Introduction La création de richesses est à l’origine de la distribution de revenus aux agents économiques. Ces revenus rendent possible la satisfaction de leurs besoins individuels et collectifs par la consommation. Elle contribue à l’augmentation du produit intérieur brut (PIB). La variation du PIB est un des indicateurs de la croissance économique. Le développement se distingue de la croissance par sa nature qualitative. Si la croissance est une condition nécessaire du développement, elle n’est cependant pas suffisante pour assurer le développement. I. L’AMÉLIORATION DU NIVEAU DE VIE A. LA CRÉATION DE RICHESSES 1. La création de richesses au niveau de l’entreprise : la valeur ajoutée La création de richesses se mesure par la valeur ajoutée. Pour une entreprise, la valeur ajoutée correspond à la valeur de la production de cette entreprise diminuée des consommations intermédiaires (c'est-à-dire tout ce qui a été utilisé/absorbé pour produire). 2. La création de richesses au niveau national : le PIB La somme des valeurs ajoutées de tous les agents économiques d’un pays se définit par le produit intérieur brut (PIB). La production des agents économiques peut être marchande ou non marchande : la production marchande porte sur des biens et services échangés sur le marché à un prix couvrant au moins leurs coûts de production. Elle est réalisée par le secteur privé et le secteur public marchand. Certains services sont gratuits ou sont échangés contre une valeur inférieure à leurs coûts de production. Leur production est considérée comme non marchande. Il s’agit notamment des services collectifs mis à la disposition de toute la population. La valeur ajoutée est alors plus difficile à calculer. Pour simplifier, l'Insee mesure le coût de revient du service (rémunération des salariés, amortissements et impôts, essentiellement). 3. La répartition du PIB entre les agents économiques Le PIB se répartit entre les agents économiques sous forme de salaires pour les ménages, d’intérêts et de dividendes pour les apporteurs de capitaux (ménages et sociétés financières) d’impôts et de charges sociales pour les administrations. 4. La mesure de la croissance de l’économie Le concept de croissance économique désigne pour un pays à la fois une augmentation de sa production de biens et services durant une longue période et l’enrichissement de ses habitants. Pour les économistes, elle représente un indicateur de la richesse créée par l’économie d’un pays sur le long terme. Pour l’économiste F. Perroux : « La croissance économique est l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension. » L’indicateur statistique utilisé pour mesurer la croissance est le produit intérieur brut. Le PIB mesure la création de richesses dans un pays pendant une année. Pour éviter que l’inflation ne fausse les comparaisons dans le temps, on utilise le PIB en volume (PIB réel), c’est-à-dire en euros constants, plutôt que le PIB en valeur (PIB nominal), c’est-à-dire en euros courants. Quand on dit que la croissance sera de 1,5 % en France, cela signifie que le PIB sera 1,5 % supérieur à celui de l’année précédente, en volume (après élimination de l’effet de l’inflation). B. LES EFFETS DE LA CROISSANCE SUR LE NIVEAU DE VIE 1. Définition du niveau de vie Le niveau de vie mesure la qualité et la quantité des biens et services qu'une personne ou une population peut acquérir avec ses revenus. Le niveau de vie d’une population dépend du revenu disponible pour la consommation. Il dépend également de la structure du budget des ménages. Plus les dépenses sont orientées vers la satisfaction de besoins secondaires (automobile, téléphonie, Internet, appareils ménagers…), plus le niveau de vie est considéré comme élevé. 2. L’utilisation du revenu Les ménages utilisent leur revenu disponible, d’une part, dans des dépenses de consommation et, d’autre part, pour épargner. Toute augmentation du revenu entraîne un arbitrage des ménages entre l’augmentation de la consommation et la constitution d’une épargne. Toute diminution du revenu entraîne une baisse de la consommation des biens qui satisfont des besoins « superflus ». Voir fiche CONSOMMATION ET EPARGNE 3. La mesure du niveau de vie On utilise l’augmentation du PIB par habitant pour mesurer la croissance du niveau de vie de la population. Selon l’Insee, « le niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation (uc). Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d'un même ménage ». Les unités de consommation sont généralement calculées selon l’échelle d’équivalence dite « de l’OCDE modifiée » qui attribue 1 uc au premier adulte du ménage, 0,5 uc aux autres personnes de 14 ans et plus et 0,3 uc aux enfants de moins de 14 ans. C. LES COMPARAISONS INTERNATIONALES Pour avoir une idée du niveau de vie matériel dans un pays donné, on calcule la valeur de tout ce que le pays produit en un an, divisée par le nombre d’habitants (PIB par habitant). Mais ce que l’on peut acheter avec la même somme d’argent varie d’un pays à l’autre. Pour comparer les niveaux de vie, il faut tenir compte des différences de pouvoir d’achat des différentes monnaies nationales. 