L'Illusion Comique - Acte V - Corneille
Publié le 29/07/2010
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L'acte cinq de ‘’L’illusion comique’’ apporte un effet de rupture avec le comique des actes un, deux et trois. En effet, durant les deux derniers actes, le registre tragique est dominant et le spectateur et Pridamant sont trompés par l'illusion. Comment Alcandre parvient-il à dissiper les réticences de Pridamant quant à la réussite professionnelle de Clindor ? Tout d'abord Alcandre tient un discours élogieux du théâtre, ensuite ce discours a une véritable visée argumentative et didactique.
I – Éloge du théâtre
1 - Honneur et grandeur du théâtre Lexique appréciatif Allusion à des personnages antiques 2 - Divertissement universel Champ lexical du divertissement Parallélisme (vers 1787) 3 - Métier respectable comparatif de supériorité le théâtre est regardé par des grands hommes Transition : Pendant l'éloge du théâtre, Alcandre ne perd pas de vue son objectif : convaincre Pridamant et de la réussite liée au théâtre.
II – Dénouement à visée didactique
1 - Volonté de convaincre Pridamant Impératif Accumulation 2 - Évolution de la vision du théâtre passé/ présent déictique temporel renseignent Pridamant sur une évolution du théâtre, qui est à présent un véritable art reconnu partout. 3 - Changement d'avis de Pridamant adverbe d'intensité déictique futurs = réconciliation entre Pridamant et Cindor Conclusion : Le but d'Alcandre est finalement atteint. Pridamant a pu, grâce à l'éloge d'Alcandre du théâtre mené en réalité dans toute l'œuvre, reconnaître le métier d'acteur de son fils. Une réconciliation entre eux est possible. Le théâtre œuvre ainsi pour la paix des générations.
III - Situation de la scène dans l'action
Les dernières scènes présentent les trois protagonistes et la mort de Clindor. Pridamant croit son fils mort mais il est vite soulagé par la vision des acteurs partageant la recette. Corneille, par la voix d'Alcandre, se livre à un éloge du théâtre par ailleurs assez méprisé au XVIIème siècle. Il y a plusieurs destinataires à travers le discours d'Alcandre qui justifie et met en avant les qualités du théâtre. Le mage s'adresse à Pridamant, son interlocuteur direct qui se plaint du destin de son fils. Alcandre emploie des impératifs et des présents à valeur jussive. Pridamant représente l'autorité bourgeoise et morale qui juge le théâtre mais aussi l'autorité paternelle inquiète pour son fils. Alcandre met en évidence le décalage de génération entre la vision du père (« votre temps «) et celle du fils (« aujourd'hui «). Le théatre est idolâtré non seulement par Paris mais aussi par les provinces. Il touche « nos princes, les grands et le peuple «. Puis le ton change et il s'adresse peu à peu aux protecteurs du théâtre (Richelieu au vers 1789, Louis XIII au vers 1793). Il se dessine un Corneille politique que l'on retrouvera dans le Cid et Cinna. Le théâtre prend une autre fonction que le divertissement. Le dramaturge se doit de célébrer la monarchie de droit divin qui le protège. Ainsi, le vers 1793 a une fonction de louange destinée au roi. Le champ lexical des héros qui s'est vidé d'ironie et de comique a pris une valeur d'éloge courtisane, il flatte le roi.
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