Les rayons et les ombres -Victor Hugo
Publié le 07/10/2012
Extrait du document
«
que lui a donnée Dieu, continue à penser et à créer de la poésie, insensible à toute forme de critique.
Dans le troisième dizain, Hugo nous montre la différence entre le poète tel qu'il le conçoit et le peuple : « Il voit,
quand les peuples végètent. » : le peuple est sans réaction, il est veule, passif, car la situation est très précaire,
mais le poète « voit» le futur (« Les choses qui seront un jour. ») Même si on se moque de lui, il continue à
penser et à offrir des visions que la foule ne comprend pas encore et que certains critiques superficiels ou
hypocrites ne peuvent pas comprendre ou admettre ouvertement.
Dans la quatrième strophe, Hugo s'adresse directement au peuple et lui demande d'écouter le poète,
défini comme « rêveur sacré » car ce qu'il sait lui vient de Dieu (« Dieu parle à voix basse à son âme").
Il est
donc un intermédiaire entre Dieu et les autres hommes.
Grâce à Dieu qui a touché son âme, il peut connaître le
futur et rendre ainsi moins obscur le présent des hommes.
Il possède également la douceur, la sensibilité des
femmes pour réussir à ressentir et à exprimer les malaises du peuple.
Dans la cinquième strophe, Hugo représente les difficultés que le poète rencontre dans la vie de tous les
jours (« les épines, l'envie et la dérision ») et malgré tout, il continue à penser, à partir de la tradition,
représentée également par les « ruines » au-dessus desquelles le poète s'abaisse pour justement cueillir la
tradition, la base pour construire la nouvelle culture.
La strophe s'achève sur une métaphore, un symbole : la
poésie est un arbre ayant des racines (le passé), un tronc (le présent) et un feuillage (le futur).
Hugo veut par là
nous dire que l'on ne doit pas faire table rase du passé.
Au contraire, la poésie doit tenir compte de la tradition,
même si, à travers le don de la prophétie, elle est même déjà projetée vers le futur.
Dans la dernière strophe, on reprend le thème de la lumière de la poésie qui est en quelque sorte
associée à celle de Dieu.
Cette lumière va tout inonder et arriver à tous les hommes, qu'ils soient riches
(« Louvre ») ou pauvres (« chaumière »).
La poésie est donc présentée comme populaire : c'est « l'étoile qui
mène à Dieu rois et pasteurs ! » : on reconnaît facilement la référence à l'épisode biblique de la Nativité du
Christ, avec les rois mages et les pasteurs qui sont guidés par la comète vers la grotte où est né Jésus pour lui
rendre hommage.
Cette naissance fut annoncée par les prophètes.
De la même manière les poètes (prophètes)
annoncent l'arrivée d'un avenir meilleur et guident, avec la lumière divine de leurs poésies, le peuple vers Dieu.
On peut ainsi dire que le cercle se referme : Dieu communique ses pensées aux poètes qui les transcrivent.
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