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Les femmes savantes

Publié le 03/05/2011

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Molière a écrit Les femmes savantes au dix-septième siècle, en plein durant la période où le classicisme naissait. Cette comédie classique vient en fait critiquer la pédanterie des femmes et des aristocrates qui se croient précieux sans l'être vraiment. L'auteur tourne au ridicule la préciosité, ce courant littéraire  qui est apparue durant ce même siècle et qui visait à distinguer les gens qui l'utilisait par la pureté de leur langage. La pièce raconte l'histoire d'une famille déchirée en deux, où la mère veut marier sa fille à un beau-parleur, un faut savant qui l'impressionne avec ces phrases en vers, et où le père tente de marier sa fille à un homme qui l'aime vraiment. Je vais exposer comment la préciosité est peinte par Molière et comment il en fait la critique. Dans cette pièce, Molière ne critique pas la préciosité et ne la peint pas comme une pratique ridicule en soi, mais il critique plutôt ces gens qui se croient savant ou qui veulent s'instruire pour épater la galerie. D'abord, il démontre que c'est le comportement de Trissotin qui n'est pas correct. Par exemple, dans la scène III de l'acte IV, Clitandre entretient une argumentation avec Trissotin en présence de Philaminthe et d'Armande. Clitandre dit alors ceci: « Je m'explique, madame; et je hais seulement La science et l'esprit qui gâtent les personnes. Ce sont choses, de soi, qui sont belles et bonnes; Mais j'aimerais mieux être au rang des ignorans, Que de me voir savant comme certaines gens.» 1 On voit alors que l'opinion de Molière est transmise au travers du personnage de Clitandre. Dans cet extrait, il explique que pour lui, être érudit et bien parler est noble, mais qu'il aimerait mieux être ignorant, plutôt qu'être un beau-parleur qui n'a que comme unique raison de s'éduquer celle de séduire les gens et en tirer des avantages personnels (dans ce cas-ci, la fortune de la famille d'Henriette). Mais ensuite, il démontre que le comportement des femmes savantes n'est pas mieux. Après que Clitandre eut avoué aux deux soeurs que son coeur portait vers Henriette et après qu'Armande est quittée la scène, il dit ceci de Philaminthe: « Je consens qu'une femme ait des clartés de tout; Mais je ne lui veux point la passion choquante De se rendre savante afin d'être savante, Et j'aime que souvent, aux questions qu'on fait, Elle sache ignorer les choses qu'elle sait; De son étude, enfin, je veux qu'elle se cache, Et qu'elle ait du savoir sans vouloir qu'on le sache»2 Ici, il démontre qu'être femme savante pour être une femme savante n'est pas mieux. Toujours vouloir démontrer qu'on en sait plus que notre interlocuteur est une très mauvaise manie. Ainsi, Molière exprime bien dans ces scènes sa vision sur la préciosité; il est juste de vouloir être érudit, mais eux ne le veulent pas pour les bonnes raisons. Dans cette pièce, il y a aussi la condition des femmes qui est présentée. Molière est un des premiers auteurs à montrer des femmes qui se manifestent contre l'injustice à laquelle est sont soumises. Cependant, il démontre que ce n'est pas en imitant des précieuses qu'elles pourront atteindre l'égalité. Il est l'un des premiers à exposer son public à des féministes, mais finalement, il est en quelque sorte contre se mouvement. Les premiers propos féministes de la pièce sont tenues par Armande dans la première scène, alors qu'Henriette explique à sa soeur qu'elle désire se marier: «Laissez aux gens grossiers, aux personnes vulgaires, Les bas amusements de ces sortes d'affaires. A de plus hauts objets élevez vos désirs, Songez à prendre un goût des plus nobles plaisirs, Et, traitant de mépris les sens et la matière, A l'esprit, comme nous, donnez-vous tout entière.»3 Mais finalement, tout au long de la pièce, il tourne au ridicule les paroles de ces femmes qui se veulent savantes et « révolutionnaires ». Dans une de ses pièces plus anciennes, L'École des femmes, Molière montre les inconvénients que peut présenter l'ignorance de la femme. Dans Les femmes savantes par contre, il montre l'opposé, soit le ridicule de l'excès de savoir et des prétentions érudites. Un autre aspect de la position des femmes par rapport aux hommes est présenté par Ariste qui parle à Crysale: «N'avez-vous point de honte avec votre mollesse? Et se peut-il qu'un homme ait assez de faiblesse Pour laisser à sa femme un pouvoir absolu, Et n'oser attaquer ce qu'elle a résolu?»4 Ici Molière tourne au pathétique le fait que Crysale se fasse dominer par une femme qui se prend pour une savante et qui admire un homme qui parle en vers. Le dramaturge peint ainsi la préciosité comme une mauvaise façon de prendre sa place et dit que tant qu'à combattre l'injustice des sexes en essayant de paraître instruite, mieux vaut pour les femmes de rester dans les conditions où elle se trouvent. Bref, Molière n'a pas  critiquer le courant littéraire qu'est la préciosité. Il a plutôt critiqué les gens qui se disent précieux sans l'être pour le moins du monde. Ça pièce est aussi l'une des premières à parler du féminisme, mais elle ne l'encourage pourtant pas vraiment. Ainsi, avec cette pièce, il critique l'excès de pédanterie des gens de toutes les classes sociales. Les femmes savantes est donc une continuité logique des oeuvres de l'auteur qui font de grandes critiques comiques du dix-septième siècle, le « Siècle de Molière ».

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