Littérature tous les matins du monde
Publié le 27/03/2012
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Georges de la tour
Célèbre de son vivant, c'est néanmoins grâce à l'exposition Les Peintres de la Réalité, en 1934, au musée de l'Orangerie à Paris, que Georges de La Tour est considéré comme un peintre français majeur. Né dans une famille lorraine aisée le 14 mars 1593, de La Tour a vraisemblablement voyagé en Italie avant de s'installer à Lunéville. Il connait la prospérité. Son travail est en effet très apprécié du roi Louis XIII.
A la différence de la peinture de ses contemporains français, Nicolas Poussin, Claude Lorrain et Simon Vouet, l'oeuvre de De La Tour est d'un naturalisme très expressif, caractérisé par son usage de formes simples, sa fine observation des détails et son traitement très abouti de la lumière. Il est passé maître dans l'art du clair-obscur, ce jeu de l'ombre et de la lumière. Il n'est pas aisé de déterminer la nature de l'influence du Caravage. De La Tour utilise les effets de lumière provenant d'une source unique, nimbant ses sujets religieux d'une sereine théâtralité.
Seules trente-cinq toiles ont pu lui être attribuées. Elles sont classées en deux catégories : scènes nocturnes et scènes diurnes. Ses scènes diurnes comprennent un grand nombre de presonnages en costumes somptueux qui jouent aux cartes, ou disent la bonne aventure. Eclairées par la lumière d'une seule chandelle, les scènes nocturnes ont un impact théâtral très caractéristique. Elles décrivent avec une grande force émotionnelle des épisodes bibliques en les situant dans d'humbles habitations. Les personnages, en nombre limité, occupent tout l'espace. L'usage retenu des couleurs et les audacieuses compositions géométriques apportent sobriété et réalisme aux tableaux de Georges de La Tour.
De La Tour est mort le 30 janvier 1652 à Lunéville (actuel département de Meurthe-et-Moselle) lors d'une fièvre épidémique qui emporte également sa femme et son valet. Il sombre alors rapidement dans l'oubli pour renaître au XXè siècle. Encore aujourd’hui de nouvelles œuvres de sa main sont identifiées, et une large part de son travail reste un sujet de controverse pour les historiens de l’art.
Baugin
Vers 1610-1663, peintre religieux et de magnifiques natures mortes. Baugin peint plusieurs tableaux religieux dont La Vierge à l'Enfant avec saint Jean et La Naissance de Marie. Lubin Baugin est surnommé Le petit guide (le petit Guido Reni) grâce à son style délicat, ses grand personnages et ses surfaces de couleurs vastes et claires, très inspiré justement du peintre Guido Reni. Par contre ses natures mortes montrent une toute autre manière, plutôt influencé de l'École de Fontainebleau (maniérisme tardif). Baugin est l'élève de Simon Vouet à Rome et devient membre en 1645 de l'Académie Saint-Luc de Paris, puis est nommé peintre du Roi en 1651. Baugin est exclu de l'académie parce qu'il a crée une école privée. Aujourd'hui sont recensés environ 80 tableaux dont un des ses plus célèbre: \"Nature morte à l'échiquier\".
a)les tableaux de Baugin :
-la nature morte aux gaufrettes condense DE FAçON PRESQUE ALLÉGORIQUE toute l’aventure musicale de SC : il est capable de faire revenir avec des notes sensibles le fantôme de sa femme. Le tableau devient l’icône de ce qu’est sa vie vouée à la descente en lui-même pour y trouver le bondissement de l'inspiration- sans pouvoir jamais compenser la perte de l'être aimé.
-la vanité à l’échiquier (59/60) fixe les plaisirs que la mort va annuler mais comme le titre TOUS LES MATINS DU MONDE SONT SANS RETOUR est aussi une défense et illustration du carpe diem (photocopie) rien ne dit qu’il y a ait condamnation et interprétation religieuse comme on en trouve partout sur ce tableau (sans doute à juste titre pour Baugin mais pas pour Quignard). En réalité, il s’agit de défendre un épicurisme authentique, simple - qui prouve que son jansénisme supposé a des limites...
- chez Baugin évidemment, dans son atelier mais aussi pendant tout son déroulement, le cinéaste s'emploie à capter des natures mortes instantanées : l'esthétique de Baugin et de G de La Tour rejaillit sur le film. Pensons aux nombreuses bougies dans la cabane et à la bougie de la dernière soirée placée systématiquement derrière le verre de celui qui sera le relai de SC, MM.
Art qui peut être démesuré, emphatique, grandiloquent, le cinéma ici réussit à restituer par quelques objets et quelques lumières très travaillées une émotion que seule la peinture donne généralement.
Philippe de Champaigne
est né à Bruxelles en 1602, il fit ses débuts dans les ateliers de Jean Bouillon, puis dans celui de Michel Bourdeaux et ensuite dans celui du célèbre paysagiste, Fouquières.
En 1621, il quitte sa région pour se rendre en Italie, en faisant escale à Paris d'où il ne partira plus. Ses débuts dans la capitale française seront difficiles, mais bientôt Georges Lallemand et Nicolas Duchesne (deux peintres de renom dont il épousa la fille de ce dernier, en 1628) le protège et lui procurent ses premières commandes (Sainte Geneviève implorée par le Corps de Ville de paris, église de Montigny-Lemcoup, Seine-et-Marne).
En 1623, il habite au collège de Laon avec Nicolas Poussin dont il gardera avec lui de très bonnes relations. La fortune lui sourit enfin, en 1628, quand lui est offerte, après la mort de Duchesne, la charge de peintre ordinaire de la reine mère, Marie de Médicis et de valet de chambre du Roi avec logement au Luxembourg, fraîchement décoré par Rubens. L'année suivante, il est naturalisé. A partir de cette date, les commandes de tableaux pour les églises se succèdent.
C'est l'année 1635 qui marque le début de ses relations avec Richelieu, il décore la galerie des hommes illustres du Palais Cardinal, mais partageant tout de même la commande avec Simon Vouet.
Le début de ses relations avec le milieu jansénistes date de 1643, c'est aussi cette année là qu'il peint le portrait de saint-Cyran, l'un des principaux tenants de cette doctrine, appuyée entre autres par Pascal, qui allait s'opposer aux jésuites et au pouvoir royal.
En 1648, il joue un rôle important dans la fondation de l'Académie royale de peinture, sa réputation est à sa fête. Les commandes officielles de portraits et de toiles religieuses affluent.
En 1662, à la suite de la guérison miraculeuse de sa fille Catherine qui, en 1657, avait fait profession de foi à Port-Royal, il peint, en action de grâces, l'Ex-Voto (voir images). Ses pressantes interventions en faveur des \"Solitaires\" de Port-Royal, alors persécutés, n'entravent en rien sa carrière et Louis XIV lui demande (31ans après la commande de Louis XIII de la réception du Duc de Longueville dans l'ordre du Saint-Esprit), en 1665 la réception du Duc d'Anjou dans l'ordre du Saint-Esprit.
Il ne néglige pas pour autant ses fonctions à l'Académie, et ses deux conférences sur l'Eliezer, Rébecca de Poussin et sur la vierge au lapin blanc de Titien qui constituent les premières querelles qui opposent les partisans du dessin et de la couleur.
En 1674, Philippe de Champaigne meurt, neuf ans après Poussin. Son atelier est repris par son neveu Jean-Baptiste et par Plattemontagne. La France de Louis XIV est la première puissance de l'Europe et le Brun est, depuis quelques années déjà, le maître absolu des arts.
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