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Les limites du flottement « pur »

Publié le 15/05/2020

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Il est clair que dans le monde d'aujourd'hui les pays.demeurent profondément interdépendants sur le plan économique malgré le flottement généralisé des taux. Ce phénomène s'explique, dans une certaine mesure, par le fait que le flottement actuel n'est pas un flottement « pur » : l'intervention des banques centrales a pour effet de provoquer des flux monétaires d'une économie à l'autre. C'est là une pratique importante et de plus en plus répandue; mais même en l'absence d'intervention, trois raisons fondamentales empêchent que les taux flexibles puissent mettre une économie nationale complètement à l'abri des facteurs externes.

En premier lieu, l'activité réelle d'une économie ne réagira aux variations des taux de change que dans la mesure où les coûts relatifs s'ajusteront, et seulement après que la demande aura réagi au changement de ces coûts. On sait, bien sûr, depuis longtemps, que les variations des taux de change ne peuvent être efficaces que si elles ont pour . effet de modifier le rapport entre les coûts relatifs de la production dans un pays et ceux des autres pays. Dans la mesure, toutefois, où une dévaluation déclenche des mouvements de salaires et de prix entraînant, en sens inverse, des augmentations de coûts, et où une réévaluation a pour effet de réduire ces coûts, la durée et l'ampleur de l'incidence qu'ont les variations des taux de change peuvent être limitées. Dans de nombreux cas, les variations des taux nominaux ont été neutralisées par l'écart entre les taux d'inflation et, par conséquent, les variations réelles ont été souvent minimes. Le risque de cet effet compensatoire est accentué par le fait que, pour un grand nombre de biens et services, le volume des échanges ne réagit aux variations des coûts relatifs qu'après un délai assez long; ce délai varie selon le pays, l'époque et le type de produit, mais la plupart des pays qui dévaluent ou réévaluent doivent habituellement attendre au moins un an pour que se produise un changement perceptible de la valeur réelle de leur balance commerciale; il se peut, en outre, qu'une assez longue période s'écoule encore avant que la modification du taux de change n'appro-

che les résultats escomptés. Si, pendant cette période, dans les pays qui ont dévalué, l'amélioration des coûts relatifs est en partie neutralisée par l'inflation, alors que, dans les pays qui revalorisent leur monnaie, la baisse du taux d'inflation atténue la détérioration de leurs coûts relatifs, les variations des taux de change ne produiront jamais pleinement leurs effets et un ajustement sera nécessaire. L'adoption d'un taux de change réaliste est donc une condition nécessaire, mais non suffisante, à l'ajustement des paiements extérieurs d'un pays.

La deuxième raison pour laquelle les taux de change flexibles ne fournissent pas une parfaite isolation tient au fait que, dans de nombreux pays, le niveau du commerce extérieur est élevé par rapport à celui de la production nationale. Les variations des taux de change ne peuvent pas empêcher le niveau de l'activité économique d'un pays de subir l'influence directe de la demande de ses produits chez ses principaux partenaires commerciaux. Sur ce point important, le système des taux de change flexibles ressemble donc beaucoup à un système de taux fixes, et les responsables de la politique économique doivent donc continuer à suivre de près l'évolution de l'économie des autres pays.

Le troisième aspect important de l'interdépendance concerne les pays dont la monnaie est largement utilisée dans les échanges internationaux, et est détenue par les autres pays dans leurs réserves internationales. La politique monétaire de ces grands pays a des répercussions sur la valeur extérieure de leur monnaie, et si elle provoque des variations accentuées du taux de change, ou de larges mouvements de défiance, alors leur politique a inévitablement et directement une incidence sur le fonctionnement des marchés mondiaux et sur l'économie des autres pays.

Voilà donc trois raisons qui expliquent l'interdépendance persistante des pays, sur le plan économique, même en régime de flottement «pur».

■ J. de Larosière

Bulletin du F.M.I., 5 novembre 1979.

« 190 L'explication d'un texte économique che les résultats escomptés.

Si, pendant cette période, dans lès pays qui ont dévalué, l'amélioration des coûts relatifs est en partie neutrali­ sée par l'inflation, alors que, dans les pays qui revalorisent leur mon� naie, la baisse du taux d'inflation atténue la détérioration de leurs coûts relatifs, les variations des taux de change ne produirontjamais pleine­ ment leurs effets et un ajustement sera nécessaire.

L'adoption d'un taux de change réaliste est donc une condition nécessaire, mais non suffisante, à l'ajustement des paiements extérieurs d'un pays.

La deuxième raison pour laquelle les taux de change flexibles ne fournissent pas une parfaite isolation tient au fait que, dans de nom­ breux pays, le niveau du commerce extérieur est élevé par rapport à celui de la production nationale.

Les variations des taux de change ne peuvent pas empêcher le niveau de l'activité économique d'un pays de subir l'influence directe de la demande de ses produits chez ses princi­ paux partenaires commerciaux.

Sur ce point important, le système des taux de change flexibles ressemble donc beaucoup à un systèm,9 de taux fixes.

et les responsables de la politique économique doivent donc continuer à suivre de près l'évolution de l'économie des autres pays.

Le troisième aspect important de l'interdépendance concerne les pays dont la monnaie est largement utilisée dans les échanges inter­ nationaux, et est détenue par les autres pays dans leurs réserves inter­ nationales.

La politique monétaire de ces grands pays a des répercus­ sions sur la valeur extérieure de leur monnaie, et si elle provoque des variations accentuées du taux de change, ou de larges mouvements de défiance, alors leur politique a inévitablement et directement une inci­ dence sur le fonctionnement des marchés mondiaux et sur l'économie des autres pays.

Voilà donc trois raisons qui expliquent l'interdépendance persis­ tante des pays, sur le plan économique, même en régime de flottement «pur))_ ■ J.

de Larosière i1l, Bulletin du F.M.I., 5 novembre 1979. Notes pour un commentaire L'argument fondamental des partisans des changes flottants réside dans une affirmation péremptoire : les taux flexibles peuvent mettre « une économie nationale complètement à l'abri des facteurs externes ll, en élimi­ nant le problème de, l'équilibre de la balance des paiements.

11 l Directeur général du F.

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