1. La parité du pouvoir d’achat L’utilisation d’un PIBPPA nivelle les différences de prix entre pays de sorte que la comparaison du PIB par habitant permet d’avoir un aperçu réaliste des niveaux de vie nationaux. La parité du pouvoir d’achat est le taux de conversion monétaire qui permet d’exprimer, dans une unité commune, les pouvoirs d’achat des différentes monnaies. Ce taux exprime le rapport entre la quantité d’unités monétaires nécessaire dans des pays différents pour se procurer un « panier » de biens et services comparables et représentatifs des habitudes de consommation dans chaque pays. 2. La comparaison des niveaux de vie Pour comparer les niveaux de revenus dans différents pays, il est nécessaire de corriger les PIB par habitant des différences de niveau de prix (le « coût de la vie ») entre les pays. Car ce que l’on peut acheter avec la même somme d’argent varie d’un pays à l’autre. Les prix sont alors exprimés, non pas en devises nationales ou en euros, mais en une monnaie commune fictive appelée « le standard de pouvoir d’achat » (SPA). Un SPA permet d’acheter le même volume donné de biens et de services dans tous les pays, alors que le montant d’unités monétaires nationales nécessaires pour acquérir le même volume de biens et de services est différent. II. LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE A. LA DISTINCTION ENTRE CROISSANCE ET DÉVELOPPEMENT 1. Croissance et développement La croissance économique représente l’accroissement durable de la production globale d’une économie. Elle représente avant tout un phénomène quantitatif que l’on mesure par l’accroissement du produit intérieur brut (PIB) d’une année sur l’autre. Le développement désigne l’expansion des activités économiques qui entraînent l’enrichissement d’un pays et l’amélioration générale des conditions de vie et de bien-être de sa population. 1. Croissance et développement Le développement implique une transformation radicale des structures économiques, sociales, culturelles et institutionnelles d’un pays au moyen de programmes sur le long terme tels que : – le développement de l’école primaire pour tous ; – la promotion de l’égalité des sexes et du droit des femmes ; – la réduction de la mortalité infantile, l’amélioration de la santé maternelle ; – la lutte contre le SIDA, et les épidémies ; – la lutte contre la désertification ; Le développement se distingue de la croissance par sa nature qualitative. Ces deux concepts, qui font référence à des notions différentes, sont pourtant liés. On considère que la croissance est une condition nécessaire du développement, mais qu’elle n’est cependant pas suffisante. 2. Les niveaux de développement Le niveau de développement des différents pays du monde n’est pas identique. On peut dans un premier temps distinguer deux niveaux de développement et classer les pays en : pays développés et pays en développement. On peut ensuite distinguer trois catégories de pays en développement : les pays émergents, les pays les moins avancés et les autres pays en développement. VOIR FICHE NIVEAUX DE DEVELOPPEMENT B. LES INDICATEURS DE DÉVELOPPEMENT 1. Les limites du PIB Le PIB par habitant est l’indicateur le plus utilisé pour mesurer le développement et effectuer des comparaisons internationales. Il correspond à une moyenne de revenu par habitant et ne fournit aucune indication sur les disparités au sein de la population. Il ne reflète pas non plus le niveau de vie réel puisqu’il ne comptabilise pas l’économie informelle (travail au noir, production domestique liée, par exemple, aux jardins potagers, bénévolat…). Il convient de s’interroger également sur la réalité de certaines créations de richesses qui correspondent à un gaspillage. La surconsommation alimentaire ou de médicaments contribue à l’augmentation du PIB mais, dans le même temps, elle a des conséquences négatives sur la santé des populations (maladies cardiovasculaires, obésité…). Le niveau de développement et de bien-être des différentes nations s’apprécie par des indicateurs qui viennent compléter et relativiser la portée du PIB par habitant. 2. L’indicateur du développement humain Le PNUD (Programme des Nations unies pour le développement) considère que le développement ne peut pas être mesuré à partir du seul critère du PIB par habitant. Les économistes de l’ONU (Organisation des Nations unies, dont dépend le PNUD) ont élaboré un indicateur avec plusieurs critères : l’indicateur de développement humain (IDH). L’IDH comporte trois dimensions principales : la santé, l’éducation et le revenu. Les critères correspondants, pris en compte dans le calcul de l’indice, sont : l’espérance de vie à la naissance, la durée moyenne de scolarisation, le revenu national brut par habitant (en parité de pouvoir d’achat). L’IDH a été créé pour souligner que les individus et leurs capacités devraient être le critère de référence pour évaluer le développement d’un pays, et pas uniquement la croissance économique. L’IDH permet d’apprécier l’amélioration des conditions de vie d’un pays. 3. L’indice de pauvreté multidimensionnelle L’Indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM) identifie les manques simultanés au niveau des ménages dans les trois mêmes dimensions que dans l’Indice de développement humain (niveaux de vie, santé et éducation) et montre le nombre moyen de personnes pauvres et de manques auxquels les ménages pauvres doivent faire face. Les critères pris en compte sont la malnutrition, la mortalité infantile, la scolarisation insuffisante, les mauvaises conditions de logement.