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Les désordres de l'économie mondiale depuis 1974 (économie)

Publié le 15/05/2020

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Les causes du grand désordre qui s'est établi dans l'économie mondiale depuis la crise pétrolière de 1973-1974 remontent au dérèglement du système monétaire international à partir de 1 968, et à la vague d'inflation qui l'a accompagné. De là, le ralentissement général de la croissance et les difficultés particulières qui en résultent pour l'économie française.

De 1 976 à 1978, le taux de croissance moyen de l'économie française a atteint 3,5 %; c'est un fléchissement marqué par rapport à la période antérieure. Cette évolution s'explique essentiellement par le contexte international.

Qu'on le mesure par le commerce entre les nations ou par la somme des productions nationales, le rythme de croissance de l'activité mondiale s'est ralenti de moitié environ depuis quatre ans; au milieu de l'année 1 978, la production industrielle des pays développés a tout juste retrouvé le niveau de 1 973.

Ce fléchissement résulte de trois facteurs principaux :

1. Le quadruplement du prix du pétrole brut en 1973-1974, précédé et suivi par une poussée spectaculaire des prix des matières premières industrielles et agro-alimentaires importées (1972-1974 et 1976-1977), a eu le même effet qu'un impôt nouveau prélevé sur le revenu de tous les pays non producteurs de ces richesses : il a entraîné une ponction sur leur pouvoir d'achat et leur demande intérieure. Ce transfert de richesse exerce donc un effet déflationniste sur la production des pays importateurs de pétrole et de matières premières, au premier rang desquels les membres de la Communauté économique européenne

« 202 L'explication d'un texte économique 2.

La détérioration des situations financières de certains pays (Royaume-Uni, États-Unis, Italie, Espagne) et leur amélioration dans certains autres (Japon, République fédérale d'Allemagne, Suisse) ont créé au sein de !'O.C.D.E.

de fortes disparités qui jouent, elles aussi, un rôle récessif.

Ces disparités, en système de taux de changes flottants, ont favorisé le maintien d'un climat d'instabilité sur les marchés des changes peu propices aux projets d'investissement à long terme et au rétablissement rapide des équilibres économiques internes.

La dispari­ tion du point fixe que constituait la parité officielle a en effet eu pour résultat de relâcher les forces de rappel que comportait le précédent système de change.

Un processus cumulatif tend à s'instituer : la monnaie des pays dont l'économie est faible et qùi ne parviennent pas à contrôler suffi­ samment l'inflation ne cesse de se déprécier et cette dépréciation aggrave encore leur inflation.

De ce fait, ils sont contraints à mener des politiques restrictives.

A l'inverse, la monnaie des pays dont la gestion économique et financière est rigoureuse ne cesse de s'apprécier et souvent au-delà de ce qu'impliquerait l'évolution des prix de leurs pro­ duits.

Les marges de leurs entreprises en sont affectées, ce qui réduit leur capacité à investir.

Au total, pour des raisons symétriques qui s'amplifient l'une l'autre, la croissance de tous les pays industriels se trouve ralentie, de même que le commerce mondial.

3.

L'affaiblissement financier particulièrement marqué de cer­ tains pays en voie de développement non producteurs de matières pre­ mières constitue à la fois l ' un des pr incipaux éléments du désordre mondial et le troisième facteur de récession lié au choc pétrolier.

Moins bien placés que les nations développées pour répercuter dans la valeur de leurs exportations le renchérissement de leurs impor­ tations, ils ont dû limiter la progression de celles-ci.

Les achats en volume de ces pays reculaient déjà en 1 9 7 6.

Ils se sont encore réduits en 1977.

A l'avenir, une nouvelle diminution du rythme de croissance de ces pays est à-craindre, car ce freinage des achats n'a pas permis de redresser suffisamment leur situation financière : la charge annuelle de la dette représente pour les 84 pays en développement recensés par la Banque mondiale près de 1 0 milliards de dollars en 1 977, soit quatre fois plus qu'en 1970.

Certes, de brillantes perspectives de développement s'ouvrent dans certaines parties du Tiers Monde, où se situent désormais les marchés les plus prometteurs.

Mais, avant de consommer nos pro­ duits, les pays en développement s'efforcent de payer leurs achats en pétrole par des exportations qui concurrencent de plus en plus sévère­ ment certaines industries des pays développés.

■ Rapport sur l'adaptation du VII• Plan, La Documentation Française, septembre 1978, pp.

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