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Les Liaisons Dangereuses - L'Intérêt De La Représentation De L'Espace Dans Le Film De Stephen Frears.

Publié le 16/10/2010

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liaisons dangereuses

 

Pour mettre en scène les Liaisons Dangereuses, Stephen Frears doit inventer des lieux, des décors, qui no sont que suggérés dans le roman. En le transposant au cinéma, Frears apporte une nouvelle lecture, plus détaillée, de l'oeuvre. Pour comprendre quel est l'intérêt de son adaptation, nous allons voir comment il adapte le genre à l'écran, puis, de quelle façon l'utilisation des lieux permet de présenter les personnages. 

 

     En premier lieu, rappelons que les Liaisons Dangereuses est un roman épistolaire. Ce qui signifie que dans les lettres, les lieux, s'ils sont parfois évoqués, ne sont jamais décrits. Dans son film, Frears utilise des cadrages approximatifs pour rappeler le genre épistolaire. En effet, en coupant des personnages peu importants (comme les valets) ou des morceaux de décors, il recentre l'actionsur le personnage principal de la scène ; ce qui correspont à l'auteur de la lettre, dans le livre. De plus, ces cadrages fait à la va vite et l'importance du hors champ permettent d'insister sur l'objectivité des personnages, et leurs constantes dissimulations. En effet, on ne voit le décor qu'à travers leur regard, c'est à dire ce qu'ils veulent bien nous montrer.

D'autre part, Frears doit inventer, ou tout du moins détailler, des lieux peut présent dans l'oeuvre. Ainsi, la chapelle et l'opéra sont ajoutés dans le film, permettant des faces à faces plus importants que dans le roman. D'un autre côté, grâce aux contre-champs, Frears recrée les réponses successives, comme avec la Marquise de Merteuil et le Vicomte de Valmont. Cela permet une immédiateté qui est impossible dans le roman. Ainsi, quand, chez LAclos, les complices mettent une journée entière pour pouvoir se concerter, chez Frears, ils sont out de suite face à face, mais la technique du contre-champ permet de les "séparer" aux yeux du spectateur.

     L'intérêt des mieux dans le film est aussi qu'il permet une autre façon de présenter le spersonnages. Ainsi, dès le début, le luxe est présent à chaque scène, pour présenter le mode de vie des protagonistes. Les décors luxueux sont omniprésents, Madame de Merteuil, à chacune de ses apparitions, porte une robe différent, de même que Cécile qui, au fur et à mesure de l'avancée du film (et donc de sa dépravation) se fait plus coquette.

D'autre part, le complot et la dissimulation sont aussi évoqués grâce au décor. En effet, les chambres et autres cabinets secrets de Merteuil et du Vicomte ne sont jamais filmés dans leur ensemble, ce qui accentue l'aura de mystère dont iols sont entourés.

Frears joue aussi beaucoup sur les ombres et la lumière lorsque des secrets sont abordés.AQinsi, quand Cécileparle de Danceny à la Marquise, à l'opéra, leur deux visages sont dans l'ombre, marquant la discrétion dont elles usent. Ce même thème est traité par les nombreux miroirs, portes, fenètres, présents dans le décor et qui permettent de montrer la duplicité des personnages, quand ils s'espionnent les uns les autres par exemple. De plus, les nombreux miroirs, dans lesquels ils passent leur temps à s'entre-regarder, accentuent le lien entre Merteuil et Valmont. Que ce soit pour montrer qu'ils sont constamment en train de jouer un rôle et de s'apprécier l'un l'autre ; ou pour signifier leur correspondance, lorsqu'ils se regardent par miroirs interposés, par dessus l'épaule d'un visiteur.

 

     Grâce à d'habiles procédés cinématographiques et à une utilisation importante des décors, Frears parvient avec brio à rendre compte du caractère différent de chaque personnage (avec pâr exemple, l'opposition Merteuil/Tourvel, symbolisée par Paris/la campagne) et le thème omniprésent du complot, parfois même avec plus de clarté que dans l'oeuvre de Laclos.

 

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