Les personnages de Bel Ami
Publié le 11/09/2006
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Axe 1: Roman naturaliste «expérimental«: Un jeune homme pauvre et ambitieux, d'origine très modeste (la visite aux parents de George DUROY) propulsé dans le milieu parisien, «arrive« à la réussite grâce aux femmes qu'il trahit et grâce au journalisme. Axe 2: Importance et psychologie des femmes: Madeleine Forestier intelligente et froide Madame de Marelle libérée et jalouses Madame Walter une hystérique Suzanne Walter une petite friponne qu'il finira par épouser Portraits plus pertinents que ceux des homme souvent caricaturés du reste. Axe 3: Peinture réaliste, ironie cruelle d'un certain milieu parisien: Le milieu journalistique (rivalités, coups bas) Les «parvenus«: la famille Walter (légère! Nuance d'antisémitisme) Deux scènes à ne pas omettre L'agonie prolongée de Forestier «Jésus marchant sur les flots« (le tableau, son installation en grande pompe, la crise de folie mystique de Madame Walter devant ce tableau). Georges Duroy. Futur Bel-Ami, ce personnage est l'acteur principal du livre. C'est un bel homme, grand, bien fait, blond, avec une moustache et des yeux bleu clair. Il nous est au début présenté comme un jeune homme sans le sou, timide et peu sur de lui. Cependant joli garçon, il plait à toutes les femmes: jeunes, vieilles, riches, pauvres, célibataires ou mariées. En excellent opportuniste, il saisira la moindre occasion pour la tourner à son propre avantage, utilisant les femmes comme des outils lui permettant d'arriver, en prenant bien soin de s'en délecter au passage, se souciant peu des moyens employés. Il n'hésitera pas à fendre ainsi des coeurs de femmes éperdument amoureuses de lui. Au fil de son évolution, il prend de l'assurance, il devient plus fort et plus sûr de lui, plus habile dans ses jugements et ses actes. Il deviendra également de plus en plus machiavélique et égoïste, pour terminer dans les bras d'une jeune fille riche à millions. Charles Forestier. Ancien ami militaire de Duroy, Forestier est présenté au début comme petit journaliste travaillant à La Vie Française. Dès le début du roman, celui-ci excite la convoitise de Duroy en lui laissant entendre qu'il était aisé d'arriver surtout grâce aux femmes. Il réussit à obtenir un poste de reporter à Duroy au sein de son journal, bien que celui-ci n'ait aucune expérience de ce métier. D'abord présenté comme quelqu'un de tranquille, sûr de lui et de ses oracles, le personnage va rapidement montrer ses limites: fragile, inquiet de sa santé; un caractère qui s'aigrit rapidement. De plus, il doit en majeure partie sa situation à sa femme, qui, entre autres, écrit ses articles.. Forestier porte en lui ces ambiguïtés: la force et le doute, l'optimisme et le pessimisme, l'ivresse de la réussite et la peur de la mort. Ces traits de caractère sont garants d'une richesse certaine qui s'estompe dans le cas de Forestier, victime des mauvaises habitudes contractées dans un journal où l'on trouve de tout pour tous les goûts, des idées pour toutes les sociétés. Madeleine Forestier. Personnage le plus moderne du roman: une femme qui attire, fascine, donne sans donner, pleine d'un mystère savamment entretenu par le romancier. Elle n'est qu'une femme un peu plus indépendante que les autres. Séduisante, elle a de la grâce et une distinction qui étonne. Mme Forestier est à l'image d'une société qui aime paraître et jouer, quand seuls comptent les résultats. Georges Duroy admire et fait siennes les dures leçons de la femme "politicienne". Le règne de ces femmes est conforté, est celui des femmes tenant salon et jouant un rôle important en politique. Mme Forestier aimée par Duroy au début du livre, est détestée à la fin. Elle l'aide pour son premier article, ce qui va le propulser dans le journal. De nos jours, ce serait elle la journaliste. C'est une femme forte. Clothilde de Marelle. Beaucoup mieux qu'une maîtresse sensuelle, avide des seuls plaisirs de la chair et de perversité. Bohême, jolie, avenante et gaie, elle possède le charme, la fantaisie et le mystère. Cette femme reçoit ses amis au restaurant et conduit son destin dans le sens d'une liberté totale. Elle se montre sincère, toujours affectueuse et passionnée. Elle sera d'ailleurs tout au long du roman la plus fidèle et la plus respectées des maîtresses de Duroy. Ce n'est pas une maîtresse de race, compliquée et hautaine, mais une femme qui veut vivre, profiter de tous les plaisirs que la société permet. Elle veut aimer de toute la force d'une passion qui s'exacerbe dans les difficultés mille fois répétées, mille fois vaincues. Laurine de Marelle. Charmante fillette, volontaire et déjà indépendante, est un être déraciné qui sent obscurément le mal qui ronge le milieu où elle vit. Elle se contente d'exister entre une mère qui n'a pas grand chose à donner, sinon l'image d'une existence paresseuse et amorale, et un père sans caractère, prêt à tous les abandons, par