Lettre Ellis Island
Publié le 20/11/2011
Extrait du document
Fransisco é Marco Seracini
Via Francesco M. Zoppi.14
54100 Salerno, Italia
À Ellis Island (Etats-Unis), le 4 août 1910
Chers Fransisco et Marco,
Filippo et moi sommes tous deux arrivés hier sur Ellis Island. C’est vraiment bath! On a passé 10 jours à dormir l’un après l’autre à la fenêtre car la chaleur était insupportable et Filippo était un peu malade, je te passe les détails. La langue anglaise est dur, c’est difficile de communiquer ici.. Si vous étiez là, mes tendres frère, l’ennui de ces longues et interminables journées aurait été plus sympatique. J’espère que vous allez bien et que vous aidez maman au champs, car, comme vous le savez, les temps son dur, surtout sans papa. Puis, peut-être un jour vous nous rejoindrez, pour cela, il faut travailler! J’ai retrouvé dans ma poche notre photo de l’enterrement de notre père, je la conserve et la conserverait. Elle me fait penser à vous, elle m’émeut beaucoup. Notre voyage était vraiment rude, entre les 12h de marche pour aller à Naples, suivit de la nuit passée assis devant le bateau sous la chaleur à attendre le départ… Attendre, attendre et attendre! Filippo me disait tout le temps : “Mais qu’est-ce qu’il y a?”, j’avais vraiment peur. Peur de l’arrivée, du voyage, du travail, de vous perdre, de ne plus avoir de nouvelle.. Surtout, du manque d’argent, avec 25$ en poche à deux, nous n’avions que de quoi vivre pour deux ou trois jours selon ce qu’on nous avait dit. On a rencontré une superbe fille prénommée Teresa, accompagnée de sa petite soeur Viola. On formait un peu un clan à nous quatre. Comme nous avant. On se partageait le peu de nourriture qu’il restait, on se racontait toutes nos histoires, on s’occupait ! Elle te plairait beaucoup Marco, elle ressemble un peu à Maria, tu te souviens? De Guantinamino, le petit village à côté de la maison. Une brune, longue jambe, beau visage et de très beaux yeux verts! L’arrivée était fatiguante, on ne tenait plus sur nos jambes et on ne comprenait pas ce qui se passait. Les agents douaniers, nous questionnaient comme si on avait commis un crime: âge, couleur des yeux, argents, taille, croyance religieuse et politique.. Je me suis interdit d’avouer mon léger racisme mêlé au communisme, je me suis dis chrétien et démocrate, ça passait mieux. J’aurais tout fais pour sortir de là au plus vite ! Je suis toujours sur cette Île, dés demain j’arriverai à New York. J’espère que ce qu’on appelle “little Italy” (petit Italie) nous accueillera les bras grands ouverts! Il parait que là-bas on se sent comme à la maison, et que l’on y trouve du travail facilement. J’aimerais pouvoir avoir plus le temps de vous parlez mais le travail passera avant, un lieu où dormir, de quoi manger mais surtout de quoi vous faire venir, vous accueillir et pouvoir vous nourrir!
J’ai envie de vous raconter chaque minute ou moment que je passe mais je suis trop fatigué et je n’ai pas le temps de penser parce que je pense déjà trop.. Je vais donner cette lettre a Filippo, pour qu’il la continue un peu et qu’il l’envoie! J’espère qu’il n’oublira pas, vous le connaissez cet idiot ! Je vous adresserai une lettre dès que j’aurais une adresse afin de pouvoir communiquer! Vous me manquez bien plus que vous ne le pensez,
Prenez soin de vous et embrassez maman, Vincenzo.
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