L'intégration des mouvements migratoires dans la mondialisation.
Publié le 31/01/2011
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II) L’intégration des mouvements migratoires dans la mondialisation.
La population mondiale est très mobile, à plusieurs échelles : au niveau régional, ce sont les migrations pendulaires entre lieu de résidence et lieu de travail; au niveau national, ce sont les déménagements ou les flux touristiques; enfin, au niveau international, ce sont les grandes migrations de travail, de fuite d’un régime ou d’une guerre, et également les migrations touristiques. Ces migrations peuvent être temporaires ou définitives. Premièrement nous allons parler des rapports entre migrations et mondialisations.
Les migrations sont au cœur des transformations de chaque société et du système mondial.
Les migrants sont des acteurs des sociétés et du monde. On ne peut comprendre notre société sans prendre en compte les migrations et les migrants .Celle-ci serait irréelle. Les migrations et les migrants peuvent être considérés comme des analyseurs de nos sociétés et du monde.
Finalement, nous allons parler des facteurs de ces migrations.
Les migrations précèdent de loin la mondialisation telle que nous l'entendons aujourd'hui. Elles sont consubstantielles de l'histoire de l'Humanité .Elles prennent un tour nouveau avec l'émergence des Etats et des Nations. L'étranger n'est plus seulement l'autre par rapport au groupe ou à la communauté, la nationalité et la citoyenneté modifient les perceptions de l'identité et la formalisation des droits. Elles sont marquées par les déplacements forcés de population, les grandes traites esclavagistes, les colonisations et le travail forcé. Elles sont à nouveau transformées par les rapports sociaux capitalistes dans l'agriculture et l'industrie. Les migrations intérieures, dans un même pays, ou extérieures, les migrations alternantes ou permanentes sont constitutives de la nature des classes sociales dans chacune des formations sociales nationales.
Les formes et les modalités des migrations actuelles ont aussi leur histoire. Citons les diasporas qui structurent le système monde planétaire ; les réfugiés suite aux guerres ou aux catastrophes « naturelles » ; les migrations économiques ; les regroupements familiaux ; les exodes de cerveaux ; les « assistances techniques » ; la nouvelle classe dominante mondialisée (grandes entreprises, institutions internationales, financiers, médias, etc.)
Ils sont massivement précarisés ; leurs droits sont remis en cause et ignorés quand ils ne sont pas simplement niés. La planète se couvre de camps de réfugiés et de refoulés. Nous assistons à un véritable apartheid planétaire. Les pays riches verrouillent leurs frontières et s'enferment dans leurs territoires. L'écrasante majorité des migrations concerne des flux Sud-Sud. Mais les guerres, les catastrophes, les changements de régime se traduisent par des exodes massifs. La purification ethnique et la ségrégation sociale deviennent un modèle d'évolution sociale et nationale.
Les migrants prennent dans les imaginaires la place des classes laborieuses et dangereuses attachée au prolétariat. Accepter de faire des étrangers et des migrants les boucs émissaires de cette situation est dangereux et illusoire. Comme ils ne sont ni la cause ni la solution à cette situation, leur stigmatisation ne fera qu'augmenter les craintes, alimentera le racisme et entraînera toute la société dans une spirale régressive. La défense des droits des étrangers et des migrants est essentielle. Non seulement parce que leurs droits sont particulièrement contestés ; mais aussi
parce que ces droits s'inscrivent dans l'ensemble des droits et que leur remise en cause se traduira par une atteinte à tous les droits et aux droits de tous.
Les migrants sont des acteurs de la transformation sociale dans le pays d'accueil et dans le pays d'origine. Les migrations sont déterminées par les fondements de la phase actuelle de la mondialisation : les inégalités sociales et les discriminations, les inégalités entre pays et la domination du Sud par le Nord. Les migrants sont au coeur de ces questions, mais ils ne sont pas seulement subis. Ils développent des pratiques qui sont aussi des réponses à ces situations. Dans des conditions difficiles, ils ouvrent de nouvelles voies de l'évolution des sociétés. Inutile de rappeler ici la contribution du travail des migrants à la richesse des sociétés qui les accueillent ; même s'ils en sont bien mal récompensés. Ils participent de mille autres manières à l'évolution de ces sociétés, à leurs équilibres démographiques et sociaux, à leur diversité et à leur enrichissement culturel.