faiblesse et lâcheté. Laurine aussi est séduite par Duroy et, spontanément, elle le baptise Bel-Ami, et trouve l'entrain, la joie qui lui manquaient. Laurine n'est pas un personnage de second plan, une apparition inutile. "Avec son air grave de grande personne" et son innocence de fillette, elle ressent plus durement que les autres femmes un véritable attachement pour le séducteur. Elle sera d'ailleurs vexée du premier mariage de Duroy, et sera la seule à lui résister par la suite. M. Walter. Patron de La Vie Française, journal assoiffé de puissance politique et d'argent facilement gagné. Toutes les occasions sont bonnes pour faire de juteuses affaires. Obsédé par l'argent et le profit, il peut se montrer plus vaniteux que ses modèles, les directeurs du Gaulois et du Gil Blas. M. Walter est un malin qui "roule tout le monde" , un gredin qui a le mérite d'accepter, en Bel-Ami, un gredin plus fort que lui: "C'est un homme d'avenir. Il sera député et ministre". Bel-Ami devient envieux et jaloux de son directeur, suite à une affaire qui lui rapportât plusieurs millions. Il se mit à le haïr, et sa soif de puissance, de gloire et d'argent, ne fit que croître. Virginie Walter. Madame Walter est une proie facile pour Bel-Ami qui entend bien s'offrir la femme du patron malgré sa réputation de femme honnête qu'on ne "chasse" pas. Elle se trouve sur le chemin de Duroy et sera la maîtresse acharnée, maladroite, fatiguante et cependant sincère dans sa souffrance de femme trompée. Meurtrie, déchirée, aux bornes de la démence, elle ne pourra parer les coups qui tentent de l'anéantir quand Bel-Ami a décidé de se marier avec sa fille: elle n'échappe pas à une démesure où le ridicule se fait grinçant. La passion ici sombre dans tous les excès qui dévalorisent un sentiment aux yeux d'un homme fort et sans scrupules. Madame Walter, déjà secrètement amoureuse de Duroy, fera de lui, petit reporter, un redoutable chef des Echos. Suzanne Walter. Adolescente romanesque, victime désignée de l'arriviste, qui épousera (en second mariage) Georges Duroy. La vie bourgeoise l'a enfermée dans ses rêveries, dans ses poétiques fictions vécues comme d'heureux mensonges. C'est une jeune fille au coeuir tout neuf, sans défense, avec sa fantaisie et sa fragilité. Norbert de Varenne. Vieux poète qui transmettra sa hantise de la mort. Cette hantise refera maintes fois surface tout au long de l'histoire. A noter que Maupassant était lui-même animé d'une certaine hantise de la mort. Le 28 juin 1880, Georges duroy, sous-officier, fils d'aubergistes normands, reconverti tant bien que mal dans la vie civile dans les chemins de fer, rencontre Forestier, un ancien camarade de regiment qui, apres l'avoir invite a diner, lui conseille et l'introduit dans le milieu journalistique. La Vie Française est dirigée par Walter, un juif riche et influent politiquement. Desormais employe aux renseignements, Duroy fait écrire ses premiers articles par la femme de Forestier puis les recopie. Son charme et ses pouvoirs de séducteur prouves au Folie-Bergère vont désormais l'aider. il séduit donc Madame de Marelle dont la fille Laurine lui donnera le surnom de Bel-Ami. Duroy reste cependant dans une situation litigeuse sur le plan financier; Désormais aux Echos, il découvre le milieu journalistique et son arrivisme, sa malhonnetete. Madame de Marelle lui assure toutefois un appartement et lui prête de l'argent. A la mort de Forestier, il épouse sa femme Madeleine et devient chef des Echos. Prétextant vouloir préserver son honneur, il s'attribue la moitie d'un héritage de sa femme. Désormais loin de tout problème financier, Duroy ne songe qu'a s'enrichir et, grâce a sa liaison avec Madame Walter, il obtient non seulement une promotion mais également des renseignements qui lui permettent d'enrichir les Marelle grâce au délit d'initié. Walter, de son cote, s'est considérablement enrichi, et dote chacune de ses filles de 20 millions de francs. En surprenant sa femme en flagrant délit d'adultère avec un ministre, Duroy obtient le divorce. Devenu Georges du Roy de Cantel, il séduit la plus belle des deux filles de Walter, Suzanne et force son père a lui la laisser en mariage. A la fin du roman et après trois ans seulement, le baron Georges du Roy de Cantel épouse Suzanne Walter a la Madeleine. L'ascension fulgurante de Bel-Ami, grâce aux femmes est, pour Maupassant, l'occasion de critiquer la société parisienne, le milieu journalistique, la corruption, l'arrivisme et l'hypocrisie qui les caractérisent.
«
l'intrigue, le portrait dressé par le narrateur nous montre un jeune homme qui souhaite plaire et qui plaît, un jeune homme qui veutêtre mieux que ce qu'il n'est ; sur le plan moral, nul doute qu'il soit un héros négatif car le narrateur insiste sur sa violence et sonintérêt.
Tout d'abord, le personnage prend la pose grâce à la décomposition du mouvement en rythme ternaire avec trois verbesd'actions dans des phrases de plus en plus longues.
