l'hybris
Publié le 21/06/2013
Extrait du document
«
Lois, Théophraste dit qu'il y a à Athènes deux sortes d'autels de justice : autels de la Vengeance et autels de
l'Injure, en fait des pierres sans taille faisant office de tribunes devant l'Aréopage.
L'autel du poursuivant
s'appelait la pierre de l'anésie (ἀναιδεία), c'est-à-dire celle de
la vengeance inflexible, qui refuse de recevoir le prix du sang
(αἰδεῖσθαι).
Celle de l'accusé s'appelait la pierre de
l'hybris, c'est-à-dire de l'orgueil qui pousse au crime8.
Littérature et morale[modifier]
La mythologie regorge de récits mettant en scène un personnage puni pour son hybris envers les
dieux : Tantale, Minos, Atrée, etc., sont tous maudits pour cette raison.
Dans laThéogonie d'Hésiode, les
différentes races d'hommes (de bronze, de fer, etc.) qui se succèdent sont de même condamnées pour
leur hybris.
D'une certaine manière, la faute d'Agamemnon dans le premier livre de L'Iliade relève de l'hybris en
tant qu'il dépossède Achille de la part de butin qui devrait justement lui revenir.
Dans cet extrait d'Aristote9, où hybris est traduit par « outrage » :
« V.
Celui qui outrage méprise.
En effet, l'outrage c'est le fait de maltraiter et d'affliger à propos de
circonstances qui causent de la honte à celui qui en est l'objet, et cela dans le but non pas de se procurer autre
chose que ce résultat, mais d'y trouver une jouissance.
Ceux qui usent de représailles ne font pas acte
d'outrage, mais acte de vengeance.
VI.
La cause du plaisir qu'éprouvent ceux qui outragent, c'est qu'ils croient se donner un avantage de plus sur
ceux auxquels ils font du tort.
Voilà pour quoi les jeunes gens et les gens riches sont portés à l'insolence.
Ils
pensent que leurs insultes leur procurent une supériorité.
À l'outrage se rattache le fait de déshonorer, car celui
qui déshonore méprise, et ce qui est sans aucune valeur ne se prête d'aucune estimation, ni bonne, ni
mauvaise.
De là cette parole d'Achille en courroux : Il m'a déshonoré, car, pour l'avoir prise (Briséis), il a
l'honneur qu'il m'a ravi ; et cette autre : Comme un vil proscrit... Ces expressions excitent sa colère. »
L'hybris est souvent considérée comme l'hamartia (« erreur » : la folie) des personnages des tragédies.
»
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