LES LUMIERES Dumarsais : article « Philosophe » (quelques pistes pour le commentaire)

L’auteur : César Chesneau DUMARSAIS : grammairien et philosophe, érudit mais peu de succès- meurt pauvre et ignoré

Le texte  ( un extrait ) genre littéraire : un article d’encyclopédie ( = exposé clair, structuré , de type explicatif, neutre et objectif)

Le sujet : une définition de l’honnête homme du XVIII°s  ( raisonnable – guidé par une nouvelle divinité  (qui a remplacé le Dieu du chrétien): la Raison- ni dogmatique, ni sceptique-, il met au service des autres ses capacités d’analyse et de réflexions libérées des passions.

Découpage et lecture analytique

§ 1 et 2 – Un portrait par opposition : le philosophe (lexique valorisant:/il sait pourquoi il agit car il s’observe attentivement et sait se préserver de ce qui est néfaste) ≠ les hommes ordinaires (lexique dévalorisant) « autres/au lieu que/mais … «, contrastes entre la raison/la passion,, l’obscurantisme et la lumière (la nuit, les ténèbres –mét. De l’obscurantisme-  /le flambeau—métaphore de la raison),  la crédulité du peuple ( sans, sans penser ,adopte, croit …) et la perspicacité, le pragmatisme du philosophe ( forme, infinité d’observations, examine, source, origine …)

§ 3 –Le philosophe = un h de raison et de méthode qui ne se laisse pas aveugler dans sa quête (métaphore : la vérité…pas une maîtresse, série de négations : ne…pas, ne…point, de restrictions ne…que ), abuser par les apparences (jeu des parallélismes : vrai/faux/douteux /vraisemblable  et des oppositions : vrai/vraisemblable. Une critique implicite de la crédulité/autorité religieuse – et refuse les idées reçues (esprit critique)

Sa démarche est scientifique , expérimentale (les verbes démêler, juger marquent la recherche de la preuve (la « foi «, est dissociée de la raison, la croyance à priori ne suffit pas  et dans le doute, il a la sagesse de demeurer indéterminé : scepticisme). Ses qualités sont mises en valeur avec insistance : il fait plus ,  grande  perfection (lexique laudatif)

§ 4 et 5 – son rôle et sa place : le philosophe n’est pas un penseur solitaire ( les lieux  – les abîmes de la mer/le fond d’une forêt- évoquent l’ermite, l’ascète, et son isolement stérile ), ni un pur esprit rationnel , un théoricien qui observe  le monde à distance (Les expressions  telles que  point un monstre, pas en exil, point en pays ennemi   et les  négations  ne…pas, ne…point  corrigent ces préjugés  réducteurs ) : il est ancré dans la réalité ;c’est un être de chair , un épicurien qui aime la vie (lexique : bien être, jouir, plaisir…) et qui se doit ( le lexique : nécessité, nécessaire, l’engagent à ,il faut, + la  personnification : la raison exige de lui …, et l’emploi du subjonctif :qu’il connaisse/qu’il étudie/qu’il travaille marquent les exigences à remplir : n’importe qui ne peut pas se dire philosophe , c’est un statut exigent ) d’être sociable ( ch. Lexical :  commerce des autres, société, sociables, avec les autres, convenir à ceux, plaire …)  et agréable (cherche à convenir, veut plaire) avec ses contemporains. Ce n’est donc pas un misanthrope imbu de son savoir, mais un être de principes profondément humain ( conscient de ses limites , pas un être parfait)et appelé à jouer un rôle ( un éclaireur, un guide - « utile «, il recherche le progrès, et le bonheur sur terre  sage économe des biens que la nature lui offre) auprès deses semblables.

Le lexique laudatif, le modalisateur affectif « notre philosophe « relèvent de l’éloge et renvoient à l’idéal du XVIII°s  (un honnête homme)

Commentaire : deux grandes orientations possibles : le portrait du philosophe  et/ou  la spécificité de cet article

Plan I .  Le portrait du philosophe

I.                    Un homme de raison

A.      Un homme différent des autres ( définition en opposition)

B.      Un homme à la recherche de la vérité  (l’esprit scientifique)

II.                  Le rôle du philosophe/son rapport au monde

A.      Un être humain et sociable

B.      La nécessité de plaire et d’être utile

Plan II.  Les spécificités de cet article

I.                    Un article encyclopédique

A.      Un texte explicatif (, voc abstrait et précis, P. de vérité générale…)

B.      La définition du philosophe (comparaison, opposition, parallélismes)

       II.    Une prise de position  philosophique

A.      Un texte argumentatif  (visée :convaincre, connecteurs logiques…)

B.      Un éloge littéraire ( valorisation sans restriction, un idéal)

Ce texte ne propose pas seulement une définition, mais une défense et illustration du philosophe. Un bel article qui montre une foi résolue dans la puissance de la raison appliquée selon de bons principes