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L'homme et son image Jean de la Fontaine

Publié le 26/06/2015

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Symétrie dans le titre avec les 2 groupes nominaux « L'homme » et « Son image » reliés par la conjonction de coordination « et » met encore l'accent sur le miroir L'Homme et son image Jean de La Fontaine, Fables (Livre I, Fable 11) 1668 . Pour M.L.D.D.L.R Personnification du « Sort » Qui devient personnage Allitération en « Qu » appuyant le fait le l'Hommene veuille pas quitter le canal > vivacité au texte Périphrase « Les conseillers muets » pour désigner de nouveau le « Miroir » Anaphore > Répétition du mot miroir Donne du rythme au récit Un homme qui s'aimait sans avoir de rivauxPassait dans son esprit pour le plus beau du monde.Il accusait toujours les miroirs d'être faux,Vivant plus que content dans son erreur profonde.Afin de le guérir, le Sort officieux (1)Présentait partout à ses yeuxLes Conseillers muets dont se servent nos Dames :Miroirs dans les logis, miroirs chez les Marchands,Miroirs aux poches des Galands, (2)Miroirs aux ceintures des femmes.Que fait notre Narcisse ? Il va se confinerAux lieux les plus cachés qu'il peut s'imaginerN'osant plus des miroirs éprouver l'aventure.Mais un canal, formé par une source pure,Se trouve en ces lieux écartés ;Il s'y voit ; il se fâche ; et ses yeux irritésPensent apercevoir une chimère vaine.Il fait tout ce qu'il peut pour éviter cette eau ;Mais quoi, le canal est si beauQu'il ne le quitte qu'avec peine.On voit bien où je veux venir.Je parle à tous ; et cette erreur extrêmeEst un mal que chacun se plaît d'entretenir.Notre âme, c'est cet Homme amoureux de lui-même ;Tant de Miroirs, ce sont les sottises d'autrui,Miroirs, de nos défauts les Peintres légitimes ;Et quant au Canal, c'est celuiQue chacun sait, le Livre des Maximes. (**) M. Le duc de la RocheFroucauld (Les maximes viennent de paraître) (1)Obligeant, qui rend volontiers un bon office (Richelet) Prononciation : -> Règle du « e » muet ->Faire certaines diérèses (dédoubler certaines syllabes) ->Faire certaines synérèses (syllabes non dédoublées) (2)Au XVIIème siècle Amorce :  L'Homme et son Image issue du Livre I, fable 11 de Jean de la Fontaine et publié en 1668 est un apologue classique dans lequel La Fontaine retranscrit les préceptes du classicisme. En effet cette fable, petit récit à visée didactique, constitue une imitation de l'Antiquité, avec ici, une adaptation du mythe de Narcisse relatant en parallèle le precepte d'Horace « Placere et Docere » (plaire et instruire). En effet, en cette fin du XVIIème siècle la littérature s'écrit à la cour mais aussi dans les salons parmis les Précieuses et les Galants. Il est donc important d'instruire le lecteur en gardant un part de divertissement. La fable conte ainsi le premier récit de La Fontaine mettant en scène un personnage humain. Rendant hommage à au Duc de La Rochefoucault cet apologue raconte l'histoire d'un homme laid qui se persuade d'être d'une beauté sans égal et fuit donc les miroirs et ainsi la réalité. Alors qu'il cherche à éviter son reflet, il se cache en forêt mais finit par voir son visage dans l'eau d'un canal et tombe amoureux du canal. Nous étudierons ainsi dans une première partie [...]* et dans une seconde partie [...]* *Les parties seront définies selon le sujet Notions à retenir : PLAIRE Le gout de la Reconnaissance -> Rapport à l'Antiquité avec l'inspiration mythologique : Adaptation du mythe de Narcisse d'Ovide Mythe de Narcisse Narcisse, fils de Céphyse (le dieu du fleuve) et de la nymphe bleue Lyriopé était doué d'une grande beauté. A sa naissance, sa mère apprit qu'il vivrait très longtemps à condition qu'il ne voie jamais son propre visage. Quelques années plus tard, Narcisse était devenu un beau jeune homme aimé par de nombreuses nymphes  dont Echo mais qu'il repoussait brutalement. Echo était tellement triste qu'elle se changea en pierre. Son orgueil lui attira donc la colère des Dieux. C'est alors qu'un jour poussé par la soif, il aperçut son image dans de l'eau de source et tomba amoureux de lui-même. Son reflet ne pouvant l'aimer, il mourut de désespoir. L'oracle du devin se confirma. La fleur sur le lieu de sa mort porta alors son nom. >Transformation du mythe à l'époque classique Avec l'homme qui ne supporte pas son image donc qui tombe amoureux du canal plutôt que son reflet ->Le gout du récit Développement d'un récit à défaut d'un discours Schéma basique : Situation initiale : v.1 à 4 un homme qui refuse la contemplation du miroir Elément perturbateur : v.5 arrivée du « Sort » Péripéties : v.6 à 10 rencontres avec les nombreux miroirs Elément de résolution v.13 découverte du canal Situation finale : v.19 : L'homme ne veut plus quitter le canal ->Diversité dans la forme Eviter la monotonie - Mètre varié (Alexandrins/ Octosyllabes + 2décasyllabes v.22 et 28) -Même variété dans les rimes (Alternances entre rimes croisées/ suivies/ embrassées sans ordre prédéfini) - Changement dans l'énonciation v.21 Apparition de la 1ère personne > La Fontaine donne sa propre interprétation du texte. INSTRUIRE Décryptage du texte- tout ce qui valorise la forme littéraire comme vecteur d'un enseignement -> Références aux Maximes de La Rochefoucauld > D'abord sous forme d'initiales puis le dernier vers explicit « Que chacun sait, le livre des Maximes. » Texte complémentaire : Les Maximes de La Rochefoucauld 1664 - «Reflexions ou sentences et maximes morales » livre moraliste épinglant les vies de ses contemporains dans de belles formules -> Majuscules aux noms communs > Chercher à nous embrouiller - Sens allégorique : nous invite à interpréter les évènements abstraits en un sens plus concret ->Mettre en évidence la vanité de l'Homme > d'où l'éloge des Maximes de LRF. ->Allusions aux précieuses et aux Galands ->Mythes des Miroirs - La Fontaine parle de lui-même et allusions à ses fables Texte complémentaire : Le Pouvoir des fables La Fontaine 1679, livre VIII, fable 4 Figures de style : ->Symétrie dans le titre : Les deux groupes nominaux « L'homme » et « son image » se font faces comme devant un miroir -> Personnification : Le mot « Sort » devient personnage concret v.5 ->Périphrase : « Les conseillers muets » illustre une fois encore le miroir mais permet d'éviter les répétitions v.7 -> Anaphore : Répétitions du mot « Miroirs » en début de vers aux v.8, 9 et 10 >appuyer l'élément central du texte qui est le miroir et donner du rythme au récit. ->Allitération en « Qu » : appuyant l'incapacité de l'homme à quitter le canal Lexique : -> « Un homme qui s'aimait sans avoir de rivaux » : Voir Horace « Quin sine rivali teque et tua solus amares » -> « Officieux » : qui rend des services, de bons offices -> « Les conseillers muets » : Les miroirs. Métaphore empruntées aux Précieuses -> « Aux ceintures » : effet de mode chez les femmes >Corneille en atteste également dans « la Place Royale » acte II, scène 11 -> « Eprouver l'aventure » : N'osait plus prendre le risque (l'aventure) de se regarder dans les miroirs. -> « Vaine » : création imaginaire La chimère représentait à l'origine un monstre mythologique vaincu par Ballérophon Conclusion/ Ouverture : L'Homme et son Image vise donc à instruire tout en amusant son lecteur et en luttant contre l'ennui Le jeu réside ainsi essentiellement dans l'interprétation, le décryptage. > Miroir élément central de la fable Ouvertures : >Le texte représente -til la vanité de l'homme ou fait-il un éloge de lui-même ? >Références aux querelles entre Anciens et Modernes, La Fontaine faisant parti des anciens.

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