L'incipit dans Germinal (Zola)
Publié le 23/09/2012
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Émile Zola (1840-1902-Paris) est un écrivain du XIXe siècle qui fait partie de l'école naturaliste. Il soutient la thèse selon laquelle les comportements humains dépendent de l'hérédité et de l'influence du milieu et il veut décrire la société de l'époque. Il décide de prouver cette hypothèse en écrivant des romans naturalistes. Les plus importants sont ceux que contient le cycle des Rougon Macquart. L'histoire d'une famille qui est poursuivie de tares telles que l'alcoolisme ou l'adultère. Germinal raconte les périples d'un des derniers enfants de cette famille, Etienne Lantier, grâce à qui on découvre l'univers cruel des mineurs. Dans cet extrait, il s'agit de l'incipit (début du roman) qui informe le lecteur du début de l'action, des circonstances ainsi que des personnages qui se trouvent dans le récit. Les deux axes sont le décor et le personnage et un réalisme visionnaire. Deux axes : -Le décor et le personnage : Le texte s'ouvre sur la marche d'un homme perdu au milieu des ténèbres. Le récit est mené à la 3e personne par un narrateur apparemment omniscient et extérieur à l'action. Il fournit diverses infos sur le lieu et le tps de l'action, il connait les pensées des personnages (« une seule idée occupait sa tête d'ouvrier sans travail et sans gîte «). Toutefois, des variations de pt de vue structurent le passage : à la fin du 2e, le verbe de perception « apercevoir « (« il aperçut des feux rouges «) marque le passage de la narration omnisciente à la focalisation interne : c'est à travers le regard du personnage qu'est perçu le paysage environnant.?La scène se déroule à la fin de l'hiver au mois de mars (« le souffle du vent de mars «) en pleine nuit (« sous la nuit sans étoiles «). Le narrateur communique des indications temporelles vagues, sans préciser de date : on peut néanmoins déduire qu'il est 3h du matin environ puisque « l'homme était parti de Marchiennes vers 2h. Depuis 1 h, il avançait ainsi. « Les indications de lieux sont plus complètes : le narrateur évoque Marchiennes petite ville du N de FR proche de Lille. Le paysage est caractéristique de cette région : « une plaine rase «, des « champs de betteraves «, « une route pavée rectiligne «, une « voie ferrée «, des « toitures basses et uniformes «, « la silhouette d'une cheminée d'usine «, des « tréteaux gigantesques «. LE narrateur ancre d'emblée le récit ds la réalité de ce paysage industriel. ?Pourtant, dans le 3e para. La description est imprécise. Elle est le fait du personnage, qui perçoit ce qui l'entoure de façon brouillée et confuse. Il est sans doute en contrebas : une partie du paysage disparaît à ses yeux. Cette confusion crée un effet d'attente et de chute, car l'homme n'identifie les lieux que tardivement : « Alors, l'homme reconnut une fosse «.?L'unique personnage de cet incipit, Étienne Lantier comme on le saura + tard, fait une entrée discrète et énigmatique. Il est désigne par l'expression « un homme «. Il n'a pas de nom pas d'identité : il est anonyme. Symboliquement, le paragraphe lui est consacré (l.12-26) est pris en tenailles entre les passages concsacrés au paysage. Petit et vulnérable, il est comme écrasé par l'environnement. L'évoaction de sa personnalité semble sacrifiée à celle du décor, et le narrateur ne donne aucune description phyisque ni morale de son perso. Seuls les vêtements sont évoqués : ils constituent un faible rempart contre le froid glacial de l'hiver et révèlent sa pauvreté. Les verbes « grelotter « et « gêner « ou encore « saigner « montrent qu'il est en proie aux rigueurs de la campagne hostile. Et quelques informations que le narrateur fournit (« un ouvrier sans travail et sans gîte «) mettant en évidence sa détresse. -Un réalisme visionnaire : Le paysage est décrit essentiellement dans le 3e paragraphe. Il s'agit d'un paysage industriel ( « cheminée d'usine «) qui se transforme en une vision fantasmagorique : au sein des ténèbres « d'une épaisseur d'encre « de mystérieuses taches rouges apparaissent (l.23) puis disparaissent (l.27) pour réapparaître enfin (l.33). L'homme ne parvient pas à identifier correctement ce qui l'entoure. Nbre d'expression mettent en valeur le caractère indistinct et imprécis des objets : « pignons confus «, « une masse lourde «, vaguement. Le personnage apparaît en proie à une hallucination : la campagne devient un paysage de cauchemar et la dérivation sur la terme fumée utilisé plusieurs fois et qui renforce la dimensions d'hallucination du passage. Au fond de cet espace hostile et mystérieux semple tapie une présence monstrueuse celle dune machine déjà personnifiée par les noms « voix « et « respiration «.?LA mort est présente partout dans ce paysage noyé de ténèbres (« sous la nuit sans étoile, d'une obscurité et d'une épaisseur d'encre «). Les expression « la plaine rase « « l'immense horizon plat « « marais et terres nues « « aucune ombre d'arbre « soulignent l'immensité de ces mêmes lieux. La campagne est plus précisément comparée à une immensité maritime comme en témoignent les champs lexicaux « mer «, « jetée «. Ce paysage s'oppose violemment à la petitesse de l'homme recroquevillé sur lui-même, gêné par son paquet et qui se déplace au sein d'une nature hostile monstrueuse et inhumaine. Des symboles de mort ponctuent la description du paysage « le ciel mort « « lunes fumeuses « « 5ou6 lanternes tristes « « les bois noircis «. L'omniprésence de la mort invite le lecteur à formuler des hypothèses pessimistes quant à la suite de l'histoire. Conclusion : Dès les premières lignes du roman, l'homme pauvre et égaré s'oppose à la force démesurée d'un paysage inhumain et effrayant ou une nature hostile flagelle l'homme jusqu'au sang. « L'homme « reste anonyme et les circonstances de l'histoire sont encore imprécises. Mais le dépassement du simple réalisme par la fantasmagorie et le symbolisme, caractéristiques du naturalisme zolien, captive l'attention du lecteur en lui faisant pressentir les luttes à venir.
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