Devoir de Philosophie

Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire, corpus

Publié le 04/01/2017

Extrait du document

baudelaire
Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire Section « Spleen et Idéal »     Dans la section « Spleen et Idéal » des Fleurs du mal de Baudelaire (édition de 1861), plusieurs poèmes peuvent être mis en relation, car ils traitent d’un même sujet, d’une même réalité. C’est le cas des poèmes « I. – Bénédiction » p.13, « III. – Elévation » p.16 et « VI. – Les phares » p.18. Dans ces trois poèmes, on retrouve en effet de nombreux thèmes communs. Leur structure, c’est-à-dire leur forme ainsi que les procédés utilisés, est également similaire. Tout d’abord, l’idée du poète rejeté par les autres hommes est présente dans l’ensemble des poèmes. Dans « Bénédiction », la mère du poète est « épouvantée » et sait que le « monstre rabougri » qui est son fils ne provoquera que du « dégoût ». La même idée est reprise dans « Elévation ». En effet, l’esprit du poète veut s’éloigner  « bien loin de ces miasmes morbides », au-delà des « ennuis et [des] vastes chagrins » que lui causent les hommes. Cette souffrance du poète est appuyée dans « Les phares » par l’énumération « ces plaintes […], ces cris, ces pleurs », qui accentue la douleur, l’ « ardent sanglot » poussé par les poètes. En plus de souffrir par la faute des autres hommes, le poète est maudit par eux. On retrouve en effet beaucoup de mots de cette famille dans les poèmes : « maudit » dans « Bénédiction », « malédictions », « blasphèmes » dans « Les phares ». Le poète est donc présenté comme un être rejeté et maudit par les autres hommes et qui souffre par leur faute. Pourtant ce poète occupe une place à l’écart, différente des autres mortels. Dans « Bénédiction », cette idée est clairement exprimée quand le poète s’adresse à Dieu : « Je sais que vous gardez une place au Poète // Dans les rangs bienheureux des saintes Légions // Et que vous l’invitez à l’éternelle fête ». Cette place privilégiée du poète est appuyée dans « Elévation », où l’esprit du poète va se « purifier dans l’air supérieur » et « plane sur la vie ». Le poète a donc une place privilégiée qui le situe au dessus des simples mortels. Dans « Les phares », les poètes sont présentés comme les « sentinelles », les « porte-voix », les « citadelles » dont le cri « vient mourir au bord de [l’] éternité ». Les poètes accèdent donc presque à l’éternité et se différencient des simples mortels. Le poète, dans chacun des poèmes, occupe donc un statut privilégié qui traduit sa supériorité par rapport aux hommes. En effet, il essaye d’échapper à son statut de mortel en accédant à l’éternité, notion présente dans les trois textes. On trouve de nombreuses références au temps qui passe, d’où le poète est exclu : l’ « éternelle fête » à laquelle est convié le poète dans « Bénédiction », l’œuvre des poètes « qui roule d’âge en âge » pour arriver « au bord de [l’] éternité » dans « Les phares », où la parole des poètes est présentée comme immortelle puisqu’elle traverse les siècles pour accéder à l’éternité. Dans « Elévation », on relève également de nombreuses références au temps : « existence », « matin ». De plus, l’esprit du poète « plane sur la vie », il se trouve en dehors, au dessus de celle-ci et en est exclu. Il échappe donc ainsi au temps qui passe. La même vision du poète, un mortel occupant une place privilégiée et essayant d’accéder à l’éternité, est donc présentée dans l’ensemble des poèmes. On peut toutefois remarquer une différence entre les textes : dans « Bénédiction », le poète l’atteint puisqu’il est « [invité] à l’éternelle fête ». Dans les autres textes, en revanche, le poète n’atteint pas son but. À la fin du poème « Elévation », l’esprit « heureux » qui « plane sur la vie » est présenté à la troisième personne, le poète s’exclu donc. Ce n’est pas lui qui parvient à se libérer de cette vie. Dans « Les phares », le cri des poètes vient « mourir au bord » de l’éternité, il n’y accède donc pas. Même si cet accès du poète à l’éternité n’est pas permis dans les trois poèmes, ceux-ci présentent la vision du poète : maudit, rejeté par les mortels mais qui occupe une place privilégiée qui lui permet d’essayer d’accéder à l’éternité. Il existe d’autres thèmes récurrents dans ces trois textes, tels la présence de la religion à travers des champs lexicaux. On retrouve des termes religieux : « Dieu », « Ciel », « Ange » dans « Bénédiction » ; « purifier », « divine », « cieux » dans « Elévation » ; « blasphèmes », « Seigneur » dans « Les phares ». Cette présence de la religion est encore appuyée par des références à l’antiquité : « Hercule », un demi-dieu romain, est cité dans « Les phares », et « Palmyre », citée dans « Bénédiction », était une ville romaine dans l’Antiquité qui a donné naissance à des faits mythologiques. Dans le poème « Elévation », la proposition « par-delà les éthers » prouve également la présence de l’antiquité. En effet, Ether, un dieu de la mythologie romaine, a donné son nom dans l’antiquité au fluide censé remplir l’espace dans le ciel. On retrouve donc la présence de la religion et de l’antiquité dans chacun des trois textes. La nature est également un élément important. On retrouve ce champ lexical dans les trois poèmes : « nard », « myrrhe », « viandes » dans « Bénédiction » ; « glaciers », « pins », « faune », « grands bois » dans « Les phares ». Dans le poème « Elévation », les quatre éléments naturels sont cités : « étangs » et « onde » pour l’eau, « vallées », « montagnes » pour la terre, « nuages », « air supérieur » pour l’air et « soleil », « feu clair » pour le feu. La nature est donc évoquée dans l’ensemble des textes. Les trois poèmes possèdent donc de nombreux thèmes en communs, comme par exemple la présentation de la place du poète, la religion ou encore les éléments naturels. En plus de ces thèmes récurrents, les poèmes ont également une structure similaire : leur forme est comparable et les mêmes procédés sont utilisés. Les trois poèmes sont en effet composés de quatrains, dont le nombre varie. « Bénédiction » est formé de dix-neuf quatrains, « Elévation » de cinq quatrains et « Les phares » de onze quatrains. De nombreuses figures d’insistance sont utilisées. On relève des anaphores : en « Je sais » dans les derniers quatrains du poème I., en « Par-delà » au début du poème III. et en « C’est » dans l’avant-dernier quatrain du poème VI. On trouve également de longues énumérations de plus de deux vers dans les trois poèmes : « Ces malédictions, ces blasphèmes, ces plaintes//Ces extases […], ces Te Deum » dans le poème VI ; « au dessus des vallées//Des montagnes, des bois, des nuages, des mers » dans le poème « Elévation » ainsi que « je me soûlerai de nard, d’encens, de myrrhe […] et de vin » dans le poème « Bénédiction ». On relève de plus beaucoup de parallélismes de construction, avec la proposition « Et dans tout ce qu’il boit et dans tout ce qu’il mange » dans le poème I ou encore « au dessus des étangs, au dessus des vallées » dans le poème III. La fin du poème VI « Les phares » est construite sur un enchaînement de parallélismes, comme par exemple dans les vers « C’est un cri répété par mille sentinelles, // Un ordre renvoyé par mille porte-voix ». Ce parallélisme va se répéter dans les deux vers suivants. On retrouve donc des figures de style communes utilisées dans l’écriture de ces trois poèmes. Pour imager au lecteur les réalités évoquées dans le poème, Baudelaire réalise de plus de nombreux jeux sur les sonorités. Dans le poème VI, on peut relever une allitération en « l » et en « m » dans le premier quatrain : « Comme l’air dans le ciel et la mer dans la mer ». La même sonorité en « l » est reprise dans « Elévation » pour évoquer l’eau : « liqueur // Le feu clair qui remplit les espaces limpides ». Dans le poème I « Bénédiction », des sonorités plus dures sont utilisées, comme « p », « q » et « t » dans les vers : Puisque tu m’a choisie entre toutes les femmes […] // Et que je ne puis pas rejeter dans les flammes ». Ces allitérations permettent de montrer de façon imagée au lecteur la réalité évoquée. Les trois poèmes présentent donc une structure commune, de par leur forme ainsi que les procédés utilisés. Ces procédés sont utilisés pour évoquer et donner une réalité à des thèmes communs qui se retrouvent également dans les trois textes. Les poèmes I « Bénédiction », III « Elévation » et VI « Les phares » peuvent donc former un corpus de textes.
baudelaire

