L'expansion coloniale sous la Troisième République.

Après la défaite de 1870-1871, la France est longtemps préoccupée exclusivement des questions intérieures et du problème allemand. C'est avec Jules Ferry qu'apparaissent les ambitions coloniales, encouragées d'ailleurs par Bismarck, qui veut, par là, détourner la France de l'idée de revanche. L'opposition est nombreuse : la droite voudrait utiliser toutes les forces françaises à la surveillance de l'Allemagne (surveillance exclusive de la « ligne bleue des Vosges «) ; la gauche voit, dans l'expansion coloniale, une manifestation de capitalisme, de militarisme et de cléricalisme. Pourtant les avantages acquis encouragent la poursuite de l'effort, et un vaste empire est constitué en trente ans environ, sans aucun esprit de système, mais avec souplesse et opportunisme. Ce caractère apparaît dans l'organisation administrative : selon le cas, la France a créé des protectorats (Maroc, Tunisie), ou des colonies (en Afrique noire) groupées parfois en fédérations (A.-O. F., A.-É. F.). D'abord autoritaire, et cherchant à assimiler les indigènes, la tutelle française s'est assouplie au point d'en venir à l'idée de libre association des peuples coloniaux, dont on respecte les civilisations.