Les grands traits de la politique internationale de 1871 à 1914 (Histoire)

En 1871, la victoire remportée sur la France donne à l'Allemagne un prestige considérable, que le chancelier Bismarck s'emploie à consolider. Les circonstances sont favorables : l'Autriche-Hongrie est affaiblie par ses difficultés intérieures et l'Angleterre, préoccupée de son expansion coloniale, pratique à l'égard de l'Europe le « splendide isolement ». Cependant, Bismarck redoute un rapide redressement français et une tentative de revanche. La situation géographique de l'Allemagne lui fait craindre également le danger, pour ce pays, d'une guerre sur plusieurs fronts. Bismarck s'emploie donc à isoler la France et à s'assurer de l'alliance autrichienne et russe par un système complexe d'accords et d' « assurances » : c'est le « système bismarckien », qui caractérise la politique européenne jusqu'en 1890. Les ambitions de Guillaume II, la rupture avouée entre l'Autriche et la Russie, le redressement de la France (qui devient une grande puissance coloniale) modifient profondément la situation à partir de 189o. Aux problèmes européens s'ajoutent les problèmes coloniaux, et l'Angleterre elle-même doit chercher en Europe la solution aux difficultés qu'elle rencontre en Afrique ou en Asie. La rivalité franco-anglaise est le fait dominant jusqu'en 1898, mais les maladresses allemandes provoquent l'Entente cordiale, bientôt élargie en Triple Entente. A partir de 19o8, les efforts austro-hongrois de pénétration dans les Balkans soulèvent de nouvelles difficultés avec la Russie et, en même temps, avec les puissances occidentales, que l'Allemagne, pour aider son alliée, cherche à intimider. D'abord prises de court, les puissances de la Triple Entente tiennent bon en 1914. C'est la guerre.