La mondialisation de l’économie a fait apparaître de nouveau espaces migratoires, notamment en Asie et en Europe centrale et orientale. Par exemple, l’Indonésie et Singapour sont devenues des pôles d’attraction pour une main-d’œuvre venant d’Inde, du Sri Lanka, du Pakistan et de Chine. Les pays de l’ex-URSS et d’Europe de l’Est, offrant des perspectives d’emplois, attirent des immigrants turcs, roumains, ukrainiens, bulgares mais aussi asiatiques. Les Pakistanais et les Philippins sont aussi nombreux à travailler dans les pays du Proche-Orient (Arabie saoudite, Koweït). Seule l’Afrique est à l’écart de des flux internationaux. Dans ce contient, la plupart des candidats à l’émigration s’expatrient vers des pays voisins, eux-mêmes faiblement développés (Burkinabés en Côte-d’Ivoire ou Egyptiens en Lybie).
Les migrants sont des acteurs de la transformation de leur société d'origine. D'une part, ils contribuent à desserrer les contraintes démographiques et sociales. Les transferts de fonds envoyés à leur famille sont considérables. Les flux financiers des migrants sont du même ordre de grandeur que l'Aide Publique au Développement.
Les migrants sont aussi des acteurs des rapports internationaux et de la transformation du monde. Les migrants sont porteurs des rapports entre les sociétés et d'une valeur nouvelle, la solidarité internationale entre les sociétés et les citoyens. Les migrants sont un vecteur stratégique et privilégié de la sensibilisation des sociétés à la solidarité internationale, en France, en Europe et dans les pays d'origine. Les enjeux sont multiples. La coopération des migrants illustre de mille façons l'intérêt et le rôle stratégique du partenariat entre des groupes et des associations, objectif et moyen de la
coopération entre les sociétés comme alternative à un système international.
Du point de vue du mouvement altermondialiste, nous pouvons avancer six principes de base : Les migrants doivent être reconnus comme acteurs de la transformation des sociétés de départ et d'accueil et comme acteurs de la transformation du monde. La liberté de circulation et d'établissement fait partie des droits fondamentaux. Le droit des étrangers doit être fondé sur l'égalité des droits et non sur l'ordre public ; la lutte contre les inégalités et les discriminations doit être le fondement des politiques publiques. La citoyenneté de résidence, qui implique l'élargissement du droit de vote, est aujourd'hui un des principaux fondements démocratique de nos sociétés. La solidarité internationale est une des principales valeurs de référence par rapport au cours dominant de la mondialisation. La garantie du respect des droits des migrants doit être renforcée dans le droit international.
La mobilité des hommes s’est accélérée depuis 1950. 120 millions de travailleurs et 50 millions de réfugiés, venus surtout du « Sud », se sont installés aux Etats-Unis, en Union européenne et dans les pays pétroliers. Près de 700 millions de touristes, originaires des pays nantis, passent chaque année leurs vacances sur le pourtour méditerranéen ou dans les villes et les pays au riche patrimoine culturel (Mexique, Inde…) ou encore dans les lieux paradisiaques (Antilles, Seychelles, Maurice…).
La mondialisation est caractérisée par trois centres d’impulsion, les trois pôles de la « Triade »: les Etats-Unis (pôle dominant), l’Europe occidentale et le Japon. Ils représentent 15% de la population de la planète, réalisent 70% du commerce, 80% des investissement mondiaux et concentrent 50% de la richesse. Ils détiennent les atouts de la puissance, qui permettent d’agir sur l’économie mondiale: la capacité de production, l’importance du marché de consommation, la puissance politique, militaire et financière et la maîtrise des communications intérieures.
Les migrations concernent donc des millions de personnes (immigrants, clandestins, sans-papiers, réfugiés, étudiants, touristes…) ce qui permet de définir des pôles émetteurs et des pôles récepteurs.
Le pôle récepteur le plus important est les États-Unis. En effet, ce pays est par son histoire même un pays de forte immigration : aux 18e et 19e siècles, ce pays a été peuplé de personnes fuyant une religion trop stricte (protestants, puritains), puis par des populations juives, latines et slaves à la recherche de travail. Cependant, cette immigration a été ralentie dans les années 1960 par les \"Quota Laws\", lois qui fixaient le nombre d’entrées d’immigrants par pays d’origine. Puis, depuis les années 1970, l’immigration a changé de nature; elle est à nouveau importante : désormais la population américaine compte 25% d’immigrés, c’est-à-dire de population noire, hispanophone et asiatique. Il y a environ un million d’immigrés qui arrivent aux États-Unis chaque année, soit autant que ce que génère l’accroissement naturel. En Amérique du Nord, on trouve à la fois les pays vers lesquels on immigre le plus (les Etats-Unis et le Canada), mais aussi un des pays d’où l’on émigre le plus: le Mexique. Plus de 10 millions de Mexicains ont migré vers le pays voisin, les Etats-Unis. En Amérique centrale et en Amérique du Sud, les guerres et les conflits provoquent de nombreuses migrations, vers le Brésil, l’Argentine, mais aussi les Etats-Unis et l’Europe.
D’autre part, l’Europe a été elle-aussi un grand pôle récepteur jusque dans les années 1980. En effet, l’Europe accueille de moins en moins d’immigrés, que ce soit des réfugiés politiques ou des personnes recherchant du travail. Ceci est essentiellement dû à la crise économique que subit l’Europe depuis près de 20 ans aujourd’hui. Cependant, les migrations clandestines sont encore relativement importantes en Europe, malgré les difficultés qu’il faut surmonter pour pouvoir vivre définitivement dans un pays. L’Europe compte environ 800 millions d’habitants. Dans celle-ci, il y a environ 60 millions d’immigrés (l’équivalent de la population de la France). Depuis la construction de l’Union européenne, de nombreuses personnes migrent à l’intérieur du continent. D’autres viennent d’Afrique du Nord, d’Afrique subsaharienne ou d’Asie .L’Europe reçoit beaucoup d’immigrés venus d’Afrique, mais elle reçoit également beaucoup de personnes fuyant la misère des pays de l’Est depuis la chute du communisme. L’Union européenne (UE) à 25 pays compte environ 450 millions de citoyens incluant environ 23 millions d’étrangers dont 5 millions de ressortissants européens. En dix ans, toutes nationalités confondues, leur nombre a progressé d’environ 2 millions, dont seulement 500 000 proviennent des dix nouveaux pays européens entrés dans l’UE le 1er janvier 2004. La plupart vivent en Allemagne (7,3 millions dont 1,7 millions de Turcs), en France (3,5 millions dont 1,5 millions d’Africains), en Grande-Bretagne (2,8 millions dont 1,1 million d’Indiens et de Pakistanais) et en Espagne (3,7 millions dont 1,9 million de Latino-Américains).
A l’exemple des marchandises et des capitaux, la libre circulation des personnes est un principe fondateur de la construction européenne. « Tout citoyen de l’Union a le droit de circuler et de séjourner librement sur le territoire des Etats membres. » (Extrait du traité de Maastricht, art. 8-a). Enoncé en 1985 à Schengen, au Luxembourg, il a été ratifié dans les traités de Maastricht et d’Amsterdam. Il repose sur la suppression de frontières intérieures en contrepartie d’un renforcement des frontières extérieures. Mais cette libre circulation ne concerne, en 2006, que l’Europe des Quinze.
S’il est à l’origine d’un espace de libre circulation communautaire qui s’élabore très prudemment, le principe de Schengen est surtout un enjeu majeur en matière d’immigration non européenne. Or, dans le contexte actuel de vieillissement de la population, l’Europe a besoin d’immigrés. Dans le passé, elle se protégeait contre l’immigration qualifiée concurrente des nationaux. Aujourd’hui c’est l’inverse: l’élite est la bienvenue et les immigrés peu qualifiés sont officiellement peu désirés, même s’ils viennent combler dans la clandestinité les pénuries structurelles de main-d’œuvre. L’efficacité d’une politique européenne d’immigration tiendra dans un équilibre à trouver entre des objectifs humanitaires, le respect des droits de l’homme et l’admission des migrants pour des raisons économiques. Les visas délivrés par chaque pays européen sont remplacés par un visa unique européen. Cette adaptation remet en cause quelques principes nationaux.
Cependant, les migrations ne se font pas uniquement du Sud vers le Nord; elles se font aussi du Sud vers le Sud.
