Lisant Doute que les astres soient de flammes, Doute que le soleil tourne, Doute que la vérité soit la vérité, Mais ne doute jamais de mon amour !
Publié le 17/10/2012
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Lisant Doute que les astres soient de flammes, Doute que le soleil tourne, Doute que la vérité soit la vérité, Mais ne doute jamais de mon amour ! Ô chère Ophélia, je suis mal à l'aise en ces vers : je n'ai point l'art d'aligner mes soupirs ; mais je t'aime bien ! Oh ! par-dessus tout ! Crois-le. Adieu ! A toi pour toujours, ma dame chérie, tant que cette machine mortelle m'appartiendra ! HAMLET. Voilà ce que, dans son obéissance, m'a remis ma fille. Elle m'a confié, en outre, toutes les sollicitations qu'il lui adressait, avec tous les détails de l'heure, des moyens et du lieu. LE ROI. - Mais comment a-t-elle accueilli son amour ? POLONIUS. - Que pensez-vous de moi ? LE ROI. - Ce que je dois penser d'un homme fidèle et honorable. POLONIUS. - Je voudrais toujours l'être. Mais que penseriez-vous de moi, si, quand j'ai vu cet ardent amour prendre essor (je m'en étais aperçu, je dois vous le dire, avant que ma fille m'en eût parlé), que penseriez-vous de moi, que penserait de moi Sa Majesté bien-aimée la reine ici présente, si, jouant le rôle de pupitre ou d'album, ou faisant de mon coeur un complice muet, j'avais regardé cet amour d'un oeil indifférent ? Que penseriez-vous de moi ?... Non. Je suis allé rondement au fait, et j'ai dit à cette petite maîtresse : Le seigneur Hamlet est un prince hors de ta sphère. Cela ne doit pas être. Et alors je lui ai donné pour précepte de se tenir enfermée hors de sa portée, de ne pas admettre ses messagers, ni recevoir ses cadeaux. Ce que faisant, elle a pris les fruits de mes conseils ; et lui (pour abréger l'histoire), se voyant repoussé, a été pris de tristesse, puis d'inappétence, puis d'insomnie, puis de faiblesse, puis de délire, et enfin, par aggravation, de cette folie qui l'égare maintenant et nous met tous en deuil. LE ROI. - Croyez-vous que cela soit ?
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