L'essor économique de l'Allemagne sous Guillaume II.

Facilité par l'unification politique, l'essor de l'industrie allemande est très rapide, particulièrement dans deux branches : la métallurgie (la production d'acier est de 12 millions de tonnes en 1913, avec le deuxième rang dans le monde), spécialisée surtout dans la construction de machines et d'outillage l'industrie chimique, qui a le premier rang dans le monde. Cet accroissement de puissance industrielle est accompagné par une transformation sociale : de grosses agglomérations naissent autour des usines et la population ouvrière représente 60 p. 100 de la population totale (contre 45 p. 100 en 1880). En même temps, de puissants « cartels » unissent les producteurs en une concentration à la fois horizontale et verticale. L'Allemagne a donc besoin de débouchés. Elle les conquiert par l'habileté de ses « commis voyageurs », par ses bas prix et par ses efforts coloniaux (difficiles parce qu'elle se décide tard à l'expansion outre-mer) ou continentaux (Balkans) Cette nécessité du commerce extérieur est l'excuse du pangermanisme. C'est un patriotisme orgueilleux et conquérant, prôné par la « Ligue de tous les Allemands » et partagé par Guillaume II, qui déclare : « Nous sommes le sel de la terre. Nous sommes faits pour civiliser le monde » (mars rgo5). Il s'agit de conquérir les domaines germaniques et de leur adjoindre de vastes colonies : c'est à un rêve de domination économique et intellectuelle, appuyé sur la force, qu'aboutit la Weltpolitik (politique mondiale).