L'image de la violence chez les adolescents représentée dans notre société par les différents types de médias.
Publié le 04/03/2011
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La violence chez les adolescents. Durant les dernières années une hausse de violence a été constatée concernant la jeunesse. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé on estime qu’en 2000, 199 000 jeunes ont été tués dans le monde, ce qui équivaut à la mort de 565 jeunes de 10 à 29 ans par jour pour cause de violence interpersonnelle . Une autre étude des assurances accidents montre que les cas de violence ont doublé en général depuis les années 1990 . En chiffres absolus on serait passé de 5000 cas en 1991 à 9300 en 2006. Les jeunes hommes entre 15 et 24 ans, étant la classe la plus touchée, auraient carrément triplé leurs nombres de victimes de bagarre. Connaissant les faits et les statistiques, je me suis donc interrogée de comment cette hausse de violence chez les jeunes adultes est représentée au quotidien dans notre société. Commençons par éclaircir un peu plus le thème de média et leurs fonctions. Les médias sont un moyen de diffusion collectif, permettant de rapidement communiquer à un public vaste et hétérogène. Leur but est d’informer la société de ce qui se passe dans le pays et dans le monde entier. Vu les statistiques, il semble logique d’entendre parler plus régulièrement des actes de violence commis par les jeunes. Or, depuis quelques années, les sujets tels que le racket, le racisme ou encore la violence sexuelle sont plus largement abordées à l’école qu’avant. Il y a plus de prévention, les établissements scolaires se sont associés aux forces de l’ordre ainsi les interventions dans les collèges et les lycées se multiplient. Les victimes de racket, violence sexuelle ou autre ont moins peur de parler donc les coupables sont plus facilement repérés. Il y a donc plus de cas enregistrés par la justice mais pas forcément plus de criminels. Ayant consacrée une grande importance aux médias ces derniers temps, notamment radio, télévision, magazines, journaux ou internet, je me suis vite rendue compte que les médias ne mettent pas en avant uniquement la violence, mais insistent beaucoup sur l’image négative de la jeunesse d’aujourd’hui. Que ce soit la violence, la consommation de drogue ou alcool, les rapports sexuels, le niveau scolaire qui est en baisse, l’obésité, etc… Il est très rare d’allumer la télévision aujourd’hui et de voir des informations positives sur les adolescents. Dans les émissions et dans les interviews ne sont souvent montrés à l’écran que les jeunes les plus complexés et les plus atypiques s’exprimant sur des sujets tel que le sexe, l’homosexualité, le sida, la drogue, l’alcool, les fêtes, … On pourrait presque croire que la violence est associée de nos jours aux jeunes. En tapant « violence » sur Google Images, les premières images que l’on peut voir sont des bagarres entre adolescents, des jeunes filles ayant été battues ou encore des bandes dessinées de jeunes qui se font agresser. Que ce soit à la télévision, à la radio ou dans les journaux ils montrent souvent uniquement les actions agressives telles que gangs de jeunes, meurtres, batailles au couteau ou au revolver, prise de drogues,… Il est rare qu’ils montrent les causes de cette agressivité. En publiant des images ainsi, ils effraient la société, le public. Ils donnent aux jeunes d’aujourd’hui une image de criminels, de délinquants, de dangereux. Le 10 janvier 2011, il y avait une émission à la télévision (émission du 28 mars 2010), Enquête Exclusive sur « Les nouveaux rois du neuf trois ». Dans l’émission nous avons pu voir beaucoup de jeunes agressifs, qui ne voulaient pas être filmés et qui s’en prenaient aux caméras-mans, d’autres qui consommaient de la drogue devant les caméras, ou encore une femme qui disait qu’il ne fallait pas se montrer dans la rue avec un téléphone portable à la main par risque de se le faire voler. Ceci n’est qu’un exemple d’émission, malheureusement il y en a beaucoup dans ce style. Les émissions télévisées font souvent leurs enquêtes sur ce genre de thème, ce qu’il faut évidemment pour mettre les gens en gardes mais on voit beaucoup moins d’émissions qui montrent les jeunes sous un angle moins dangereux ou agressifs, sur des thèmes moins violents. Concernant la radio, on entend encore moins de bonnes actions entreprises par des adolescents qu’on en voit à la télévision. Il suffit de l’allumer pour entendre qu’un adolescent a cambriolé un magasin, a tué un homme au coups de couteau, a violé une femme dans un parc, a vendu de la drogue,… En montrant régulièrement ces aspects là chez les adolescents il n’est pas étonnant que ceux-ci sont considérés comme étant violents et délinquants. Les médias font en sorte que le reste de la société se sente menacé par eux. En diffusant ce genre d’informations à longueur de journée, ils créent une mauvaise image des adolescents de notre société. On a l’impression qu’il y a plus de délinquants que de jeunes qui respectent les lois, vu la quantité d’informations diffusées sur chacun des deux derniers. Ils donnent l’impression que les adolescents de nos jours ont une mauvaise influence sur les enfants, alors que c’est les médias qui ont une mauvaise influence sur les adolescents et le reste de la société. Pendant que les médias font passer les adolescents comme étant délinquants et de jeunes criminels, menaçant le reste de la société, les psychologues préfèrent les traiter comme étant des jeunes troublés, désorientés, déstabilisés, et étant en quelques sortes victimes du système. Si de plus en plus d’adolescents sont violents et délinquants de nos jours il y a bien des raisons derrière leurs comportements comme nous explique Joëlle Bourdet, psychosociologue : « Aujourd’hui, les jeunes aux prises avec l’exclusion sociale et la marginalisation sont souvent désignés comme délinquants, réels ou potentiels, par les médias, mais aussi parfois par les élus et les responsables locaux. Eux-mêmes, pour certains, s’identifient de plus en plus fortement à une condition de vie spécifique en rupture avec la société ; de nouvelles identifications héroïques se développent et certains vivent sans perspective de sortie de la cité. » Les professionnels tels que les psychologues savent que l’adolescence est une phase de transition importante et en prenne compte. Leur violence est souvent en réalité due à un mal-être profond et ils ont besoin de communication. L’adolescence étant une période de dépréciation de soi, le jeune peut être amené à prouver son existence par la violence. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé les principaux facteurs de risques de violence chez les jeunes sont, en partie : - les facteurs individuels comme l’hyperactivité, l’impulsivité, un faible niveau d’éducation, une maîtrise insuffisante de soi ou encore des problèmes d’attention, - l’influence de la famille et des camarades tel que des conflits entre les parents pendant la petite enfance, un attachement insuffisant entre les parents et les enfants, un niveau socio-économique faible, - les facteurs sociaux, politiques et culturels comme l’inégalité des revenus, l’évolution rapide de la démographie dans les populations jeunes et l’urbanisation ou encore la faiblesse des liens sociaux dans la communauté . Précédemment, nous avons vus que les psychologues voient les adolescents comme des victimes du système en quelque sorte. Victimes du système car la situation économique actuelle peut induire un état intermédiaire d’inactivité, source de mal-être et donc de déviance. Rappelons également que le but des médias est de diffuser leurs informations à un maximum de personnes. En diffusant des informations choquantes ils auront plus de possibilités à atteindre un large public. Pour atteindre ce but, il arrive que les médias déforment la réalité. En voici 2 exemples : Le premier exemple, concernant le 29 décembre 2009, lorsque France2, pendant les journaux télévisés du 13 heures et du 20 heures, et le journal français « Le Parisien » ont diffusés une image qui devait représenter la situation en Iran lors de la crise iranienne entre les autorités et des centaines d'opposants. Le site d’informations et de débat « Rue 89 » l’a également publiée avec le commentaire suivant : « L'image est prise à Téhéran aujourd'hui, les forces de répression sont encerclées par la foule de manifestants. Cette image représente si bien la situation du pouvoir aujourd'hui face à une population qui souhaite s'en débarrasser et acquérir sa liberté. ». Mais en réalité la photo a été prise le 29 juin 2009 au Honduras, comme l’a révélé « Arrêt sur images ». Puis, un deuxième exemple, concernant l’image que les médias donnent aux jeunes aujourd’hui. Une émission a été tournée concernant les « Skins Party ». Les « Skins Party » sont des soirées organisées pour les jeunes, leurs permettant de se déguiser et de, je cite, « oublier leurs problèmes et la routine, passer une soirée dans la bonne humeur sans se soucier des conséquences, où tout le monde peut être qui il veut l’espace d’une soirée ». Les organisateurs, que je connais personnellement très bien, ont acceptés le tournage dont le but était de se faire de la publicité, un tournage qui était censé devenir un reportage sur l’organisation de soirées. Les caméras ont suivis mes connaissances de 10 :00 heure du matin jusqu’à 6 :00 heure du lendemain. Lorsqu’ils ont vu l’émission passer à la télévision ils sont tombés des nues. Il s’avère que le reportage ne fut pas un reportage sur l’organisation de soirées mais uniquement sur la « soirée de débauche » comme on peut le lire dans un article du résumé de l’émission d’« Envoyé spéciale » . Les journalistes avaient 20h de matériel de film et seuls les scènes les plus choquantes et violentes de la soirée ont été diffusées et toute l’émission a été tournée de manière à ce que le public se fasse une mauvaise image de ces « Skins Party » là. D’autres « Skins Party » sont organisés dans toute la France et dans les autres pays, des soirées étant inspirées d’une série télévisée anglaise intitulée « Skins », qui ont pour but de choquer et de provoquer, mais loin de là le but des organisateurs qui ont acceptés ce tournage. Toutes ces « Skins Party » ayant le même principe ou pas, les médias n’ont pas hésités de se servir de mensonges, dans ce cas la production d’une émission sur l’organisation de soirées, et de déformer la réalité en montrant en 45 minutes les quelques scènes choquantes et violentes qu’ils ont pu filmer au lieu de diffuser le reste du matériel de film montrant l’ensemble de la soirée qui c’est déroulé correctement ou de diffuser des scènes concernant toute la préparation et l’organisation. Il ne faut pas se sentir menacé par les adolescents d’aujourd’hui. Certes, il y en a qui sont violents, mais la violence est partout, que ce soit chez les jeunes ou chez les adultes. Au lieu de diffuser autant de nouvelles dans les médias concernant la délinquance il faudrait diffuser des émissions qui expliquent le comportement des jeunes, les causes et les raisons. Laisser les professionnels plus s’expliquer sur certains sujets et surtout commencer par équilibrer la quantité d’informations partagées entre les mauvaises actions entreprises par les jeunes avec les bonnes actions entreprises par ceux-ci. Il faudrait améliorer l’image générale des adolescents au sein de la population, car c’est à travers le regard de l’autre que l’on se construit. Il est dur de devenir un adolescent prodige si l’image que le reste de la population a, est négative et ternie. Ce n’est pas en montrant des images pareils que l’on supporte et encourage les jeunes à devenir un adolescent prodige. Beaucoup d’entre eux ne connaissent que la violence et l’agressivité du foyer, alors de diffuser des images ainsi à la télévision, de publier des articles sur ces sujets ou encore de toujours en parler à la radio, n’arrange en rien leur comportement. Cependant, même si l’adolescence est une période difficile, voir très difficile pour certains, cela n’excuse en rien un comportement violent.
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