En effet, beaucoup de pays du Tiers-monde sont d’importants pôles récepteurs. C’est le cas des pays producteurs de pétrole ou des pays asiatiques en développement. Ces migrations sont souvent des migrations de travail. Il existe d’ailleurs des bureaux de recrutement afin de contrôler et d’organiser ces migrations.
Beaucoup de pays africains sont parmi les plus pauvres du monde. Et c’est en Afrique (1milliard d’habitants environ) que la population augmente le plus vite. L’Afrique de l’Ouest et du Nord sont de régions d’où l’on émigre beaucoup. La richesse de certains pays de ce continent, comme l’Afrique du Sud ou le Botswana, attire de nombreux migrants africains. Des épidémies ou des guerres provoquent aussi des migrations à l’intérieur du continent.
Concernant l’Asie, quelques pays, comme le Japon ou Taiwan, accueillent de nombreux migrants, des Asiatiques pour la plupart. Mais l’Asie est surtout un continent d’où l’on part. Le point sur trois grands pays d’émigrations:
-La Chine: C’est le pays le plus peuplé (1,3 milliard d’habitants) et le plus important pays d’émigration du monde.Entre 30 et 50 millions de Chinois vivent hors de chez eux. Ils partent dans les régions voisines (en Asie du Sud -Est) mais aussi aux Etats-Unis, au Canada, en Europe…
-L’Inde: Avec 1 milliard d’habitants, l’Inde est également très peuplée. De nombreux Indiens émigrent. Ils sont environ 20 millions hors de leur pays, surtout en Angleterre, en Australie et aux Etats-Unis. Mais l’Inde accueille également quelques millions de réfugiés de ses pays voisins, comme le Pakistan et le Bangladesh.
-Les Philippines: Sur la centaine de millions de Philippins, 7millions sont éparpillés dans plus de 160 pays! De nombreuses femmes émigrent vers certain pays arabes (l’Arabie saoudite, le Koweït…) pour travailler durement en tant qu’employées de maison par exemple.
D’autres part, dans les Emirats arabes unis et au Qatar (Golfe Persique), presque 9 travailleurs sur 10 sont étrangers! Comme le Koweït et Oman, ces pays riches (grâce au pétrole) ne sont pas assez peuplé et ont donc besoin de main-d’œuvre. De nombreux travailleurs de l’Asie du Sud et des pays arabes voisins viennent y travailler.
Enfin, l’Australie est le plus grand pays d’Océanie (33 millions d’habitants environ). Sa population est de 20 millions d’habitants et ce pays accueille près de 6 millions d’immigrés venus surtout d’Asie, mais aussi d’Europe.
Ainsi les migrations internationales sont très diverses par leurs situations géographiques; leurs conséquences sont donc différentes selon que le pays est un pôle émetteur ou récepteur.
En effet, les migrations ont de nombreuses conséquences positives ou négatives pour tous les pays concernés par ces flux.
Pour les pôles émetteurs, les conséquences positives sont surtout d’ordre économique. En effet, le départ de nombreuses personnes permet de soulager le marché du travail; d’autre part, ceux qui sont partis envoient souvent des devises à leur famille restée dans leur pays d’origine. Cependant, ces migrations, souvent d’hommes jeunes, provoquent un vieillissement de la population; les campagnes se féminisent et manquent de bras. De plus, ce sont souvent les gens diplômés qui vont chercher du travail ailleurs. Ainsi, les conséquences sont mitigées.
D’autre part, pour les pays récepteurs, les conséquences sont là-aussi mitigées. Elles apportent d’abord des avantages : les migrants sont des consommateurs potentiels, ils fournissent de la main-d’œuvre, ils permettent un rajeunissement de la population et contribuent à l’augmentation de l’accroissement naturel du pays. Cependant, l’un des gros problèmes est celui de l’intégration. En effet, les immigrés conservent souvent leur culture d’origine, leurs coutumes, et parfois même leur langue maternelle. L’école est donc le meilleur moyen d’intégration; ainsi, les jeunes générations sont souvent tiraillées entre deux cultures, sans savoir laquelle choisir. Ainsi, cela pose de nombreux problèmes favorisant l’émergence d’une violence gratuite, d’autant plus que ces populations sont plus sévèrement touchées par la crise que les autochtones.
C) Les facteurs qui favorisent les mouvements migratoires.
