L'Etude « Le Roman » de Maupassant (Préface de Pierre et Jean)
Publié le 16/03/2011
Extrait du document
1880-90 période d’intense discussion théorique
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1880 Les soirées de Médan
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le groupe de Médan = des jeunes auteurs qui venaient chaque dimanche dans la villa de Zola à Médan (Zola, Maupassant, Huysmans, Alexis, Céard, Hennique)
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le groupe de Médan publie un recueil collectif d’histoires militaires, Les Soirées de Médan (Boule de Suif et autres)
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le recueil est précédé d’une préface agressive = premier manifeste collectif du mouvement naturaliste
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1880 Zola : Le roman expérimental
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revendique un roman scientifique
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1881 Zola: „Les Romanciers naturalistes“ = principes du naturalisme
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Zola : le romancier doit disparaître complètement derrière l’action qu’il raconte
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comme Flaubert (impersonnalité)
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M. souligne la même chose dans son manifeste
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Zola veut la reproduction exacte de la vie
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M. contredit : la vérité n’existe pas
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un roman doit être vraisemblable plutôt que vrai (à Boileau, Art poétique; symbole du classicisme, siècle de Louis XIV); qf le vrai peut être invraisemblable
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contre la « photographie banale » de la vie
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il n’existe pas de vérité romanesque en dehors de la « vision personnelle » du romancier
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le romancier aliène la réalité en choisissant
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faire vrai = « donner illusion du vrai »
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à « les réalistes de talent » (les vrais naturalistes) « devraient s'appeler des illusionnistes
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Zola : la suppression du héros
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M. est de son avis
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1887 „manifeste des Cinq“ contre Zola (réaction à « La Terre » de Zola)
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5 auteurs se désolidarisent avec leur maître Zola
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ils lui reprochent sa méthode, trop orientée vers les explications physiologiques
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le manifeste marque le déclin du naturalisme
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M. ne signe pas le manifeste, mais :
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1887 étude/manifeste « Le Roman » de Maupassant
Etude/Manifeste „Le Roman“ de Maupassant
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réflexions sur un genre qui à cette époque connaissait une profonde remise en cause (Infragestellung)
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base : le naturalisme de Zola, le réalisme de Flaubert ; mais il développe ses propres idées
dans le contexte de l’histoire littéraire :
M. se distancie de quelques buts des réalistes/naturalistes (pour M. « réalisme/naturalisme » sont des synonymes):
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contre Zola (v. supra)
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contre les Goncourt: il critique le style artiste avec le vocabulaire compliqué
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contre Céard („Une belle journée): il souligne l’impossibilité de tout raconter
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même contre Flaubert:
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pour Flaubert: „d’abord le style, et ensuite le vrai“
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pour M.: langue = moyen pour exprimer ses idées
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mais: il souligne l’influence de Flaubert, son maître :
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il s’appuie sur l’autorité de Flaubert: il prône l’observation et la simplicité du style
préface ? manifeste ?:
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le texte n'a pas pour but de présenter le roman qui suit
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Maupassant souligne lui-même que le roman et l’étude sont contradictoires : critique du genre d’étude psychologique qu’il a entrepris dans Pierre et Jean
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la prudence de Maupassant frappe
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Maupassant souligne que toutes les manières d’écrire un roman se valent
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M. condamne aucune théorie, le raisonnement tourne en rond
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p.ex. les symbolistes: sont attentifs aux problèmes d'art ce qui plaît à M.
vraisemblance
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v. supra (contre Zola)
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différence entre
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l’école poétique: donne une vision surhumaine, poétique et superbe de la vie
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l’école réaliste ou naturaliste : essaie de montrer toute la vérité
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le romancier d'hier: choisit les crises de la vie
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le romancier d'aujourd'hui: décrit l'état normal (mais seulement les détails utiles à son sujet)
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M. condamne les invraisemblances mélodramatiques
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\"Le romancier doit éviter tout enchaînement d'événements exceptionnels\";
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\"le groupement adroit de petits faits constants d'où se dégagera le sens définitif de l'oeuvre\" et non: dans un début attachant, une catastrophe émouvante
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il y a deux façons de montrer la vérité:
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le roman d'analyse: psychologique
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l'auteur d'un roman d'analyse doit tricher: il décrit toujours lui-même en diversifiant ses personnages en changeant l'âge, sexe... (seulement une vison de la vérité)
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mais: quand même les analyses psychologiques peuvent être des beaux oeuvres d'art (à se réfère à Pierre et Jean sans le nommer)
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le roman objectif: les actions, n'explique pas de motifs (pas de psychologie)
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plus vraisemblable parce que les gens autour nous n'expliquent pas non plus leurs motifs
Liens utiles
- Dans la préface de « Pierre et Jean », Maupassant s'en prend aux romanciers d'analyse qui s'attachent « à indiquer les moindres évolutions d'un esprit, les mobiles les plus secrets qui déterminent nos actions ». Il leur oppose la manière des « écrivains objectifs » qui « se bornent à faire passer sous nos yeux les personnages » et conclut que « la psychologie doit être cachée dans le livre comme elle est cachée en réalité sous les faits dans l'existence ». En prenant des exemples dans
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