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L'innovation par l'absurde

Publié le 11/01/2023

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« L'innovation par l'absurde Réflexion, interview et ouvertures Introduction : innovation, le fond et la forme Jules Renard à qui nous devons quelques belles formules notamment issues de son Journal avait cette belle phrase : "la forme, c'est le fond qui remonte à la surface", phrase éminemment riche à plus d'un titre.

Elle est d'abord intensément actuelle car l'époque, bien qu'appelant le sens dans nombre d'éditos de lettrés en mal de débat de fond, consacre la forme et la surface du monde et des choses. Importance de l'apparence, du design accompagnant les nouveaux objets de notre vie, etc.

Il y a aussi cette urgence du dire et du faire qu'il nous est permis de ranger dans le champ de la forme.

Et là-aussi, nous courrons et continuons à le faire tout en déplorant cette course effrénée et cette urgence malheureuse.

Je me permets la aussi une citation, de Régis Debré cette fois : "à force de sacrifier l'essentiel à l'urgence, on oublie l'urgence de l'essentiel".

La forme est clé.

Il est donc heureux qu'elle renferme du fond et du sens. Le design inclusif s'attache à concilier, dans la démarche d'innovation, l'attention portée au fond et la recherche de la meilleure forme des choses.

Que cette forme soit une direction artistique, concept graphique ou le design de forme, la surface des choses importe dans le processus d'innovation, notamment lorsque ce dernier est abordé de manière accélératrice, en privilégiant le prototypage et l'expérimentation rapides.

Ceci est d'autant plus lié que dans les tests, quels qu'ils soient, les testeurs jugent le fond mais aussi la forme, les fonctionnalités mais aussi l'interface, la performance technique mais aussi l'agrément d'usage. Soignons donc ce fond niché dans la forme dans nos processus d'innovation, d'autant que ce fond la est proche, visible et tellement différenciant... Innover c'est avoir envie Innovation.

Voilà le mot magique, le mantra qui nous sortira de tous nos soucis et nous portera vers une société meilleure.

L’innovation est au cœur des programmes politiques, c’est elle qu’il faut soutenir et encourager afin de rester une grande nation. L’innovation c’est aussi le Saint-Graal des start-upers, le petit plus qui permettra une levée de fonds importante.

Oui mais voilà, à force d’entendre parler d’innovation à longueur de journée et pour n’importe quoi, on finirait presque par en oublier le sens premier du mot et que toutes les innovations ne se valent peut-être pas.

C’est pour dénoncer ces dérives, et surtout pour en rire, que les designers d’interactivité Camille Azam et Bastien Kerspern organisent le 29 avril 2017 à Stereolux (Nantes) la deuxième édition du Hackacon, un Hackathon à la con.

Ces héritiers du dadaïsme entendent bien ériger l’absurde, le stupide, le décalé au rang de valeurs porteuses d’innovations. D’où est venu le concept du Hackacon ? Le Hackacon, c’est avant tout le fruit d’une vile passion qui consiste à tourner en dérision une certaine scène start-up.

Avec Camille, co-désorganisatrice du Hackacon, nous aimons lancer des idées d’applications et de services totalement inutiles, mais qui sont suffisamment crédibles pour être, un jour, prises au premier degré.

Nous nous sommes dit que d’autres personnes, quelque part, devaient avoir les mêmes déviances créatives et nous avons découvert les Stupid Things Hackathon déjà organisés aux États-Unis et au Canada.

La source d’inspiration était toute trouvée : quitte à inventer des choses stupides, autant le faire à plusieurs ! Comment l’absurdité peut-elle constituer un levier d’innovation ? Accoler « absurde » à côté du très noble terme d’« innovation », c’est avant tout se mettre en recherche de réflexivité.

Derrière ce gros mot, on retrouve le registre de la dénonciation par l’absurde, une discipline qui exige que l’on aiguise son esprit critique et qui est à la source du Hackacon.

Si l’on devait la définir, l’innovation par l’absurde serait le fait de réinterroger ce qui tient au final de simples tendances superficielles à travers une prise de recul salutaire.

Mais ce serait surtout de ralentir les processus d’innovation là où tout un culte du prototypage rapide, pour ne citer que lui, nous suggère qu’on les accélère.

L’idée est de prendre (enfin) le temps de réfléchir et faire réfléchir, pour mieux mettre en lumière les arrière-pensées inavouées et autres mythes inavouables de cette fameuse innovation. Exemples de thématiques à travailler proposées lors du premier numéro du Hackacon (c) Bastien Kerspern Que retenez-vous de la première édition du Hackacon ? Quels exemples de projets ont pu y être développés ? Le tout premier Hackacon a été un bon cru, avec des idées qui ont dépassé le simple gadget technologique inutile pour aller jusqu’à des accessoires de mode.

Nous avions enrichi les Stupid Things Hackathon originaux avec d’autres formats absurdes inspirés des canons de la culture de la Silicon Valley.

Il y avait au programme le Business Mortel Canvas, qui propose d’imaginer les modèles économiques les plus immoraux qui soient, ainsi que le Pitch Exquis, une présentation improvisée d’une fausse startup à partir d’un diaporama (slides) lui aussi totalement absurde. Hotspot, une application qui rend ludique le harcèlement de rue développée lors du premier hackacon Si je devais retenir un projet emblématique de l’esprit de cette idée d’innovation par l’absurde, je citerais Hotspot.

La promesse de ce service est ridiculement simple : rendre ludique le harcèlement de rue et faciliter la mauvaise rencontre.

Concrètement, c’est une application qui met en relation harceleurs et harcelés et qui se joue de tous les codes des réseaux sociaux : notation de son harceleur, recommandations personnalisées de lieux de traque, etc.

À ce titre, Hotspot tutoie le design fiction.

Ce projet est, à mon sens, une relecture critique des rapports de force déséquilibrés entre les différents usagers de la ville, mettant en exergue la manière dont l’infrastructure urbaine vient conditionner, voire favoriser, ces formes de prédation. L'innovation, le secteur public en question La volonté de réformer l’administration publique est largement partagée en Europe. Tout le monde parle d’open innovation, et un certain nombre d’initiatives sérieuses et matures sont mises en œuvre sur le continent.

Divers exemples montrent que des organisations prennent des mesures tenant compte du fait qu’il n’est plus possible de travailler en vase clos : • L’Ecole nationale d’administration (ENA) a élaboré un programme pour enseigner l’open innovation aux futurs dirigeants. • La Royal Navy a mis en œuvre un nouveau dispositif pour stimuler l’open innovation dans des domaines traditionnellement soumis au secret tels que les sous-marins. • La Commission européenne promeut des groupes de recherche et de travail sur l’open innovation, et porte des initiatives appliquées à ses propres projets et aux processus internes de ses directions générales. Cependant, malgré la bonne volonté et une dynamique évidente, l’open innovation ne rencontre pas le même succès dans le secteur public que dans le secteur privé.

Le principal obstacle est le suivant : comment s’assurer de la valeur qu’apporte l’open innovation ? Cet article aborde cette question de front.

Nous examinons les obstacles rencontrés et les leviers qui permettent de tirer parti de l’open innovation dans le.... »

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