Tout d’abord, il y a plusieurs facteurs qui poussent la population à aller d’un pays à un autre, plus ou moins loin de son pays d’origine.
Une de ces motivations importantes est le travail. Ce type de migration a tout d’abord été organisé, essentiellement dans les années 1960 : en effet, il y avait en Europe surtout un manque de main-d’œuvre due à la génération peu nombreuse des personnes nées pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Ainsi, les gouvernements ont fait venir des milliers de personnes de pays étrangers en tant que main-d’œuvre : la France a fait venir essentiellement des maghrébins et des portugais, alors que l’Allemagne a appelé des turcs. Cependant, ces migrations sont aujourd’hui de plus en plus spontanées, et par là même clandestines. Ces flux sont généralement dirigés des pays du Sud vers les pays du Nord qui font figure de paradis économiques. En effet, les populations du Tiers-monde sont très touchées par la crise mondiale et espèrent trouver du travail dans les pays développés : ainsi, les hispanophones d’Amérique du Sud vont aux États-Unis, les africains en Europe et les asiatiques au Japon. Cependant, ces migrations sont freinées par les contrôles douaniers.
D’autre part, les migrations de réfugiés sont elles-aussi très importantes. En effet, beaucoup de personnes fuient un régime politique marqué par la répression, d’autres sont rejetées de leur pays à cause de leurs idées différentes de celles des gouvernements. C’est le cas dans de nombreux pays à régime dictatorial d’Afrique. De plus, beaucoup de réfugiés fuient des guerres civiles, comme c’est le cas en ex-Yougoslavie, en Algérie ou au Rwanda il y a quelques années. Cependant, ces migrations s’effectuent généralement d’un pays à un pays voisin.
Enfin, une part peu importante aujourd’hui des migrations internationales se rattache au \"brain-drain\", c’est-à-dire à la migration des cerveaux. En effet, à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, de nombreux savants juifs et russes ont quitté l’Europe pour les États-Unis. Aujourd’hui encore les intellectuels du Tiers-monde viennent souvent exercer dans les pays développés.
La Deuxième Guerre Mondiale a elle-aussi engendré de nombreuses migrations avec notamment le retour au Japon de milliers de colons ou encore le retour des allemands habitant l’Europe de l’Est en Allemagne.
Partout dans le monde, des hommes, des femmes, des familles quittent leur pays pour trouver de meilleures conditions de vie. Certains d’entre eux souhaitent simplement avoir un travail plus intéressant ou mieux payé, une vie un peu plus confortable. D’autres veulent fuir la pauvreté ou la surpopulation… L’emploi est au cœur du débat sur les immigrés, qui sont employés en majorité dans le secteur tertiaire et en première ligne face au chômage. Les immigrés ont été en première ligne des mutations du marché du travail amorcées dans les années 1980. Nombre de leur emplois ont été supprimés par la robotisation et le développement d’industries de sous-traitance. Ainsi, entre 1975 et 2000, le bâtiment et l’automobile ont réduit de plus de moitié leurs effectifs étrangers, et les industries agroalimentaires ou sidérurgiques d’un quart. En fait, seules le industries du textile et de l’habillement continuent de leur offrir des débouchés ce qui n’arrête pas les immigrés. Dans ce contexte, les immigrés se sont massivement tournés vers un secteur tertiaire en croissance. Surreprésentés dans les emplois ouvriers (52 % des hommes et 23% des femmes immigrés contre 37% et 10% parmi les non-immigrés), ils occupent plus souvent des emplois non qualifiés. Plus de la moitié d’entre eux travaillent désormais dans le commerce, les activités de nettoyage, de gardiennage, et autre services aux particuliers. « Qu’est-ce donc un immigré? Un immigré, c’est essentiellement une force de travail, et une force de travail provisoire, temporaire, en transit. C’est le travail qui fait « naître » l’immigré, qui le fait être; c’est lui aussi quand il vient à cesser, qui fait « mourir » l’immigré, prononce sa négation ou le refoule dans le non-être. » Abdelmalek Sayad, L’immigration ou les paradoxes de l’altérité.
A l’époque de la « révolution industrielle », le train a été inventé et ce nouveau moyen de transport extraordinaire a permis et permet de ce déplacer plus rapidement et d’aller plus loin. Attirés par la ville et le travail qu’elle offrait, des milliers de personnes ont quitté la campagne. (exode rural). Tous ces nouveau arrivants ont dû évidemment apprendre à vivre différemment dans leur nouvelle ville. Rappel: la mondialisation a connu entre 1880 et 1914 le développement notamment de la marine à vapeur, le début de l’aviation, chemin de fer… Le développement de nouveau moyens de transport (chemin de fer et bateaux à vapeur) contribua également puissamment au rapprochement entre les diverses régions du monde, ainsi qu’au déplacement des immigrés. Parallèlement, le coût du transport, maritime et terrestre est divisé par sept pour le moins. Cela facilita le déplacement des populations européenne vers les Etats-Unis, l’Argentine, le Brésil, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud (entre 1870 et 1914, environ 50 millions d’Européens ont émigré vers ces pays ou vers diverses colonies). Ces populations conservèrent des liens privilégiés avec leur pays d’origine, et contribuèrent à exporter un mode de vie et un type de consommation « à l’Européenne ».
Les progrès dans les transports et les télécommunication ont opéré une extraordinaire contraction de l’espace et du temps. De façon imagée, on parle de « rétrécissement de la planète », de façon plus savante de « mondialisation ». Les flux de voyageurs internationaux ont eux aussi pris une dimension phénoménale. (Les plus grands aéroports voient passer par leurs terminaux plusieurs dizaines de millions de passagers par an). Mais les flux locaux ou régionaux sont plus important encore. Ainsi les gares des grandes agglomérations voient passer autant de monde chaque semaine ou chaque jour! Dans ces deux cas, on assiste à l’importance inouïe prise par les flux de toutes sortes, à l’échelle régionale ou nationale d’abord, à l’échelle internationale ou mondiale ensuite. Certains lieux apparaissent comme des points d’aboutissement d’échanges très intenses. Les grands réseaux de transports terrestres, maritimes, aériens, sans lesquels la mobilité des hommes ne pourrait atteindre les niveau actuels, sont eux aussi des « macrosystèmes » techniques indispensable à la mondialisation. Une des réorganisations concerne les hommes et leur mobilité à a surface du monde. Les ingénieurs et les cadres sont plus nombreux à circuler d’un pays à l’autre. Mais, dans le même temps, les migrations des travailleurs peu qualifiés ont décru car des législations nationales freinent la mobilité de ces travailleurs. L’époque de la mondialisation n’est donc pas celle de la liberté généralisée de circulation des hommes.
Migrations: et DEMAIN? Neuf milliard. C’est le nombre d’individus que devrait compter notre planète en 2050. Et plus d’habitants sur terre, c’est certainement des migrations de plus en plus nombreuses. Des millions de personnes pourraient quittés les régions pauvres du monde pour se rendre dans des territoires plus riches. D’autres vont quitter la campagne pour la ville, à la recherche de travail et de meilleures conditions de vie. Aujourd’hui, la moitié des terriens vivent en ville; en 2050, ça devrait être les deux tiers d’entre eux!
Mais ce n’est pas tout! Dans les prochaines années, de nombreuses personnes vont devoir migrer à cause des changements climatique et du réchauffement de la planète. Par exemple, au Bangladesh des millions d’individus sont menacés par la montée des eaux, et vont devoir se déplacer à l’intérieur du pays. En Polynésie, les habitants de Tuvalu seront forcés peut-être de quitter leurs îles à cause des eau qui les envahissent. Ils pourraient ainsi être les premiers « réfugiés climatiques » de notre planète. En Afrique, le désert gagne du terrain et d’ici une vingtaine d’année, des millions de personnes pourraient être obligées de quitter des zones devenues trop sèches du nord de ce continent.
Le monde de demain sera donc, comme celui d’aujourd’hui, un monde de migrations. Certains ont même imaginer que si notre Terre devenait trop petite pour des habitants de plus en plus nombreux, nous pourrions faire nos valises afin d’aller vivre sur une autre planète. Pour l’instant, ces migrations d’un autre genre sont impossibles, irréalisables, mais comme les pionniers du passé, on peut toujours rêver à de nouveau territoires!
B) La mobilité internationale des populations (les migrants qui se déplacent vers les pays acteurs de la mondialisation).
A) Les rapports entre les migrations et la Mondialisation.
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