Nous n'avons donc plus à faire à de l'allure mais à une exagération afin qu'onle remarque.
Qui plus est, il juge les clientes, les autres, jugement retranscris à l'aide de la focalisation interne qui montre l'intérêtdu personnage pour les clientes : combien gagnent-elles ? Ces femmes sont immédiatement catégorisées selon leur revenu :«ouvrières, une maîtresse de musique, […] deux bourgeoises »[13].
Sont-elles libres ? Il note que les « deux bourgeoises [sont]mariées »[14].
La terrasse propose un échantillon de femmes à ne pas séduire car aucune n'est intéressante financièrement, ycompris les bourgeoises qui viennent manger dans une « gargote à prix fixe »[15] donc soit elles ne sont pas suffisamment riches,soit elles dépensent peu.Ensuite, nous découvrons un héros à l'instinct de chasseur.
Il est agressif, violent, il jette un regard « comme des coupsd'épervier »[16], comparaison claire quant à la violence et à la volonté de chasser.
Puis, il est en situation de défi et de quête.
Lafierté dont il faisait preuve se transforme en arrogance et en défiance car « il avait l'air de toujours défier quelqu'un »[17], ce àquoi on peut ajouter le champ lexical de la violence qui parsème le texte : « heurtant », « poussant », « se déranger », « soldat »,ainsi que de nombreuses allusions à sa situation d'ancien militaire, brusque, hussard tombé de cheval…
La gradation dans le défi « les passants, les maisons, la ville entière »[18] nous montre jusqu'où porte son regard de promeneur etce à quoi il va s'attaquer.
Ici, Georges Duroy est Rastignac, le héros du Père Goriot de Balzac, hurlant à Paris : « A nous deux,maintenant ! »[19]
II L'ENFER PARISIEN
1) L'été de tous les désirs
Cette défiance ne vient pas de nulle part, Duroy a un désir de se venger : il est un « soldat tombé dans le civil »[20] qui ne peutmême plus s'offrir de quoi manger.
Il en veut aux autres d'avoir ce qu'il souhaite et c'est pour cela qu'il les « heurt[e] »[21] et les« pouss[e] »[22].
L'été n'est pas un motif anodin, il est le symbole des désirs, la période des amours, la saison où toutes lesenvies sont mises en avant, il désire tout ce qu'il n'a pas : argent et femme.
Ici, nous avons un jeune homme qui marche sansdiscontinuer en quête de quoi, de qui ? « D'une rencontre amoureuse »[23].
Et c'est bien pour cela qu'il regarde et examine lesfemmes qu'il rencontre d'où il tire un constat décevant : elles sont « petites »[24], l'une d'entre elles est « entre deux âges, malpeignée, négligée, coiffée d'un chapeau toujours poussiéreux et vêtue d'une robe toujours de travers »[25], quant aux dernières, elles sont « habituées de cette gargote à prix fixe »[26] ; aucune n'est faite pour lui, le verdict est sans appel.
L'argent lui manque, les femmes lui manquent mais aussi « l'air »[27] lui manque, rien n'est bon dans ce quartier de Paris, il doitchanger de lieux pour avoir mieux.
2) Des lieux symboliques
Ne nous leurrons pas, Maupassant n'a pas choisi ces lieux au hasard.
Tout d'abord, Georges Duroy arpente la rue « Notre Damede Lorette »[28], haut lieu populaire et de prostitution, ce qui permet à l'auteur de Bel Ami de montrer la capitale sous son plusmauvais jour afin d'appuyer son propos sur Paris et ses mauvaises manières.
Mais « Bel-Ami » souhaite « une rencontreamoureuse »[29] et surtout la rencontre d'une femme plus fortunée que celles qu'il a rencontrées en sortant de la « gargote à prixfixe »[30].
Notre héros décide alors de changer de lieux et d'ambiance afin de parvenir à son but : argent et femme.
Il atteint doncle « boulevard »[31] mieux fréquenté puis se dirige vers « les Champs Elysées et l'avenue du Bois-de-Boulogne »[32] ; deux lieuxbien connus de Paris pour les promenades et pour se faire voir du monde.
Ces deux lieux ne sont fréquentés que par la hautesociété qui souhaite montrer à tout Paris leur fortune et leur bonheur.
À défaut de trouver une femme, Duroy gagnera à coup sûr« un peu d'air frais, sous les arbres »[33] du Bois car l'air est aussi rare que les finances et l'amour dans ce passage.
3) L'enfer parisien
Grâce aux déambulations de Duroy, le narrateur peut dresser un tableau des mauvais quartiers de Paris.
La capitale de la Franceest sale, emplie d'odeurs nauséabondes, emplie de personnages grossiers.
Mais bien avant cette description négative, on peutvoir les rues de Paris grouillantes, « pleine[s] de monde »[34] où il faut jouer des épaules pour se faire une place.
Cette phraseest une amorce de la façon de faire de Duroy, homme sans scrupule et violent qui n'hésitera pas à « heurt[er] »[35] et à« avanc[er][36] brutalement » pour arriver à ses fins.
Paris sera donc le lieu de son ascension car il est certain dès le début de ce.
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