« des saintes Légions // Et que vous l'invitez à l'éternelle fête ».

Cette place privilégiée du poète est appuyée dans « Elévation », où l'esprit du poète va se « purifier dans l'air supérieur » et « plane sur la vie ».

Le poète a donc une place privilégiée qui le situe au dessus des simples mortels. Dans « Les phares », les poètes sont présentés comme les « sentinelles », les « porte-voix », les « citadelles » dont le cri « vient mourir au bord de [l'] éternité ».

Les poètes accèdent donc presque à l'éternité et se différencient des simples mortels.

Le poète, dans chacun des poèmes, occupe donc un statut privilégié qui traduit sa supériorité par rapport aux hommes.

En effet, il essaye d'échapper à son statut de mortel en accédant à l'éternité, notion présente dans les trois textes.

On trouve de nombreuses références au temps qui passe, d'où le poète est exclu : l' « éternelle fête » à laquelle est convié le poète dans « Bénédiction », l'oeuvre des poètes « qui roule d'âge en âge » pour arriver « au bord de [l'] éternité » dans « Les phares », où la parole des poètes est présentée comme immortelle puisqu'elle traverse les siècles pour accéder à l'éternité.

Dans « Elévation », on relève également de nombreuses références au temps : « existence », « matin ».

De plus, l'esprit du poète « plane sur la vie », il se trouve en dehors, au dessus de celle-ci et en est exclu.

Il échappe donc ainsi au temps qui passe.

La même vision du poète, un mortel occupant une place privilégiée et essayant d'accéder à l'éternité, est donc présentée dans l'ensemble des poèmes.

On peut toutefois remarquer une différence entre les textes : dans « Bénédiction », le poète l'atteint puisqu'il est « [invité] à l'éternelle fête ».

Dans les autres textes, en revanche, le poète n'atteint pas son but.

À la fin du poème « Elévation », l'esprit « heureux » qui « plane sur la vie » est présenté à la troisième personne, le poète s'exclu donc.

Ce n'est pas lui qui parvient à se libérer de cette vie.

Dans « Les phares », le cri des poètes vient « mourir au bord » de l'éternité, il n'y accède donc pas.

Même si cet accès du poète à l'éternité n'est pas permis dans les trois poèmes, ceux-ci présentent la vision du poète : maudit, rejeté par les mortels mais qui occupe une place privilégiée qui lui permet d'essayer d'accéder à l'éternité.

Il existe d'autres thèmes récurrents dans ces trois textes, tels la présence de la religion à travers des champs lexicaux.

On retrouve des termes religieux : « Dieu », « Ciel »,. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles