le Magnifique etl' instauration d'une (Congrès de Vienne, Sainte alliance) République inspirée par Savonarole, reprennent le pouvoir grâce à l'appui de Charles Quint et de 2 papes de la famille (Léon X, o Louis XVIII : monarchie constitutionnelle (la Charte) mais Parlement Clément VII) dominé par les Ultras : libertés publiques restreintes, Terreur A nouveau chassés en 1527 : dernière tentative pour remettre en blanche. place un régime d'indépendance nationale o Charles X : dérive dictatoriale : les 4 ordonnances : dissolution de la o 1530, les troupes de l'empereur occupent Florence (la citadelle, la Chambre des députés, abolition de la liberté de la presse... garnison allemande). Charles Quint fait de son gendre, Alexandre de Médicis, le duc héréditaire de Florence. Tirade de l'Orfèvre I, 2 ; I, 5 « le pape et l'empereur sont accouchés d'un bâtard qui a droit de vie et de mort sur nos enfants » Régime tyrannique et corrompu exécré par le peuple I, 1 ; I, 6 ; III,6 ? Le meurtre d'Alexandre : 1536/7 Insurrection populaire mais l'espoir de retour à l'indépendance nationale et de la fin de la tyrannie « il ne faut plus à la République ni princes, ni ducs, ni seigneurs » (Rucellaï) avorte rapidement dans l'inertie, la lâcheté, le vin et « un vacarme de paroles »V, 5 Révolution de palais : V, 1 Cibo« au détriment de toutes les lois » organise la perpétuation du pouvoir et des privilèges des courtisans « Le duc est mort ; il faut en élire un autre, et cela le plus vite possible. Si nous n'avons pas un duc ce soir ou demain, c'en est fait de nous » ? La révolution de juillet 1830 Insurrection populaire, chute de Charles X, volonté de rétablir la république « la république, il nous faut ce mot là. Et quand ce ne serait qu'un mot, c'est quelque chose, puisque les peuples se lèvent quand il traverse l'air » (Philippe, II, 1) Les Trois Glorieuses, les barricades « les pavés sortiront de terre et t'écraseront » (Marquise Cibo , III, 6) Répression et récupération : V, 5 ; 6 « une centaine d'étudiants massacrés en vain » Le parti de l'ordre l'emporte, les députés libéraux majoritairement monarchistes s'allient avec les orléanistes pour récupérer la révolution et sauver le trône ? La mascarade du sacre de Côme : retour à la situation initiale L'empereur et le pape, par l'entremise de Cibo , imposent Côme , de la branche cadette, avec le titre provisoire de « gouverneur de la République florentine » V,6 Il prête serment sur l'Evangile de préserver le régime, les descendants d'Alexandre et les intérêts de Charles Quint. Il deviendra Grand Duc de Toscane et maintiendra un régime autocratique. ? La monarchie de Juillet : 1830-1848 Louis Philippe, de la branche cadette, ramené à Paris par Thiers, embrassé par La Fayette sous le drapeau tricolore, est appelé au trône sous les applaudissements de la foule, auparavant hostile, avec le titre de « Lieutenant général de la République » Retour progressif au conservatisme et à la répression, la misère ouvrière s'accroît. Le pouvoir de l'Eglise L'opposition républicaine o Alliance du trône et de l'autel. Pouvoir tyrannique soutenu par le pape et le clergé: Valori, émissaire officiel, « Sa sainteté craint que le duc ne se crée de nouveaux dangers par trop d'indulgence. Le peuple est mal habitué à la domination absolue » I, 4 Cardinal Cibo, émissaire occulte « je serai l'anneau invisible qui l'attachera pieds et poings liés à la chaîne de fer dont Rome et César tiennent les 2 bouts » II, 3 o Influence par pèlerinages et prédications à San Miniato I,5 o Hypocrisie et corruption : « Les désordres de la Cour irritent le pape »/ « Alexandre Farnèse est un plaisant garçon ! Si la débauche l'effarouche, que diable fait-il de son bâtard, le cher Pierre Farnèse qui traite si joliment l'évêque de Fano » « vous êtes le seul prêtre honnête homme que j'aie vu de ma vie » I, 4 o Les grandes familles rivales (Strozzi, Rucellai, Pazzi...) représentant les puissantes corporations financières et commerciales dépossédées du pouvoir par la domination des Médicis veulent un retour à l'indépendance nationale et aux institutions « républicaines » favorables de fait à l'oligarchie. Soutenues par François Ier V, 2, elles misent sur Lorenzo qui pouvait prétendre au titre de duc pour se débarrasser des Médicis mais ne profitent pas de l'insurrection populaire qui suit le meurtre , par inaction, impuissance ou déchirements internes IV, 7 ; V, 2 « je crois que les Pazzi font quelque chose ; je crois qu'ils font des armes dans leur antichambre, en buvant du vin... » « il a offert de livrer la forteresse aux amis de la liberté (...) on a braillé, on a bu du vin sucré et cassé des carreaux mais la proposition n'a seulement pas été écoutée » V, 5 o Compromission : Bindo et Venturi stigmatisent violemment le régime « le despotisme des Médicis n'est ni juste ni tolérable. De quel droit laisserions-nous s'élever paisiblement cette maison orgueilleuse sur les ruines de nos privilèges » II, 4 avant d'accepter les faveurs du duc. o Philippe incarnant la vertu, l'idéalisme patriotique, le rêve de la liberté antique III, 3 se contente d'une éloquence creuse et renonce à agir « Inexorable faiseur de sentences ! vous serez la cause de notre perte ! »IV, 6 laissant la place à l'activisme brutal et aux ambitions personnelles de Pierre V, 4 Figure composite du Cardinal Cibo réunissant les traits de plusieurs personnages historiques et modèles anachroniques témoignant de l'influence de l'Eglise auprès de Charles X et des Ultras et de l'anticléricalisme violent des années 1830 : o Le traitre de mélodrame sans scrupules ni morale o Le prêtre retors et machiavélique (Richelieu, Mazarin) : pouvoir occulte, manipulation, manoeuvres en coulisse, duplicité « vous espérez qu'un jour César vous devra bien réellement (...) l'esclavage de l'Italie et ce jour là (...) le roi de la moitié du monde pourrait bien vous donner en récompense le chétif héritage des cieux »IV, 4 o La figure du jésuite : direction d'intention, captation de correspondance « rien n'est un péché quand on obéit à un prêtre de l'Eglise romaine » I, 2, casuistique dans l'excuse du sacrilège, chantage à la confession, appel à la prostitution IV, 4 o Références à l'actualité par le biais d'allusions et anachronismes : Poussée des idées libérales et agitation sociale entretenue par l'opposition républicaine organisée en sociétés secrètes : La barbe signe de ralliement des républicains II, 4 ; « le bonnet de la liberté » I, 3 ; l'appel à « l'éducation des basses classes » II, 1 ; les banquets patriotiques, lieu de rencontre des activistes III, 3 o Allusion aux hésitations et revirements des députés libéraux et de la presse d'opposition qui finissent par s'allier à la Monarchie de Juillet par peur du désordre ou intérêt personnel. o Dénonciation des intellectuels rêveurs et des orateurs opportunistes dans l'éloquence patriotique de circonstance « vous serez peut-être étonné que moi, qui ai commencé par chanter la monarchie en quelque sorte, je semble cette fois chanter la République » V, 5 Critique de Hugo monarchiste chantant la liberté en 1830 ? o La Marquise Cibo et son rêve creux de réformisme politique et de libération nationale III, 6 Le peuple Le statut de l'artiste o Allusion à la Marquise Belgiojoso luttant aux côtés des Carbonari pour libérer l'Italie de la domination autrichienne et aux mouvements nationalistes en Europe o La bourgeoisie commerçante partagée entre les opposants au despotisme (l'Orfèvre) et ceux qui s'accommodent d'un pouvoir favorisant le commerce de luxe et les grands travaux(le Marchand) « la cour, le peuple la porte sur le dos » / « que Dieu conserve Son Altesse ! La Cour est une belle chose » I, 2 ; I, 5 o Le peuple Hostilité au pouvoir et à la soldatesque Réduit à être un « badaud », volage, insouciant tirade du bourgeois I, 5, admirant de l'extérieur le faste et le luxe dont il est exclu I, 2 ; 5 Ou opprimé, victime des exactions des Grands, vaincu et floué : les bannis, les massacres d'étudiants, la révolte inutile des ouvriers et du marchand V, 5 « Pauvre peuple, quel badaud on fait de toi » V, 1 o La monarchie bourgeoise de Louis Philippe favorise le commerce et l'industrie avec les garanties juridiques de la Charte et le mot d'ordre est à l'enrichissement et au matérialisme mais le vote censitaire (5 électeurs sur 100) favorise les grands propriétaires au détriment de la petite bourgeoisie commerçante o Agitation sociale grandissante en raison du chômage et de la misère : série de soulèvements réprimés dans le sang à partir de 1831: soulèvement des ouvriers de la soie, victimes de la crise de l'industrie du luxe, complot de la rue des Prouvaires, massacre de la rue Transnonain, émeutes estudiantines... Désenchantement d'une jeunesse à qui la société n'offre aucun idéal , possibilité d'action,avenir « que voulez-vous que fasse la jeunesse d'un gouvernement comme le nôtre ? » I, 5 Les artistes dépendent des commandes de l'Eglise et du mécénat des princes qui utilisent les arts pour leur prestige et pour divertir le peuple en compensation des libertés perdues (fêtes et mascarades) I, 2 ; V, 1 « je protège les arts comme un autre, et j'ai chez moi les premiers artistes de l'Italie. Mais je n'entends rien au respect du pape pour ces statues... » I, 4 Création du personnage de Tebaldéo , support d'une interrogation cynique sur l'idéal romantique de l'artiste : valeur sacrée de l'art, pureté, refus des compromissions et indépendance de l'artiste ; art « fleur divine » capable de métamorphoser la souffrance et d'assurer la fraternité « je dis que la poésie est la plus douce des souffrances et qu'elle aime ses soeurs. Je plains les peuples malheureux ; mais je crois en effet qu'ils font les grands artistes... » II, 2 Mais accepte de faire le portrait du duc. Nostalgie du passé : la société mercantile, sans idéal autre que matérialiste, soumet l'artiste aux compromissions ou le pousse à la débauche (Cellini, I, 5) «Mais aujourd'hui pour qui ? dans quel but ? sous quel maître ? L'artiste est un marchand et l'art est un métier ».Les Voeux stériles © Héléna Pelizzaro
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